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ces larges ouvertures se

voient dans les façades,

aux extrémités des transepts et au chevet des églises qui se terminent par un mur droit : elles y remplacent les lancettes. que l'on réunissait trois à trois dans les monuments du XIII. siècle.

Les fenêtres du clérestory sont, dans les grands édifices, surmontées de frontons garnis de crochets qui s'élèvent audessus des balustrades du grand comble, en forme de pyramides triangulaires à jour : les cathédrales de Metz, d'Amiens et de Cologne offrent des exemples de ce couronnement des fenêtres. Nous les retrouvons au XV. siècle.

Roses. Les roses ont, en général, un plus grand diamètre qu'au XIII. siècle; les traverses qui les divisent se ramifient de plus en plus et produisent un plus grand nombre de compartiments, dans lesquels on trouve à peu près les

mêmes dessins que dans les fenêtres de l'époque. Portes. Les portes du XIV. siècle different peu de celles du XIIIe; les voussures et les tympans

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FENÊTRE DE LA NEF DE LA CATHEDRALE DE METZ, SURMONTÉE D'UN PRONTON GARNI DE CROCHETS, S'ÉLEVANT AU-DESSUS

DE LA

BALUSTRADE.

sont également, dans les monuments importants, chargés de petites fi

gures en bas-relief; les frontons triangulaires qui les couronnent sont quelquefois découpés à jour au lieu d'être pleins comme dans le XIII. ; ils sont aussi ordinairement plus élevés et garnis de crochets. Sur les tympans de quelques portes, des trèfles, des quatre-feuilles ou des rosaces remplacent les figures en bas-relief.

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Iconographie et statuaire. Les sujets qui ont été représentés en bas-relief au XIII. se retrouvent au XIV. Nous n'avons donc rien à ajouter à ce que nous avons dit précédemment. Si les statuaires du XIV. siècle sont plus habiles que leurs devanciers, leurs figures ont souvent moins de naïveté. On s'attache plus aux petits détails et moins à l'effet général : les draperies sont quelquefois un peu tourmentées.

Jusqu'au XIV. siècle, on avait représenté la Sainte Vierge assise, portant l'enfant Jésus sur ses genoux (V. la page 171); on pensait alors que la mère de Dieu devait recevoir assise les hommages des fidèles et qu'il n'était pas digne d'elle de se tenir debout. A partir du XIV., on la figure debout, portant l'enfant Jésus sur le bras.

Dans la représentation du juge

ment dernier sur le tympan des portes, le Christ ne domine pas toujours la scène comme au XIII.; on la fait en général de plus petite proportion, afin de réserver plus de place pour les autres détails.

LA SAINTE VIERGE DEBOUT (XIV. SIÈCLE).

Cependant nous le trouvons encore à peu près, comme au XIII. siècle, dans beaucoup de portails de la première moitié du XIV. Le

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spécimen précédent, déposé au musée de St.-Lo, doit être de cette

époque.

Les supports en encorbellement sont assez souvent, au XIV. siècle, ornés de figures bizarres, de quadrupèdes, de reptiles, etc. Les sculpteurs ont parfois essayé de faire de véritables caricatures. On distingue quelquefois des images de moines parmi les figures satiriques. Cette observation peut être notée pour l'histoire de la sculpture et l'appréciation des idées du temps: le XV. siècle offre beaucoup d'exemples semblables.

Arcades. Les arcades n'offrent pas de surélèvement; les impostes et le sommet de l'ogive représentent les trois points d'un triangle équilatéral. On ne trouve plus aussi fortement accentuées les moulures alternativement rondes et creuses, qui ornent au XIII. les archivoltes des grandes arcades; les scoties moins profondément évidées que celles du XIII. siècle, les tores moins bien arrondis et parfois elliptiques ne produisent plus ces oppositions de lumière et d'ombre qui donnent aux arcs multiples du premier style ogival une précision, un effet si remarquables.

Tours. Dans les tours couronnées d'une flèche en pierre, un trottoir garni d'une rampe se voit presque toujours entre la tour et la base de la pyramide qui la surmonte, à partir du XIV. siècle. Jusque-là les toits pyramidaux des tours avaient reçu peu d'ornements, on y avait seulement sculpté des modillons imbriqués ou des tuiles festonnées ; mais au XIV., on les perça de trous découpés en trèfles, en rosaces, etc. on couvrit leurs angles de crochets. La réunion de ces différents caractères peut servir à distinguer les grandes tours du XIV. de celles du XIII. (1).

Du reste, une grande variété de formes fut en usage pour les tours au XIV. siècle; comme au XIII., les tours en bâtière continuèrent d'être usitées: on en vit même d'assez remarquables.

Notons aussi qu'à partir du XIV. siècle les architectes s'affranchirent souvent des règles qui avaient prévalu au XIII. pour la disposition des tours, et qu'ils les placèrent un peu arbitrairement. La belle tour de St. Pierre de Caen (1308) domine le portail méridional; la tour de Notre-Dame du Kreisker de St.-Pol-de-Léon s'élève au centre de l'église, les tours de la cathédrale de Metz sont fort loin du portail occidental.

(1) Il est cependant possible que, dès la fin du XIII". siecle, quelques tours aient été munies de balustrades et percées à jour, mais la plupart n'offraient pas ces caracteres.

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TOURS DU XIV. SIÈCLE.

TOUR DE HOLVRES (SALVADOS.

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