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BRODERIES ET ENROULEMENTS SUR UNE CHASI BLE DE SAINT THOMAS DE CANTORBÉRY.

un tissu rehaussé par des galons dessinant des inceaux dans le goût byzantin et par d'autres broderies fidèlement rendues dans le dessin suivant.

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Je reproduis, sur la page suivante, l'esquisse d'une chasuble attribuée aussi à saint Thomas de Cantorbéry et qui existe à Tournai.

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CHASUBLE DE SAINT THOMAS DE CANTORBÉRY, A TOURNAI,

Et détails des galons.

Les tapisseries faisaient encore partie du mobilier des églises;

elles étaient brodées

en laine sur un

fond en toile; il en

reste fort peu de l'é

poque romane. Le monument le plus remarquable,

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contredit, qui existe de ce temps est la tapisserie de Bayeux qui représente l'histoire de la conquête d'Angleterre, et qui se développe sur une longueur de 200

pieds. Autrefois conservé dans la cathédrale de Bayeux, ce monument unique en son genre est exposé 'depuis quelques années dans une salle spéciale annexée à la bibliothèque publique de cette ville où l'on peut l'étudier à loisir, aidé des savantes observations de M. Lambert.

Cette ancienne tapisserie est d'ailleurs parfaitement connue par le fac-simile publié en Angleterre,

par ce qu'en a dit M.

Jubinal dans son ou

SPECIMEN DE LA TAPISSERIE DE BAYEUX.

vrage sur les tapisseries et par les nombreuses dissertations auxquelles il a donné lieu depuis un siècle.

Au XI. siècle (1025), il y avait à Poitiers une fabrique de tapisseries

qui étaient alors renommées, et, dès le Xo., il en existait une autre à l'abbaye de St.-Florent de Saumur. Les tapisseries de cette fabrique étaient ornées de fleurs et de figures d'animaux (1).

Paléographie murale.

Quels sont, aux XI. et XII. siècles, les caractères des inscriptions monumentales?

Comme les capitales changent peu de forme avant le XIII•. siècle (2), il n'est pas toujours facile de fixer l'âge d'une inscription murale de la période romane secondaire, et de déterminer si elle est du X., du XI. ou du XIIe siècle.

Beaucoup d'inscriptions murales du XI. siècle n'offrent rien qui les distingue de celles d'une époque plus ancienne : elles sont toujours faciles à lire malgré les abréviations et les lettres liées.

Au XIIe siècle, surtout dans la seconde moitié, à mesure que l'on approche du XIII., quelques lettres se modifient, la forme générale des capitales éprouve des changements, elles se resserrent, s'allongent de bas en haut; on distingue le travail de transformation qui s'opère dans l'écriture murale comme dans l'architecture elle-même. Ainsi, dans l'H et l'N le second jambage descend au-dessous de la ligne et se termine par un crochet; l'U semble formé d'un I et d'un S; le T prend la forme d'un C surmonté d'une barre horizontale.

Je présente quelques exemples qui rendront sensibles les faits généraux; il n'entre pas dans mon plan de donner de plus longs détails sur la paléographie qui est une science assez compliquée.

Le premier spécimen est une inscription du XI. siècle, un peu fruste, gravée sur la porte de l'église de Surain, près Bayeux : je lis, en rétablissant deux mots effacés:

Crux? REGAT INTRANTES sic REGAT EGREDIENTES

Sur le linteau :

CUR HOMO SECURUS VIVIT CUM SIT MORITURUS
CUR HOMO LETATUR CUM PENA MINATUR.

(1) Recherches sur les étoffes d'or et d'argent et autres tissus précieux, par M. francisque Michel. 1er. volume.

(2) J'ai dit précédemment que les règles propres à l'écriture des manuscrits ne sont pas complètement applicables à celles des inscriptions murales, parce qu'on s'est presque constamment servi de capitales pour celle-ci aussi bien que pour les sceaux appendus aux chartes.

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