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Cathédrale de Laon. Commencée au XII. siècle, mais, selon toute apparence, terminée dans la première moitié du XIIle.; plusieurs parties de cet édifice, notamment la façade, offrent le type du plus ancien style ogival et le développement de ce style. On peut l'étudier avec profit,

La grande église de
St.-Quentin.
Cathedrale de Reims

Ruines de l'abbaye de Longpont (Picardie).

Cathédrale d'Amiens.

Cathédrale de Sois

sons.

St.-Denis.

N. D. de Paris.

Sainte-Chapelle de
Paris.

Sainte-Croix, à Pro

vins.

N-D. de Mantes.

Cathédrale de Chartres.

Eglise de St.-Pair à Chartres,

Eglise de la ville d'Eu (S.-Inf.).

En grande partie. Edifice remarquable.

Toute entière, sauf un petit nombre de reprises. Commencée en 111 et à peu près achevée 30 ans après, sous la direction de l'architecte Robert de Coucy.

Grande église en ruine qui avait été dédiée en 1127 eu
présence de saint Louis. La certitude de cette date donne
un grand intérêt archéologique à l'édifice.
Le chœur et la nef, sauf diverses chapelles, l'extrémité
des transepts et des reprises qu'il serait difficile d'in-
diquer sans des plans et des élévations. Commencée en
achevée en 1969, sauf les additions et reprises dont
nous venons de parler, Trois architectes fameux dirigerent
successivement les travaux; Robert de Lusarches, Tho-
mas de Cormont et son fils Renault.

1920,

Le chour date du commencement du XIIIe. siècle, ainsi
que le prouve une inscription attestant que, l'an 1912,
cette partie de l'église fut ouverte aux chanoines.
Partie du choeur et de la nef.

Le choeur et la nef, sauf les transepts et différentes parties.
Commencée sous Philippe-Auguste, continuée durant le
XIIle.; achevée seulement au XIVe. La galerie étroite,
dans laquelle il ne peut circuler qu'une ou deux personnes,
et que nous avons désignée sous le nom de triforium.
est remplacée dans toute l'étendue de la grande nef et
du choeur par une large tribune qui, comme à Fécamp,
à Noyon et dans quelques autres églises peut contenir un
grand nombre de fidèles.

En entier (sauf la rose occidentale qui est du XVe siècle
et quelques parties refaites). Admirable édifice, construit
en 1245 par Pierre de Montereau.

La grande nef et le collatéral du Sud.
Chœur et nef, sauf quelques retouches. Bâtie par Eudes
de Montreuil, qui avait accompagné saint Louis à la
croisade. Il est facile de reconnaitre que la porte à droite
de l'entrée principale (S.-O.) a été recouverte par une
application qui doit être de la fin du XVe siècle.

La nef (sauf la façade occidentale, la partie inférieure des
tours et quelques parties). Les transepts, le choeur
et les chapelles qui l'entourent (il faut excepter l'ima-
gerie qui orne la clôture du chœur et qui ost bien posté-
rieure).

Diverses parties de la nef offrant, an-dessus des arcades du premier ordre, un triforium trilobé et, au clerestory, des lancettes géminées surmontées d une ouverture ronde.

La nef et les collatéraux. La voûte de ceux-ci s'élève jus qu'au-dessus du triforium, de sorte que les arcs géminés qui répondent au triforium sont éclairés par les fenêtres des bas-côtés et forment une espèce de galerie à jour très élégante. La partie basse du chœur est aussi du XIIIe siècle (les deux ordres supérieurs appartiennent au troisième style ogival).

CathédraledeRouen Le choeur et la nef, en partie construits dans la première

moitié du XIIIe. par l'architecte Ingelram, qui fut chargé, vers le même temps, de la reconstruction de l'église de l'abbaye du Bec. Mais il faut excepter la partie supérieure de la grande nef qui parait avoir été reprise en

Fécamp.

Cathédrale de Beau

vais.

Sainte-Chapelle de
St.-Germer.

Moulineaux (Eure).
Louviers (Id.).

St. Pierre de Lisieux.

à

Saint-Etienne,
Caen.
Langrune (Calva-
dos).

Cathédrale de Bayeux.

Chapelle du Séminaire de Bayeux. N..D de Vire.

Norrey (Calvados).

sous-œuvre; les transepts, les chapelles latérales et plu-
sieurs autres parties postérieures au XIIIe. siècle, no-
tamment les fenêtres du choeur. La voùte des bas-côtés
de la nefs'élève comme à l'église d'Eu, au-dessus des
arcs qui répondent au triforium.

La nef commencée vers la fin du XIIe. siècle, construite
en grande partie par l'abbé Radulph, mort en 110-
Fenêtres en lancettes de la première époque. —
tribunes, au-dessus des bas-côtés, remplaçant le triforium.
Larges
Les parties basses et moyennes, construites par Eudes de
Montreuil, architecte de saint Louis.

Construite vers la fin du XIIIe., à l'imitation de la Sainte-
Chapelle de Paris.

Presque toute entière. Petite église assez remarquable et

bien caractérisée.

La nef. Colonnes monocylindriques au premier ordre surmontées de colonnettes. L'extérieur appartient au dernier style ogival.

La plus grande partie de la nef, des transepts et du choeur. Cette église, commencée au XIIe., fut continuée au XIIIe. siècle par Jourdain Du Hommet, mort en 1218; puis, après un incendie arrivé en 1236, réparée par l'évèque Guillaume du Pont-de-l'Arche, qui y ajouta diverses chapelles.

Le chœur et les bas-côtés qui l'entourent.

Lo chœur et la_nef. Quelques chapiteaux du choeur sont fort élégants. La tour est remarquable; la pyramide qui| la surmonte doit être d'une époque postérieure,

Le chœur et les chapelles qui l'entourent, élevé vers le
milieu du XIIIe. siècle. Les parties supérieures des murs
latéraux de la nef.

Très-élégante; fenêtres en lancettes; chevet rectangulaire.
La nef en partie.

Eglise très intéressante, dont la date ne m'est pas encore
connue, et qui doit être de la fin du XIIIe. siècle ou du
commencement du XIVe.

Cathédrale de Séez La nef et ses bas-côtés sans chapelles. La façade occiden

Coutances.

Mortain.

Cathédrale de Dol.

tale (sauf les contreforts énormes maladroitement appli qués postérieurement et les parties refaites des tours ). Tout l'édifice, sauf les chapelles des bas-côtés de la nef, et la chapelle de la Vierge. La façade occidentale.

Le choeur et la nef, sauf l'extrémité du rond-point qui paraît du XVe siècle, et la porte latérale, au Sud, qui est romane. La nef (la façade de l'Ouest exceptée) et une grande partie du choeur. Les colonnes de la nef méritent d'être remarquées; quelques-unes se détachent complètement des piliers dont elles sont l'accessoire, caractère que l'on trouve dans quelques édifices du XIIle.

Cathédrale du Mans Le chour, les bas-côtés et les chapelles qui l'entourent, élevés en grande partie en 1230 et 1270, d'après les recherches de M. l'abbé Tournesac.

Cathédrale St.-Gatien, à Tours.

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Le choeur et les chapelles qui l'entourent, fondés dans la deuxième moitié du XIIe siècle, et terminés vers 1366 sous l'épiscopat de Vincent de Permil. Les chapelles qui entourent le choeur ont presque toutes conservé leurs fenêtres en lancettes; les chapiteaux des colonnes du mier ordre sont très-caractérisés.

pre

St.-Juliende Tours. Reconstruite en partie au XIIIe siècle, sous le règne de saint Louis, d'après Chalmel, auteur de l'histoire de la Touraine. Quelques parties.

N.-D. de Lamballe.
Cathédrale de Saint-
Pol de Léon (Fi
nistère).

La nef presque toute entière, la façade occidentale et la base des tours.

Candes.

Cathédrale de Poitiers.

Cathédrale de Bordeaux.

Basas (Gironde).
St.-Gery, à Cahors.

STYLE OGIVAL PRIMITIF.

Portail latéral, orné de statues très-remarquables. Quel-
ques parties de la nef.

L'ornementation intérieure (chapiteaux et bases des co-
lonnes; voûtes, moulures, etc., etc.) annonce en partie
le XIIIe. siècle : ce monument a été commencé sous le
règne de Henri II; mais il n'a vraisemblablement été
achevé qu'au XIIIe. Le portail occidental est même pos-
térieur au XIIIe. siècle.

Parties de la nef. Peut-être quelques parties du chœur.
(Ce dernier parait plutôt se rapporter au XIVe.).
Quelques parties construites vers 1233.

Le chevet percé de trois lancettes, dont une, celle du mi-
lieu, plus élevée que les deux autres. Le reste de l'église
est plus ancien et appartient au style roman.

St. Amable,à Riom. Le chœur, commencé en 1248, d'après les recherches de
MM. Bouillet et Gonod, continué jusqu'en 1265. Le
transept est du XIVe.

Cathédrale de Vienne (Isère).

Cathédrale de Lyon.

Cathédrale de Saint
Laurent, à Gênes.

Cathédrale de Lau

sanne.

N.-D. de Dijon.

Cathédrale de Bour-
ges.

Cathédrale

zerre.

d'Au

Vézelay (Yonne).
Cathédrale de Stras

bourg.

Le choeur en partie. Frise en marbre blanc, incrustée de
ciment rouge, mode d'incrustation que l'on trouve aussi
dans l'abside de la cathédrale de Lyon et qui rappelle les
incrustations que l'on voit en Toscane et ailleurs dans un
grand nombre d'églises, notamment à St.-Michel et à la
cathédrale de Luques, dans la façade de la cathédrale
de Pise, etc. etc. Je n'ai point observé d'incrustations
semblables en France, ailleurs qu'à Lyon et à Vienne,

Les fenêtres dans la partie supérieure de l'abside; peut-être
quelques parties de la nef.

La façade et le portail de l'Ouest. Cette façade est d'une
richesse qui rappelle ce que nous avons de mieux parmi
nos églises ogivales primitives du commencement du XIIIe.
siècle, dans le nord de la France. Les trois portes qui
ornent ce beau portail offrent des voussures multiples re-
posant sur des colonnes à chapiteaux allongés, comme on
les faisait au XIIIe. ; quelques-unes de ces colonnes sont
torses on en voit aussi de garnies de perles conduites en
spirale.

La nef (sauf l'ornementation de la façade). Remarquable
par son vestibule elliptique,

Bâtie dans la seconde moitié du XIIIe. siècle. Un vestibule
précède le portail; la façade occidentale est remarquable
par ses parties superposées, rappelant la disposition de
quelques églises italiennes, et par les frises ornées de
rinceaux très bien fouillés qui forment, entre chaque étage,
des lignes horizontales peu en rapport avec le génie du
style ogival.

Le chour, la nef en partie, sauf les chapelles des colla-
téraux. Quelques portions seulement de la façade com-
prise entre les deux tours. Vaste basilique fort élevée
110 pieds sous voûte), terminée circulairement à l'Est,
et dans laquelle il n'y a pas de transepts. Deux rangs
de bas côtés occupent tout le pourtour. La disposition de
ces nefs rappelle aussi celle que l'on trouve dans quelques
églises du XIIIe. siècle, notamment dans le choeur de la
cathédrale du Mans.

Le choeur. La première pierre en fut posée, en 1116, par
Guillaume de Seignelay, il fut construit en grande partie
par son successeur Henri de Villeneuve. La forme des
fenêtres, la proportion des arcades, les bases, les colonnes
et leurs chapiteaux à feuilles galbées, etc., tout annonce
le beau temps de l'architecture ogivale primitive.
Le chœur et les chapelles qui l'entourent,

Quelques parties, notamment le transept méridional.

Cathédrale de Toul. La nef (sauf la façade occidentale qui est du XVe.; at le chour en partie.

Eglise du St.-Se

pulere, à Chau.

mont-en-Bassiguy La nef, sauf les chapelles des bas-côtés, qui doivent être du XVe siècle.

Cathédrale de Châlons-sur-Marne. Cathédrale de Sens, athed. de Troyes

St.-Nicolas de Gand.
Lacken, près Bru-
xelles.

Eglise du Sablon, à
Bruxelles.
Cathédrale Sainte-
Gudule, à Bru-
xelles.

Le chœur et les bas-côtés qui l'entourent.
Parties de la nef.

Le choeur en partie et les chapelles qui l'entourent, com
mencées en 1208 sous l'épiscopat d'Hervée.
Quelques parties de la façade et les murs latéraux.

Choeur avec fenêtres en lancettes.

En partie. Bâtie vers 1288.

Parties du choeur bâties en 1986; terminées, dit-on, en 1273. Une grande partie de cette église a été refaite. La façade et les tours paraissent être du XIVe. ou du XVe. siècle; d'autres parties sont moins anciennes encore.

Quel jugement doit-on porter sur l'architecture du XIII®, siècle? A mon avis, le XIII. siècle est la belle époque de l'architecture ogivale. Dès le XIV. il y eut moins d'harmonie dans l'ensemble, l'architecture perdit de son élévation; on remarque plus de recherche et moins de naïveté dans les figures.

Il faudrait être complètement dépourvu de goût et de sensibilité, pour contempler sans émotion l'effet magique de nos belles églises du XIII. siècle. Les heureuses proportions observées par les architectes dans la forme des arcades et des fenêtres, la vaste étendue des nefs, ces murs aériens sur lesquels on a semé les découpures et les élégantes broderies; toutes ces merveilles de sculpture et de hardiesse rehaussées par la clarté mystérieuse d'un jour que les vitraux peints ont terni, impriment à l'âme un sentiment éminemment religieux.

Et lorsque, placé sous le portique d'une cathédrale, l'œil saisit tout l'espace du temple, parcourt la nef centrale, glisse avec étonnement sous ces voûtes à la fois légères et gigantesques pour venir se perdre dans le lointain où apparaît le rond-point, on ne peut se défendre d'une vive exaltation, d'une sorte de tressaillement; l'aspect d'une basilique frappe les sens, comme le ferait une poésie sublime ou une belle mélodie.

Si de l'intérieur on passe à l'extérieur, on n'est pas moins charmé des proportions à la fois vastes et gracieuses du vaisseau, de l'élégance des tours, de la profusion des clochetons, des arcs-boutants et des contreforts.

L'examen le plus superficiel suffit pour convaincre qu'une pensée

prédomine dans les monuments du XIII. siècle, savoir : l'élancement, la direction vers le ciel. Cette forme pyramidale qui se produit dans toutes les parties dominantes des édifices, non-seulement dans les frontons, les tours, les clochetons, mais encore dans les fenêtres à lancettes, contribue beaucoup à donner aux basiliques une apparence de hauteur qu'elles n'ont pas toujours en réalité. C'est aussi de cet accord dans les formes que nait l'harmonie et l'unité qui distinguent si heureusement les monuments de la première époque ogivale.

Il suffit d'observer sans prévention l'aspect magnifique des grandes églises élevées par les architectes du moyen-âge, pour se convaincre que le style ogival du XIIIo. siècle convient plus particulièrement à nos temples, auxquels il imprime un caractère solennel, que n'offrent point en ce genre les imitations plus ou moins heureuses de l'architecture antique.

Par quels moyens parvenait-on à bâtir, aux XIIa. et XIII. siècles, ces basiliques répandues en si grand nombre dans toutes les parties de la France?

Le clergé possédait des revenus considérables, et quelquefois il pouvait entreprendre de grands travaux sans réclamer de secours étrangers. Mais il lui fallut bien souvent recourir à l'assistance des fidèles; alors il trouvait dans le zèle extraordinaire, dans l'enthousiasme inconcevable qui animait les esprits, de telles ressources en tout genre, qu'au lieu de se borner à construire de nouvelles églises et à réparer les anciennes, on en renversait quelquefois de très-solides pour les réédifier d'après les règles du style ogival. Non contents de contribuer par des offrandes à la construction des basiliques, les fidèles se rendaient en foule dans les lieux ou l'on en élevait, pour prendre part aux travaux les plus pénibles. C'était une sorte de pélerinage qu'on entreprenait pour racheter ses fautes et pour obtenir des grâces spirituelles.

Dans une lettre écrite, en 1145, aux religieux de l'abbaye de Tuttebery, en Angleterre, Haimon, abbé de St.-Pierre-sur-Dive, peint l'empressement avec lequel on se livrait à ces actes de dévotion.

Haimon rapporte que pendant la nuit on allumait des cierges sur les charriots, autour de l'église en construction, et qu'on veillait en chantant des hymnes et des cantiques.

Enfin, il nous apprend (et ceci est intéressant à noter) que le pieux usage de se réunir, pour travailler à la construction des églises, avait pris naissance à Chartres, à l'occasion des travaux qui furent faits à

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