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Zodiaques. La religion commande et sanctifie le travail on voit souvent dans les portails les signes du zodiaque, la représentation des travaux agricoles, des douze mois de l'année, etc.; ainsi on peut trouver comme à Sens :

Janvier,

Février,

Mars,

Avril,

Mai,

Juin,

Juillet,

Août,

indiqué par un vieillard en repos et paraissant méditer.
indiqué par un vieillard qui se chauffe.

par un vigneron qui taille la vigne.

par un homme qui sème.

par un homme à cheval, époque de la guerre et des voyages.

par un faucheur, époque de la récolte des foins.

par un moissonneur.

par un homme battant le blé.

Septembre, par les vendanges.

Octobre, par l'entonnage des vins.

Novembre, par un bûcheron faisant la provision de bois nécessaire pour l'hiver.

Décembre, par un homme tuant un porc.

Les zodiaques ont aussi été représentés en peinture à l'intérieur des églises ; j'en ai signalé un du XIII. siècle sur l'arc triomphal de l'église de Pritz, près Laval, dont les figures sont peintes avec beaucoup de naïveté. Voici celles qui représentent les mois de mai, d'août et d'octobre: le mois d'août est figuré par un homme qui fauche et qui moissonne ;

STVS

le mois de mai, saison des voyages, par un jeune homme à cheval;

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en octobre un homme sème le blé et les pommiers sont chargés de fruits.

L'Apocalypse a fourni son contingent de sujets aux sculpteurs du XIII. siècle : les figures tirées de ce poème ont, dans la composition des grandes pages historiées de nos artistes, une place déterminée par leur rapport avec les autres images du tableau qu'ils ont présenté à l'attention des fidèles.

Voici deux figures tirées de la cathédrale d'Amiens : ce sont deux

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des chevaux mentionnés dans le chapitre VI de l'Apocalypse; l'un, le cheval noir, dont le cavalier portait une balance; l'autre, le cheval pâle portant la mort qui devait répandre le meurtre sur la

terre.

Toutes les sciences viennent de Dieu et doivent concourir à sa gloire. Les iconographes les ont figurées par des personnages symboliques ayant leurs attributs particuliers.

La théologie, en costume de clerc.

La musique, avec une lyre ou un autre instrument.

La pédagogie, avec ses disciples sur des bancs.

La philosophie, la tête couverte d'une toque.

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L'architecture, avec la règle qui lui sert de

mesure.

La géométrie, avec un compas.

La peinture, avec sa palette et ses pinceaux.
L'astronomie, avec la sphère céleste.
Les fables et les apologues ont exercé le
ciseau des imagiers.

La fable du renard et du corbeau, celle du loup et de la cigogne se voient à Amiens.

Les fabliaux ont aussi été iconographiés au XIII. siècle, et ces représentations ont un but moral qui ne saurait être méconnu; ils sont là pour montrer à quelles folies l'amour peut entraîner les esprits les plus sérieux et recommander la sagesse à ceux qui pourraient l'oublier. A cette époque, où l'on nourrissait son esprit de la lecture des romans de chevalerie, le sculpteur devait aller prendre là, pour les rendre plus populaires, les allégories morales dont il décorait les édifices. Je ne citerai qu'un exemple de ces sujets : il est tiré du Lai d'Aristote.

Ce philosophe éperdument épris d'une courtisanne, se soumit, pour lui plaire, au plus humiliant de ses caprices : elle exigea qu'il

se laissât seller comme une bête de somme, qu'il marchât à quatre pattes,

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en la portant sur son dos jusqu'au palais d'Alexandre : le sculpteur a reproduit sur plusieurs cathédrales le sage Aristote ainsi égaré par l'amour,

servant de monture à la courtisane, qui lui a mis une selle et une bride.

Le sens moral est bien facile à découvrir. Le sculpteur a voulu démontrer que l'impureté rabaisse l'homme jusqu'à la brute, et que les hommes les plus sages et les plus vertueux doivent être en

garde contre leurs passions.

On trouve aussi au XIII. siècle comme au XII. des représentations d'animaux symboliques.

Ainsi, à Sens, on voit dans le soubassement du grand portail, l'éléphant portant une tour, emblême de la force et de la patience; le coq, emblême de la vigilance, et d'autres animaux dont on trouverait facilement le sens mystique en se reportant aux bestiaires publiés et commentés par MM. Martin, Cahier et Hippeau.

On voit qu'il faut une étude attentive des sujets pour reconnaître leurs attributs, mais il devient facile de les interpréter, quand on a étudié un certain nombre de grandes façades historiées d'églises. Je m'arrête, il me suffit

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BAS-RELIEFS DU GRAND PORTAIL DE LA CATHÉDRALE DE SENS.

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