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1598. De l'autre côté sont les armes de Louise de Lorraine, avec cette inscription: Loyse de Lorraine, abbesse de Soissons.

Les armoiries sont écartelées au premier et au quatrième de Lorraine, au deuxième et au troisième de Bourbon-Condé.

Les armes de Lorraine sont coupées de huit pièces, quatre en chef et quatre en pointe. Au premier facé et de gueules de huit pièces pour Hongrie; au deuxième d'Anjou-Cicile; au troisième d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes de même pour Jérusalem; au quatrième d'or à quatre pals de gueules pour Aragon; au cinquième et premier de la pointe semée de France à la bordure de gueules pour Anjou; au sixième d'azur au lion couronné d'or armé et lampassé de gueules pour Gueldres; au septième d'or au lion de sable, armé, lampassé de gueules de Flandres; au huitième d'azur semé de croix recroisetées, au pied fiché d'or à deux bars adossés de même, brochant sur le tout pour Bar, et sur le tout d'or à la bande de gueules, chargée de trois alérions d'argent pour Lorraine.

Les armes de Bourbon-Condé portent d'azur à trois fleurs de lis, brisé d'un bâton alezé de gueules péri en bande.

M. Daras annonce, pour la séance prochaine, un travail sur les translations de saints et de reliques. Ce travail, s'il est fait avec soin, pourrait jeter quelque lumière sur l'histoire religieuse de nos contrées.

M. l'abbé Poquet sachant de quelle importance sont les cartulaires pour l'histoire locale et pour la géographie du moyen-âge, prie la Société de faire dresser le plus tôt possible l'inventaire de ces renseignements précieux, disséminés dans différentes bibliothèques, soit publiques, soit particulières. L'indication seule de ces matériaux, l'endroit où ils sont déposés, l'analyse succincte qui en

serait faite rendrait le plus grand service aux historiens en leur faisant connaître ces sources primitives, et leur abrégerait bien des recherches inutiles et infructueuses. Ce travail aurait un autre avantage, celui de sauver de l'oubli et souvent d'assurer la conservation de pièces uniques et originales.

Un membre fait observer qu'on pourrait y joindre les pièces accessoires et surtout les obituaires.

M. l'abbé Poquet ajoute qu'il comprend dans sa pensée, sous le nom générique de cartulaires, tous les actes, chartes, diplômes, lettres-patentes constatant des concessions faites, les transactions entre les seigneurs et les communautés religieuses, entre les seigneurs et leurs vassaux.

La Société partage entièrement cet avis, et elle émet le vœu de se voir promptement en possession d'un inventaire destiné à rendre de si grands services à tous ceux qui, dans son sein, s'occupent de l'histoire du pays.

La séance est levée à cinq heures et demie.

Le Président,

DE LAPRAIRIE.

Le Secrétaire,

L'Abbé POQUET.

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE, HISTORIQUE
ET SCIENTIFIQUE

DE

SOISSONS.

TROISIÈME SÉANCE.

Lundi 6 Mars 1854.

Présidence de M. de Laprairie.

NOMINATIONS.

MM. BAZIN,

CADET, professeurs au collège de Soissons, sont nommés membres titulaires de la Société.

PEIGNÉ DE LACOUR, manufacturier à Ourscamps, : résidant à Paris, rue d'Arcy, 43, est proclamé membre correspondant.

OUVRAGES OFFERTS.

Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais. Tome II. In-8°.

COMMUNICATION.

La Société apprend avec chagrin la nouvelle de la perte de M. Gencourt, membre de la société et architecte de l'arrondissement.

M. Charles Gomart, de Saint-Quentin, remercie la Société de l'honneur qu'elle lui a fait en le nommant membre correspondant.

M. Gomart informe en même temps la Société qu'il a trouvé à Saint-Quentin la copie de lettres-patentes du roi de 1730, portant réunion de juridiction au chapitre de l'église de Soissons de plusieurs villages des environs, et d'autres lettres patentes portant aussi réunion de différentes juridictions à l'abbaye de Saint-Médard.

M. Bretagne demande quelques renseignements sur une pièce de monnaie à l'effigie du duc de Gonzague, Carolus Gonzaga, dux Givet et Reth, qu'il a eu occasion de voir dans le canton d'Oulchy-le-Château. Il sera pris des renseignements à cet égard.

M. Gattelet soumet à l'examen de la Société une petite cassette revêtue d'une couverte en forme de toile mosaïque imitant de petites perles de nacre; c'est probablement une peau de poisson ou de serpent. Cette boîte est ornée de branches en fer ouvragé présentant des pattes ou envergure d'un travail assez délicat, mais d'une époque récente.

M l'abbé Poquet avait demandé, dans la dernière séance, si les enfants de choeur n'avaient pas eu dans plusieurs églises ou cathédrales le pouvoir d'élire parmi eux un évêque ou un dignitaire du chapitre à certains jours de l'année, par exemple à la fête des Saints-In

nocents.

M. de Laprairie montre que cet usage existait à Bourges où les enfants de choeur avaient le pouvoir de faire élire parmi eux un archevêque; qu'à differentes époques on avait fait des tentatives infructueuses pour supprimer cet usage; qu'on avait seulement obtenu que le nouvel élu ne donnerait plus la bénédiction épiscopale. Avant cette transaction, il avait la liberté de bénir et de porter la crosse pontificale.

M. Decamp dépose sur le bureau sa notice concernant M. de Saint-Vincent, membre correspondant, travail qui avait été lu dans une précédente séance, mais dont il avait gardé le manuscrit.

- Messieurs, lorsque j'appuyais par mon suffrage la proposition faite au sein de notre Société de consacrer, dans nos annales, quelques lignes de regret et d'adieu à la mémoire de ceux de nos collègues que la mort viendrait à nous ravir, j'étais loin de prévoir que j'ouvrirais moi-même cette triste carrière, et que, le premier, je serais appelé à remplir ce pénible devoir.

Et cependant ces paroles d'adieu, vous l'avez bien compris, c'était en effet à moi à les prononcer, car si l'excellent esprit de confraternité qui unit si intimement tous les membres de notre Société vous faisait regretter la mort d'un collègue estimé, j'avais, moi, de plus, à pleurer la perte d'un bon et digne ami.

Permettez-moi donc, quoiqu'un peu tardivement, de revenir en peu de mots sur la vie de notre honorable confrère qu'une longue et cruelle maladie a constamment tenu éloigné de nos séances, malgré le vif désir qu'il éprouvait de prendre une part plus active aux travaux de la Société.

M. Louis-Marie Larcher de Saint-Vincent, né à Paris en 1793, se trouva de bonne heure à la tête d'une fortune assez importante pour lui permettre de négliger un diplôme d'avocat qu'il avait obtenu avec succès, et de se livrer entièrement à son goût pour les beaux-arts et pour la saine littérature. Né artiste, il rechercha bientôt ceux qui cultivaient les arts avec le plus de distinction; il vécut avec eux dans une grande intimité, et comme son cœur était aussi généreux que son esprit distingué, il devint la ressource d'un certain nombre d'artistes dont la fortune était loin d'égaler le ta

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