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celles-ci subtrilobées au sommet, et surmontées d'un fronton triangulaire garni de crochets, couronné par un fleuron.

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CREDENCES GÉMINÉES SUBTRILOBÉES A FRONTONS, DE LA 2. MOITIÉ
DU XIII. SIÈCLE.

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On voit de magnifiques crédences autour du sanctuaire de la SainteChapelle de Paris, bâtie par saint Louis; il y en a de fort belles aussi dans la Sainte-Chapelle de St.-Germer (Oise); elles y sont plus élevées et en plus grand nombre que dans les églises ordinaires.

Fonts baptismaux.

L'époque la plus riche et la plus intéressante à étudier pour les fonts baptismaux est celle du XII. siècle. Les fonts du XIII. sont moins nombreux et moins remarquables sous le rapport du travail.

Comme les fonts du XII. siècle étaient en pierre très-solide et choisie (marbre, pierre de liais, granite) et qu'ils méritaient l'attention par leurs formes et leurs ornements, on les a conservés et replacés dans beaucoup d'édifices qui ne datent que de la période ogivale, et c'est ce qui explique pourquoi nous trouvons encore aujourd'hui proportionnellement plus de fonts qui méritent d'être remarqués du XII. siècle que des siècles postérieurs.

D'après mes observations, il n'y a pas de combinaisons nouvelles pour les fonts au XIII. siècle, mais seulement modification de quelquesuns des types précédents et abandon presque total des autres. Ces modifications résultent, premièrement de l'adoption des décorations du style ogival pour les chapiteaux des colonnes, les frises, etc.; secondement, de l'introduction de la forme octogonale pour quelques cuves et pour le réservoir des fonts pédiculés. Mais il est à remarquer que ce réservoir est toujours arrondi à l'intérieur lorsque l'extérieur est à pans coupés.

Ainsi j'ai observé, parmi les fonts du XIII. siècle, des cuves octogones dont les pans sont ornés d'arcatures ogivales, des fonts mo

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CUVE BAPTISMALE OCTOGONE ORNÉE D'ARCATURES. nopédiculés caliciformes, c'est-à-dire dont le réservoir est arrondi en-dehors et en-dedans; des fonts pédiculés composés ou à colonnes auxiliaires, à table rectangulaire comme celui qui est figuré p. 221, quelquefois octogones ayant des colonnes auxiliaires sur quatre de leurs faces. Je ne peux que renvoyer aux détails que j'ai donnés sur les fonts du XIII. siècle, dans le tome VI de mon Cours et aux planches qui reproduisent plusieurs de ces fonts.

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FONT PÉDICULÉ CALICIFORME OCTOGONE ORNÉ D'ARCATURES DANS L'ÉGLISE DE LHUITRE (AUBE).

Font en bronze de la cathédrale de Hildesheim. Le font de la cathédrale de Hildesheim est en bronze, d'une conservation parfaite, et c'est peut-être le plus magnifique qui existe de la 2o. moitié du XIII". siècle.

La cuve repose sur quatre personnages ayant chacun un genou en terre et tenant une urne dont l'eau se répand sur le pavé : ce sont les figures emblématiques des quatre fleuves du paradis, et sur le cercle qui porte sur leurs épaules se lit l'inscription suivante, expliquant le rapport symbolique de chacun de ces fleuves avec la prudence, la tempérance, le courage et la justice.

TEMPERIEM. GEON. terre. DESIGNAT. HIATVS.

EST. VELOX. TIGRIS. QVO. FORTIS. SIGNIFICAtvr.

FRVGIFER. EVFRATES. EST JUSTITIA. QVE. NOTATVS.

tos MVTANS. PHISON. EST. PRVDENTI. SIMILATVS.

Sur les cercles qui garnissent le bord de la cuve et celui du couvercle, on lit les huit vers qui suivent :

QVATVOR. IRRORANT. PARADISI. FLVMINA. MVNDVM.

VIRTVTES. QVE. RIGANT. TOTIDEM. COR. CRIMINE. MVNDVM.

ORA. PROPHETARVM. QVE. VATICINATA. FVERVNT.

HEC. RATA. SCRIPTORES. EWANGELII. CECINERvnt. †

MVNDAT. VT. IMMVNDA. SACRI. BAPTISMATIS. VNDA.
SIC. JVSTE. FVSVS. SANGVIS. LAVACHRI. TENET. VSVS. -.
POST. LAVAT. ATTRACTA. LACRIMIS. CONFESSIO. FACTA.

CRIMINE. FEDATIS. LAVACHRVM. FIT. OPVS. PIETATIS. +

Quatre tableaux en bas-relief occupent le contour de la cuve; ils sont compris dans des arcades trilobées surbaissées qui leur servent d'encadrement et qui reposent sur des colonnettes; à la base de chacune de ces dernières et au-dessus de leurs chapiteaux sont des médaillons.

Dans les quatre médaillons qui servent de base aux colonnettes et qui reposent sur les figures représentant les quatre fleuves du paradis, sont quatre vertus : la prudence, la tempérance, le courage, la justice, ce qui explique les vers relatifs aux quatre fleuves.

Les médaillons qui surmontent les colonnettes renferment les prophètes Isaïe, Jérémie, Daniel, Ezéchiel, surmontés des quatre évangélistes saint Mathieu, saint Luc, saint Marc, saint Jean.

On comprendra cette disposition des sujets en jetant un coup-d'œil sur l'esquisse ci-jointe exécutée par M. E. Sagot, dans laquelle on voit de face la colonnette qui sépare deux des quatre cadres ornant le pourtour de la cuve. On trouve, en allant de bas en haut, au-dessus

LE OGITAL PRINTER

Deaucoup mineux, tanusés dans une es

ce de colonne, tantôt
en encorbellement dans

le mur voisin de la porte.
Le plus ancien exemple
authentique que je con-
naisse de ce dernier
genre de bénitiers qui

sont à présent les plus
communs dans nos égli-
ses, est celui de Ville-
neuve-le-Roy (Yonne).

Il se compose d'un
réservoir octogonal ap-
pliqué sur une colonne,
et il est surmonté d'un
dais ou couronnement
offrant la représenta-
tion d'une citadelle,
comme presque tous les
dais du XIII. siècle.

Bénitiers.

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BÉNITIER DU XIII. SIECLE, A VILLENEUVE-LE-ROY.

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