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particula boni diei non te prætereat. Cette parole sera toujours vraie dans la vie spirituelle comme dans la vie matérielle des peuples et des individus, dans l'histoire, dans les arts, dans les entreprises de tout genre, comme dans la conduite et le fort de la conscience!

SAVOIR, C'EST PRÉVOIR.

NOTICE

Sur une Maison de bois du XV siècle, Située rue St-Christophe, à Soissons.

Les habitations particulières ont affecté diverses formes, suivant les exigences des climats, le génie des peuples et les différentes phases de leur civilisation.

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- Billy, 1663-1782. Chacrise, 1688-1755. Chavignon, 1719-1782. Corcy, 1741-1783. Courmelles, 1651-1783. Cuffies, 1740-1780. Epargnemaille,

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1731-1735. Mercin, 1655-1752. Puisieux, 1742. -Ressons-le-Long, 1705-1746. Saconin, 1653-1770. Soissons, 1562-1772. Vaudesson, 1720-1772. Vignolles, 1599-1778. Vregny, 1743-1789 (1).

Ces titres, répartis entre plus de cinquante localités différentes, s'élèvent à plus de mille pièces originales, dont la plupart nous paraissent aujourd'hui sans intérêt; mais qui, à un moment donné, peuvent devenir d'une certaine importance, soit en nous révélant des faits nouveaux pour le pays, soit en nous facilitant la solution de ces problèmes que l'histoire locale, en l'absence de preuves positives, cherche vainement à résoudre.

(1) Nous devons à l'obligeance de M. Matton, archiviste, ces utiles renseignements. Nous sommes heureux de pouvoir lui témoigner ici notre profonde gratitude.

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Dans les Gaules, c'était l'usage avant les Romains, de construire les demeures particulières en bois, et de les couvrir en chaume. César, dans ses Commentaires, parle des cabanes de ses soldats, qui étaient, dit-il, suivant l'usage gaulois, more gallico, bâties en bois et couvertes de chaume.

Ce système de couverture de chaume semble appartenir en propre à la France. Il est encore en usage dans quelques-unes de nos provinces, et quand l'administration publique qui combat ce mode de construction parviendrait à le faire disparaître, le mot chaumière resterait toujours dans la langue française pour signifier la maison du pauvre habitant des campagnes. Au contraire, on en chercherait vainement des exemples en Angleterre, en Italie, non plus que chez la plupart des autres peuples.

Sous la domination romaine, les habitations gauloises durent s'améliorer sensiblement; mais rien ne nous a permis de constater en quoi consistaient les modifications qu'elles purent subir. Quant à celles qui furent construites par les vainqueurs dans l'étendue de la Gaule, elles devaient nécessairement avoir une grande analogie avec celles qu'on retrouve encore dans les villes antiques de l'Italie, sauf les différences que le climat dut y motiver. Quelques découvertes de décorations intérieures et de pavements en mosaïques, faites sur différents points de la France, ne laissent aucun doute à cet égard.

Nous ne possédons non plus aucun vestige des habitations particulières des premiers temps de la chrétienté; mais on peut supposer que pendant longtemps encore elles durent conserver les dispositions léguées par les Romains.

Ce n'est qu'au XIe siècle que l'on peut commencer à suivre la série chronologique des maisons particulières. Ainsi, dans quelques villes du Midi, il existe encore des maisons romanes de cette époque, qui ne sont pas

sans intérêt; leurs distributions sont simples; les façades. percées de fenêtres en plein cintre, sont peu élevées et d'un style sévère. On voit à Lyon, près de la cathédrale, et à Beauvais, près de l'évêché, des restes d'arcades romanes qu'on suppose avoir appartenu à des habitations importantes du XIIe siècle.

Quelques maisons de pierre du XIIIe siècle existent à Metz et à Perpignan; celles de Metz sont surmontées de créneaux qui leur donnent un aspect féodal tout particulier.

Reims nous en présente une fort remarquable; elle est située rue du Tambour, et connue sous le nom d'Hôtel des comtes de Champagne, ou de Maison des Musiciens. Sur la façade qui est en pierre, on remarque en effet cinq statues de musiciens de grandeur naturelle; les personnages sont assis, et le violoniste est couronné de roses. La façade de ce monument est du XIIIe siècle ; l'intérieur a été remanié au xvie. L'une des chambres est pavée de briques émaillées en rouge et en jaune, disposées de manière à former des dessins agréables.

En arrivant au XIVe siècle, les maisons de bois se rencontrent fréquemment dans nos provinces septentrionales. Elles se terminent par un pignon de forme aiguë dont la saillie supportée par deux pièces de bois formant ogive, abrite les étages inférieurs de la maison, dont cette charpente extérieure compose souvent toute la décoration.

Ce pignon sur la rue était alors tellement comme obligé par l'usage, qu'on le retrouve partout, jusque dans les maisons les plus petites et les moins soignées, et que quand une maison était située à l'angle de deux rues, le toit était disposé d'une manière toute singulière pour pouvoir présenter un pignon sur chacune (1).

(1) On en voit un exemple assez curieux près de la cathédrale, à Troyes.

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