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FENÊTRE-LANCETTE GARNIE DE VOUSSURES SURMONTÉE D'UNE CORNICHE A PETITS MODILLONS PORTANT UNE ARCATURE OGIVALE. (Style très-ordinaire en Normandie.)

Les bases des colonnes du XIII. siècle sont très-caractérisées; on en voit encore quelques-unes munies, comme au XII. siècle, de feuilles ou appendice qui les rattachent au piédestal; mais dans les plus ordinaires le tore inférieur est très-évasé par rapport au tore supérieur, et la scotie qui les sépare l'un de l'autre est creusée de telle sorte qu'elle forme au pied de la colonne un petit canal dans lequel l'eau pourrait séjourner.

Dans quelques colonnes de la fin du XIIIe siècle les bases se composent, comme dans le spécimen que voici, d'un premier tore très-épanoui sur lequel repose immédiatement un second tore ou un listel couvert de petites moulures; ce genre de base se voit aussi dans le XIV. siècle.

Outre ces différentes bases on en trouve de bien plus riches, comme celles des colonnes ornant les péristyles des portails latéraux de Chartres. Ce sont des piédestaux octogones sculptés sur chaque face.

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Fenêtres. Les fenêtres sont étroites et allongées dans l'architecture ogivale primitive comme elles ressemblent en quelque sorte à un fer de lance, les antiquaires anglais leur ont donné le nom de Lancettes. Les proportions des lan

cettes varient; on en voit de très-courtes et de très-longues dans les monuments de la même époque.

Il y a des fenêtres qui ne présentent point d'ornements; d'autres qui sont couronnées d'un simple cordon garni de dents de scie ou d'un léger zigzag; la plupart offrent des voussures cannelées soutenues par des colonnes appliquées sur les parois des ouvertures.

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FENÊTRE-LANCETTE GARNIE DE VOUSSURES SURMONTÉE D'UNE CORNICHE A PETITS MODILLONS PORTANT UNE ARCATURE OGIVALE. (Style très-ordinaire en Normandie.)

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Dans les édifices peu élevés, tels que nos églises de campagne, les lancettes sont presque toujours isolées ou séparées les unes des autres; au contraire, dans les monuments plus considérables on les rencontre très-fréquemment réunies deux à deux et encadrées dans une arcade principale; c'est ce que j'appelle des lancettes géminées.

Entre les sommités des lancettes géminées et celle de l'arcade principale qui les renferme, il reste un espace dans lequel on a presque toujours pratiqué une ouverture en forme de trèfle, de quatre-feuille ou de rosace. Cette addition complète, en quelque sorte, les fenêtres du XIII. siècle, qui présentent alors les formes les plus élégantes et les plus heureuses proportions.

La travée d'une église du XIII. siècle que j'ai figurée page 297, montre une belle lancette géminée surmontée d'une rose et dont la séparation, à l'intérieur de l'édifice, se compose d'une colonnette isolée trèsélégante.

Vers le temps de saint Louis, les fenêtres s'élargissent et sont divisées dans les grands édifices par trois meneaux qui se terminent à la hauteur de la nais

sance de l'arcade; le sommet de l'ogive, à partir des impostes, peut alors être rempli par plusieurs rosaces à quatrefeuilles. Les fenêtres de la Sainte-Chapelle de Paris sont ainsi composées.

Les fenêtres ont été disposées dans les églises du XIII. siècle, à peu près comme dans celles du XIIe.

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Quelques fenêtres du XIII. siècle offrent une particularité assez singulière, c'est d'être triangulaires au sommet au lieu d'offrir la forme

FENÊTRES A DEUX BAIES AVEC ROSE AU SOMMET.

FENÊTRE-LANCETTE GARNIE DE DENTS DE SCIE.

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de l'ogive: l'esquisse suivante fera comprendre cette disposition fort peu gracieuse et qui ne peut mieux se comparer qu'à celle d'un accent circonflexe.

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Evidemment on n'a employé cette forme que pour éviter de donner à la pointe de l'arcade ogivale l'élévation qu'elle cût eue si la forme eût été normale on se servait ainsi du triangle quand on était gêné par la voûte ou par quelqu'autre obstacle.

Dans les façades on plaçait assez fréquemment trois lancettes dont une (celle du milieu) était plus élevée que les deux autres. Cette disposition s'observe dans les églises de Chartres, de St.-Denis, de Gour

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