Page images
PDF
EPUB

STYLE OGIVAL PRIMITIF.

[graphic]

V. Pet t d1.

TOMBEAU DE DILO (YONNE) ORNÉ D'ARCATURES RENFERMANT DES STATUETTES.

[graphic][subsumed][ocr errors][subsumed]

Le tombeau de la reine Bérengère, femme de Richard-Coeurde-Lion, morte dans la première moitié du XIII. siècle, était pri

[graphic][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed]

sculpté représentant une reine, dont le costume est à peu près le même que celui de la statue; j'avais autrefois pensé que ce pouvait être la figure de la patronne de la défunte; Mais M. Hucher, qui a examiné beaucoup plus attentivement, croit que c'est le portrait de Bérengère elle-même.

Quelquefois on voyait au-dessus du tombeau, près de la statue du défunt, des statuettes représentant des anges, les quatre évangélistes, assis et tenant des livres, ou d'autres saints personnages: malheureusement ces petites figures, qui toutes avaient été traitées avec soin, ont beaucoup plus souffert que le reste, et souvent elles sont complètement mutilées. C'est, je crois, dans la seconde moitié du XIII. siècle, que cet ornement accessoire a commencé d'être usité: on le trouve également, à partir de cette époque, sur des tombes abritées sous des arcades, comme celles que nous avons citées précédemment.

On a quelquefois coulé en bronze les statues destinées à recouvrir les tombeaux nous avons

[graphic]

dans la cathédrale d'Amiens deux spécimens extrêmement curieux de statues semblables; ce sont, je crois, les seules qui existent à présent en France. Elles sont posées sur le pavé, l'une à droite, l'autre à gauche de la grande porte occidentale, mais autrefois elles étaient plus loin dans la nef, ce n'est qu'en 1762 qu'elles ont été transférées où on les voit à présent.

La tombe placée à droite de la porte est celle de l'évêque Evrard de Fouilloy, qui posa la première pierre de

TOMBE D'EVRARD DE FOUILLOY, EN BRONZE.

la cathédrale en 1220, et mourut en 1223. Le prélat est représenté vêtu de ses habits pontificaux (chasuble, aube, etc., etc.), dounant la bénédiction de la main droite, les pieds chaussés de sandales et posés sur deux reptiles ou dragons; la tête coiffée d'une mitre trèscourte, bordée d'un galon, repose sur un coussin semé de fleurons ou de quatre-feuilles. A la hauteur des bras sont deux anges agitant des encensoirs, et plus bas, près des genoux, deux clercs tenant des cierges allumés.

Le tout est encadré dans une ogive trilobée portée par deux colonnettes, et accompagnée, à la partie supérieure, de tours crénelées et d'autres ornements assez ordinaires au XIII. siècle. Six lions servaient de pieds ou de supports à cette épaisse table de bronze qui probablement se trouvait posée sur un soubassement en pierre: je n'ai point de renseignements précis sur la disposition première du tombeau avant sa translation à la place qu'il occupe à présent. Une inscription en vers léonins existe sur le bord de l'encadrement trilobé qui renferme la statue.

L'autre tombeau de bronze est celui de Geoffroy d'Eu qui succéda à Evrard de Fouilloy, et mourut en 1237, après avoir élevé jusqu'aux voûtes la construction commencée par son prédécesseur : il est de la même forme que l'autre.

Le tombeau du fondateur de la cathédrale de Cologne, l'archevêque Conrad de Hochsteden, est aussi en bronze : la statue du prélat qui a six pieds et demi a subi de notables dégradations; la main droite a été enlevée, les pieds brisés.

PIERRES TOMBALES. Si quelques personnes eurent des monuments élevés hors terre, un bien plus grand nombre étaient ensevelies sous le pavé des églises; pour les plus notables on cherchait à exprimer, au moyen de la gravure au trait, sur la pierre, l'image du défunt dans une arcade, avec les accessoires que nous venons de remarquer sur les tombes en relief : quoique l'on ait, comme je disais tout-àl'heure, fait disparaître une grande partie de ces pierres en repavant les églises et que beaucoup d'autres aient été usées par le frottement prolongé des chaussures des fidèles, il en reste une quantité considérable encore et qu'il est fort intéressant d'examiner et qui devraient être dessinées avec soin.

J'ai déjà figuré p. 380, en parlant des pavés, la pierre tombale d'un abbé de St.-Ouen de Rouen on y voit l'abbé, au milieu d'une

« PreviousContinue »