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Enfin, la rosace suivante, dont un cercle et des entrelacs à quatre pétales dessinent

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le contour et les formes principales, s'est retrouvée plusieurs fois au milieu de débris appartenant à la période romane primitive. Les mêmes combinaisons se rencontrent souvent sur des agrafes et des objets en métal

de l'époque mérovingienne.

Existe-t-il encore en France beaucoup d'édifices appartenant au roman primitif?

Extrêmement peu, si on laisse de côté le X. siècle, dont les constructions ne sont pas faciles à distinguer de celles du XI. siècle.

Ainsi, on connaît le baptistère de St.-Jean de Poitiers, que j'ai décrit

longuement et figuré dans mon Cours d'antiquités monumentales (1). L'église St.-Pierre, à Vienne (Isère), formée de belles colonnes en marbre et d'autres débris de monuments romains, et dont les murs latéraux sont construits en petit appareil.

L'église de Saveniéres (Maine-et-Loire), figurée et décrite pour la première fois dans mon Cours d'antiquités (tome iv): la façade et le mur latéral sud sont construits en pierres de petit appareil. On remarque à différentes hauteurs, depuis le niveau du sol jusqu'au sommet de l'ancien fronton, six larges bandes de briques posées en feuilles de fougère, et trois petits cordons composés seulement d'un double rang de briques posées à plat. Ces différentes lignes rougeâtres contrastent par leur couleur avec le fond rembruni de la muraille. Deux fenêtres, percées au centre, ont leurs archivoltes garnies de briques, et l'on remarque tout près de l'extrémité du pignon, des briques disposées de manière à former un triangle.

On peut citer également : 1". L'église de la Basse-OEuvre, à Beauvais (l'ancienne cathédrale), dans laquelle

on distingue, au haut des murs latéraux demeurés intacts, et qui sont en petit appareil, des fenêtres à plein-cintre, à claveaux séparés par des briques: un cordon horizontal formé de deux rangs de briques, court d'une fenêtre à l'autre au niveau des impostes et encadre l'archivolte;

2o. La chapelle de Langon (Ille-et-Vilaine) construite en petit appareil, dont les pièces présentent des cubes de 9 à 11 centimètres de haut et de large, incrustés dans un mortier fort épais. Des assises horizontales de briques, séparées ellesmêmes par du ciment, règnent à différentes hauteurs dans l'élévation du mur;

Les restes de murs anciens s'étendent sur chaque face latérale, depuis l'extrémité ouest dans une longueur d'environ 5 mètres et dans la plus grande partie de la façade occidentale;

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PARTIE DE LA BASSE-OEUVRE.

(1) Ce monument a été décrit depuis, par M. de Chasteignier, dans les mémoires de la Société des Antiquaires de Poitiers.

L'abside conserve des traces de l'appareil primitif; sur la voûte en cul-de-four de cette abside, un enduit assez épais a été décoré de peintures, aujourd'hui très-détériorées, mais qui doivent être fort anciennes ; 3. L'église de Vieux-Pont-en-Auge (Calvados) présente aussi un des

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exemples si rares aujourd'hui, de maçonnerie en petit appareil avec chaines de briques.

Les parties les plus remarquables de cette église sont le mur méri

dional de la nef et de la façade; mais il faut distinguer dans celle-ci des reprises faites à plusieurs époques : la porte doit avoir été reconstruite au XI. ou au XII. siècle; du côté gauche de cette porte, l'absence de cordons en briques dans la maçonnerie annonce une reprise; la niche pratiquée au-dessus de la porte doit être du XVI. siècle, et le gable a été exhaussé pour donner au toit plus d'inclinaison.

Dans le mur méridional, on voit encore les restes des fenêtres primitives; elles étaient étroites, cintrées, sans colonnes, et bordées d'un triple cordon de briques. Trois assises de briques forment les cordons horizontaux placés de distance en distance dans la maçonnerie.

Parmi les églises qui offrent des murs en petit appareil avec chaînes de briques, on cite encore la petite église St.-Mesmin, à une lieue d'Orléans, décrite par M. Duchallais; celle de St.-André à Domagné (Ille-et-Vilaine), à 3 lieues de Vitré, qui offre dans ses murs en petit appareil trois rangs de briques horizontaux et parallèles; diverses parties de l'église de Suèvres (Loir-et-Cher) et de l'église de Gennes

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FRAGMENT DES MURS DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN DE SUÈVRES.

(Façade occidentale. )

(Maine-et-Loire); enfin quelques autres églises réparties dans diverses régions de la France.

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FRAGMENT DU MUR LATÉRAL DE L'ÉGLISE DE GENNES (Maine-et-Loire).

St.-Lubin, autre église de Suèvres, offre, sous le clocher, quatre arcades qui pourraient bien être antérieures au XI. siècle; les pièces de l'appareil sont séparées par une grande épaisseur de ciment, et on voit entre quelques-unes de ces pièces, comme à St.-Martin d'Angers, des briques verticales. Les briques verticales, entre les pierres d'ap

pareil, se rencontrent quelquefois dans les monuments romains : c'est donc encore une présomption d'ancienneté pour la partie de l'église St.-Lubin que je signale, mais dont je ne connais pas l'origine absolue.

Ce qu'on voit encore de la croisée de l'église St.-Martin d'Angers, aujourd'hui transformée en chantier, a été, sauf quelques parties refaites, élevé par l'impératrice Hermangarde au commencement du IX. şiècle. Des lits alternatifs de briques et de pierres de taille se voient dans les quatre arcades du transept, et dans les murs laté

raux.

Elles ont environ quatorze pouces de largeur sur neuf ou dix pouces de hauteur; elles sont séparées les unes des autres par une couche de ciment dont l'épaisseur varie depuis un demi-pouce jusqu'à dix lignes. Les briques employées dans les arcades ont, pour la plupart, neuf à dix pouces de longueur.

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