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Aux XI. et XII. siècles il porte une espèce de jupon; la tête est couverte d'une couronne ou d'une espèce de toque; les pieds sont attachés l'un à côté de l'autre, chacun avec un clou.

Dans les siècles antérieurs au XI. siècle on avait figuré le Christ en croix, vêtu d'une robe à manches.

Quels sont les sujets les plus ordinairement représentés au XIIe, siècle? Parmi les sujets religieux fréquemment représentés en bas-relief dans le XII. siècle, on peut citer :

La Tentation d'Adam et d'Eve;
L'Annonciation;

La Visitation;

La Naissance de Jésus Christ;
L'Adoration des Mages;

Le Massacre des Innocens ;

La fuite en Egypte;

La présentation de Jésus au Temple;
La Cène;

Le sacrifice d'Abraham.

Pouvez-vous montrer des bas-reliefs du XII. siecle reproduisant quelques-uns de ces sujets?

Oui, voici d'abord la Tentation, sur un chapiteau de St.-Benoît-surLoire. Le Créateur unissant Adam et Eve, la désobéissance de nos

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premiers pères et leur expulsion du Paradis terrestre, forment trois tableaux le serpent est tourné en spirale autour du tronc de l'arbre, qui a l'aspect d'un palmier. Le palmier, le figuier, le pommier, l'oranger, sont les arbres le plus habituellement imités, aux XI. et XII. siècles, dans la reproduction de ce sujet biblique.

Fuite en Egypte. - Le chapiteau suivant, tiré de St.-Benoit-surLoire, offre une scène sur chacun de ses côtés présentés en développement dans mon esquisse. Au milieu est la Sainte Vierge assise sur

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un âne avec l'enfant nimbé, les pieds posés sur une espèce de marche

pied; saint Joseph conduit l'âne par la bride; derrière l'âne, sur le côté droit du chapiteau, un dragon est terrassé et percé d'une lance par un personnage mutilé, dans lequel je reconnais saint Michel; sur le côté opposé, un soldat me paraît poursuivre les émigrants; enfin, une main sortant des nuages doit être celle de Dieu protégeant la fuite de la Sainte Vierge.

La Visitation. La salutation de la Sainte Vierge et d'Elisabeth, est figurée sur le chapiteau suivant sous une arcade représentant l'intérieur d'une maison, les deux femmes s'embrassent; des têtes

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d'anges apparaissent au-dessus. Sur un des côtés du chapiteau est un ange tenant un encensoir.

Sacrifice d'Abraham. - J'ai précédemment (V. p. 136) produit un chapiteau sur lequel se trouve le sacrifice d'Abraham: au centre, Abraham, armé d'un glaive à deux tranchants, lève le bras pour frapper son fils qui se trouve assis sur un autel à colonnes, tandis qu'il lui tient les cheveux de l'autre main. L'ange qui survient lui pose une main sur la tête et l'autre sur l'épaule. Derrière Abraham est un personnage dans les jambes duquel paraît un bélier; de l'autre côté du chapiteau, on voit les préparatifs du sacrifice qui doit remplacer celui que l'obéissance d'Abraham était sur le point d'accomplir : déjà le bélier est posé sur l'autel.

On distingue sur cet autre chapiteau dessiné à St.-Benoit, par M. Victor Petit, l'agneau nimbé monté sur le livre des sept sceaux, les

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cavaliers de l'Apocalypse, le démon et plusieurs autres figures, il est facile de reconnaître les attributs.

dont

Nous trouvons dans le tympan de l'église de La Lande-de-Cubzac (Gironde), dessiné par M. Léo Drouyn, une traduction de presque tout le premier chapitre de l'Apocalypse. A gauche du spectateur, sont les 7 églises placées horizontalement sur deux rangs, quatre en bas, trois en haut. Chaque église est formée par une grande arcade plein-cintre surmontée de quatre colonnes supportant une coupole dont la couverture est formée de trois rangs horizontaux de pierres arrondies par le bas. Toutes les coupoles sont surmontées d'une boule : sur la boule du milieu du rang supérieur est une croix grecque.

A droite des églises est un personnage debout, retourné et regardant en l'air dans l'attitude de l'étonnement, il presse avec la main droite un livre contre sa poitrine : Johannes septem ecclesiis quæ sunt in Asiâ.... Fui in spiritu in dominicâ die et audivi post me vocem magnam.... et conversus sum ut viderem vocem quæ loquebatur mecum..... (Apocalypse, chap. 1er., verst 4, 10). Derrière saint Jean et au milieu du tympan on voit un grand personnage qui occupe toute la hauteur de l'encadrement.

Les versets 12, 13, 14, 15, 16 du 1. chap. de l'Apocalypse vont encore nous en donner la description: Et conversus vidi septem candelabra aurea, et in medio septem candelabrorum aureorum similem filiɔ kominis vestitum podere et præcinctum ad mumillas zoná aureâ... et oculi ejus tanquam flammæ ignis........ et habebat in dexterâ suâ stellas septem; et de ore ejus gladius utrâque parte acutus exibat......... On ne voit plus, des sept chandeliers, que quelques tiges et quelques trépieds. Le fond du tympan est couvert par de très-beaux enroulements de feuillages dont les tiges sont perlées. Le Christ, les bras étendus, est vêtu d'une longue robe à plis allongés, dont les manches très-larges sont bordées de cercles et de croix; sur les bouts tombants de la ceinture on lit l'inscription: ZONA AVRea.

Le sculpteur, en faisant les yeux très-ronds et presque farouches, a probablement voulu traduire le passage et oculi ejus tanquam flammæ ignis.

Il tient dans la main droite un cercle dans lequel sont figurées les 7 étoiles, ayant la forme de fleurs de marguerites; du côté gauche de la tête on voit un glaive à deux tranchants.

L'encadrement du tympan contient cette inscription, à commencer par la gauche (voyez le dessin pour la forme des lettres) : † Johes. VII. eccliis. que. sunt. in.............. t. filiu ho....... ter VII candelabra aurea.

Sur l'encadrement horizontal inférieur : Principiu, sine, principio. finis. sine. fine,

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