Page images
PDF
EPUB

M. le docteur Billaudeau essaie, à l'aide de documents écrits, de soutenir l'opinion qu'il a émise relativement à la décomposition des ossements après deux ou trois siècles d'enfouissement.

Les preuves que vient d'apporter l'honorable membre n'étant que le résultat d'opinions très-controversées, la Société déclare ne pouvoir les admettre, et laisse au docteur Billaudeau toute la responsabilité du sentiment qu'il a émis.

M. Betbeder soumet à la Société une collection de dessins représentant les principaux monuments de la ville de Soissous, et destinés à la formation d'un album.

La Société ne peut qu'encourager M. Betbeder dans le projet d'une semblable publication, qui aura pour résultat de populariser nos monuments soissonnais en mettant cet ouvrage à la portée de toutes les bourses. Un texte historique sera joint à ces belles gravures.

M. l'abbé Poquet donne des détails intéressants sur l'inscription d'un couteau historique provenant de l'ancienne abbaye de Longpont, canton de Villers-Cotterêts. La Société pense que cette inscription, dont le sens ne peut être bien fixé à cause de l'altération des caractères et de la difficulté de l'interprétation, devra donner lieu de la part de son secrétaire à de nouvelles études, et qu'il conviendrait d'en faire un dessin exact qu'on pourrait envoyer aux Sociétés savantes d'Angleterre, puisque l'inscription paraît être anglo-saxonne, et le couteau de provenance britannique.

Le Président,

DE LAPRAIRIE.

Le Secrétaire,

L'Abbé FOQUET.

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE, HISTORIQUE
ET SCIENTIFIQUE

DE

SOISSONS.

ONZIÈME SÉANCE.

Lundi 4 Décembre 1854.

Présidence de M. de Laprairie.

NOMINATION.

M. Rigaux, notaire à Soissons, est nommé membre titulaire de la Société.

OUVRAGES OFFERTS.

Recueil de la Société de sphragistique,

Deux numéros du Bulletin des Sociétés savantes.

COMMUNICATIONS.

Sur la proposition de la Société académique de Poitiers, l'échange de publications est accepté entre cette Société et celle de Soissons.

Il avait été décidé, dans une précédente séance, que des fouilles seraient faites sur le terroir de Laffaux, dans un endroit où l'on avait découvert dernièrement

un certain nombre de tombes qu'on croit être de l'époque gallo-romaine. La saison par trop avancée fait remettre ces travaux au printemps. Le fermier paraît, du reste, être très-disposé à prêter son concours à la Société dans cette circonstance.

M. Lacroix, secrétaire de la sous-préfecture de Compiègne, informe la Société qu'une somme de 40,000 francs vient d'être accordée par le gouvernement pour faire les réparations nécessaires à l'église de Morien val, département de l'Oise. La Société reçoit avec une vive satisfaction cette communication qui la rassure sur l'avenir d'un édifice qui a fait partie de l'ancien diocèse de Soissons, et dont elle connaît toute la valeur d'après une notice publiée par un de ses membres, M. l'abbé Daras. A ce propos, plusieurs membres signalent le déplorable état dans lequel se trouvent certaines parties des admirables clochers de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons. Les eaux pluviales s'infiltrent dans un grand nombre d'endroits et causent des dégradations fort inquiétantes. M. le président est chargé d'appeler, sur ces faits, l'attention de l'autorité supérieure.

M. Laurendeau fait de nouvelles observations sur les découvertes d'ossements humains dont il a déjà entretenu la Société. Après quelques répliques de M. le docteur Billaudeau et une discussion assez longue, la Société pense que la présence dans la terre d'ossements plus ou moins bien conservés ne peut suffire pour établir une date historique, car leur conservation plus ou moins parfaite dépend presque toujours de la nature même du terrain dans lequel ils ont été enfouis.

M. Suin avait lu, dans une des précédentes séances, une note dans laquelle il rappelait que de vieilles archives conservées à la mairie de Blérancourt faisaient

mention de gites de charbon de terre anciennement exploités sur le terroir de cette commune. M. Billaudeau pense que ce charbon de terre ne peut être qu'une espècede cendres pyriteuses ou lignites, telles que celles qui se trouvent en grande quantité dans les environs de Reims, et qu'on cherche à introduire dans l'industrie pour alimenter le feu des machines à vapeur.

La Société ayant souvent manifesté le désir de posséder les notices importantes que plusieurs de ses membres ont publiées en dehors de son Bulletin, M. l'abbé Poquet et M. de Villefroy s'empressent d'offrir à la Société, le premier son travail sur l'ancienne abbaye de Notre-Dame de Soissons, le second sa notice sur une maison en bois de la rue Saint-Christophe. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que ces deux honorables membres ont revu leurs intéressants mémoires de manière à les faire accepter comme une publication entièrement nouvelle, et qui à ce titre a droit de cité dans les annales de la Société.

NOTICE HISTORIQUE

SUR L'ANCIENNE ABBAYE

DE NOTRE-DAME DE SOISSONS.

L'histoire du moyen-âge, naguères encore si dédaignée, commence enfin à s'affranchir de ces longs et insultants mépris. Tout nous fait espérer que rien ne viendra l'arrêter dans cette voie de réhabilitation où elle est entrée depuis bientôt un quart de siècle, et où elle semble se relever chaque jour dans l'opinion et reconquérir, en dépit de ses injustes détracteurs, une position honorable et justement méritée. Qu'elle poursuive donc avec un zèle infatigable ses patientes et curieuses investiga

« PreviousContinue »