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INSCRIPTION TROUVÉE PRÈS DE CHATEAU-GONTHIER,

+ SVB HOC LAPI DE RE QVIESCIT CORPVS VIR'RELIGIOSI
BEATE MEMORIE NOMI NE GISHVVALCVIVS FIDES VERAET
VITA FVIT BEATA HIG DECESSIT KL'APRE·HVEQUICVQ |
VENIS ET CER NIS DICTO Q SOGSHVVAL FAMVLI REXMISE
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MISE
DCCCIXX VI INDICCIONE VIIII

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L'inscription tumulaire d'un jeune fils de Gérard de Roussillon, qui avait été inhumé, à la fin du IX. siècle, dans l'église de Pothières, village du diocèse de Langres, était attribuée à un moine nommé Lambert qui vivait au commencement du Xe. siècle; il ne reste plus qu'un fragment de cette inscription déposé aujourd'hui à la bibliothèque de Châtillon et dont voici le fac-simile (1).

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FRAGMENT D'INSCRIPTION DÉPOSÉ A LA BIBLIOTHÈQUE DE CHATILLON-SUR-SEINE.

On entend par onciale, une écriture majuscule qui affecte souvent des contours arrondis, et qui se distingue de la capitale par la forme des lettres A. D. E. G. H. M. Q. T. V. Voici pour exemple quelques mots d'une inscription du IX. siècle gravée sur une tablette de marbre.

elt locus MARTIRUM

Cette écriture a été employée parfois dans les inscriptions murales, quand il s'agissait d'inscriptions très-fines, et dans ce cas on a souvent fait de l'écriture mixte, c'est-à-dire mélangée de capitales et de lettres onciales.

(1) M. Mignard, de Dijon, a publié une notice sur cette inscription dans le Compte-rendu des séances tenues à Dijon, en 1852, par la Société française.

Petit del.

CHAPITRE III.

ÈRE ROMANE SECONDAIRE,

Qu'advint-il dans l'histoire de l'art après le X. siècle?

Une ère nouvelle commença pour les arts en même temps que le XI. siècle.

L'apathie et le découragement dans lesquels l'attente de la fin du monde avait tenu les esprits pendant le X. siècle, se dissipèrent bientôt pour faire place à une activité prodigieuse qui imprima une impulsion toute nouvelle aux arts et à la littérature.

L'architecture surtout prit un caractère qu'elle n'avait point eu auparavant en Allemagne, en Italie et dans toutes les parties de la France, on vit s'élever des églises remarquables par leur nouveau style et leur belles proportions.

Les faits sont clairs; partout un changement notable, un progrès marqué se manifestait dans l'art de bâtir au XI. siècle, et notre division entre les deux genres d'architecture romane ne pouvait être mieux placée qu'à la fin du X. siècle.

L'architecture offruit-elle, durant la période romane secondaire, des caractères absolument identiques dans les diverses régions de la France? Les monuments normands du XI. et du XII. siècles, comparés à ceux du Poitou, ces derniers comparés à ceux de la Bourgogne et de l'Auvergne, offrent tous des types généraux uniformes, les mêmes principes de construction, mais avec des différences dans la manière dont les ornements sont traités; ces différences consisteront dans la prédominance de telle ou telle sculpture, dans l'adoption de certaines formes, de certaines combinaisons habituelles dans une province, plus rares ou insolites dans d'autres, en un mot, dans une multitude de détails qui ne frappent pas toujours au premier abord, mais qu'un œil exercé apprécie bientôt avec un peu d'attention.

Sans doute, il faut bien distinguer, dans ces différences, ce qui appartient à l'influence des matériaux, de ce qui vient du goût et de l'habileté des sculpteurs. L'influence des matériaux a toujours élé immense, et l'on conçoit qu'une pierre tendre, éclatant sous le moindre effort de l'outil, telle que la craie, n'a pas dû recevoir les mêmes sculptures que les pierres homogènes et d'une dureté moyenne,

comme celles que l'on possède dans le Calvados, dans le Berry et dans plusieurs autres contrées. Le calcaire grossier, lardé de coquilles, ne pouvait être travaillé de la même manière que la pierre dont je viens de parler; enfin, le granite, si rebelle au ciseau, ne pouvait recevoir les mêmes moulures que les matériaux plus tendres. Ainsi, l'on conçoit que le même système d'ornementation, je dirai plus, que le même ornement sera quelquefois rendu tout différemment suivant la pierre que l'architecte aura mise en œuvre. Sur des matériaux à grain fin, d'une dureté moyenne, on a pu tracer des moulures dont les contours et les détails offraient une pureté de trait que l'on ne pouvait obtenir sur la pierre à gros grain; sur celle-ci, il fallait s'attacher moins à la pureté de trait qu'au relief et à l'effet général des moulures vues à distance. Ce peu de mots suffit pour exprimer ma pensée; le fait est d'ailleurs tellement palpable qu'il n'a pas besoin de démonstration.

Il faut donc, dans la géographie des styles architectoniques et dans l'appréciation des dissemblances que présentent, sous ce rapport, les diverses provinces de France, tenir, avant tout, compte de l'influence des matériaux sur le choix des moulures et sur la manière de les traiter. Mais après avoir accordé à cette influence toute l'importance qu'elle a eue sur l'état de l'art, il faut aussi reconnaître des écoles diverses, des différences de goût et d'habileté, qui ne peuvent provenir d'aucune autre cause que des traditions d'école.

Enumérez les caractères principaux de l'architecture religieuse, durant la période romane secondaire?

Je vais le faire en très-peu de mots, et renvoyer pour plus de détails à mon Cours d'antiquités et à mon Histoire de l'architecture. Il est bon de savoir, avant tout, que j'embrasserai d'un seul coup-d'œil le XI. et le XII. siècles, sauf à indiquer ensuite ce qui distingue les productions de ces deux siècles; on ne saurait effectivement les séparer, puisque les mêmes formes se sont présentées aux deux époques. Le XIIe siècle nous offre des contours plus corrects, une ornementation beaucoup plus riche, une exécution infiniment supérieure ; on peut dire que l'architecture romane n'est arrivée à la perfection que dans le XII. siècle.

Mais ce style si gracieux, dont les fleurs s'épanouissaient au XII. siècle, grandissait au XI.; l'arbre poussait alors les branches et les boutons qui devaient produire les fleurs. Ne séparons donc pas deux époques d'une même vie; il est plus rationnel, plus philosophique de les étudier dans leurs rapports, sauf à bien apprécier les

phénomènes de leur développement, à suivre, au XII. siècle, le perfectionnement des éléments qui existaient dès le XI., l'introduction des innovations que le progrès, en toute chose, entraîne avec lui.

Forme des églises. Les églises du XI. siècle et du XII. furent disposées comme dans les siècles précédents, quant au plan principal. La forme ordinaire était celle d'une croix dont les branches s'étendaient du Nord au Midi, et dont la tête était figurée par le chœur tourné vers l'Est. Un très-petit nombre de grandes églises (églises de Cluny et de St.-Gilles) étaient pourvues de deux transepts et offraient l'image d'une double croix. L'entrée principale était à l'Ouest. La longueur de la nef, comparée à celle du chœur, le développement plus ou moins considérable des transepts, établissaient, dans la forme générale des églises, des variations très-notables. En général, le chœur plus court que la nef, ne formait que le tiers de la longueur totale de l'édifice.

On fit aussi des églises rondes, à l'imitation du St.-Sépulcre de Jérusalem. Le nombre en a même été assez considérable; c'était la forme consacrée pour celles qui servaient de baptistères.

On connaît la curieuse église octogone de Montmorillon à laquelle on a, pendant long-temps, attribué une origine très-reculée, mais qui ne peut remonter au-delà du XII. siècle ou de la fin du XI. ; celle de Neuvy-St.-Sépulcre, dans l'Indre, celle de Lenleff, en Bretagne. On

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montre, à Metz, une autre église à nef circulaire, servant aujourd'hui de magasin, et appelée l'église du Temple. Près de Carcassonne, on cite l'église circulaire de Rieux-Mérenville; dans l'Indre, celle de Neuvy. St.-Sépulcre.

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