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de rosaces, que j'ai retrouvées dans d'autres constructions de la fin du XII. siècle.

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Pour diminuer la poussée, on a, dans quelques églises, eu soin d'exhausser les voûtes et de leur donner la forme d'un for à cheval. Les voûtes des ailes dont la portée était beaucoup moins considérable et qui ne présentaient pas la même difficulté d'exécution, ont été disposées de manière à soutenir la voûte centrale. Ces ailes ont, en effet, dans les églises dont je parle, une hauteur presque égale à celle de la grande nef

et semblent avoir été élevées jusque-là pour servir de contreforts à la voûte principale. Ainsi dans quelques édifices, la voûte des ailes ou celle des galeries qui les surmontent ne forme qu'un quart de cercle qui vient s'appuyer en arc-boutant sur les murs de la nef, un peu audessous du niveau des impostes.

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C'est une voûte qui représente la moitié d'une sphère, et qui, comme une calotte, couvre les différentes parties des nefs, le transept, etc., etc.

Y avait-il plusieurs coupoles dans une même église ?

Sans doute, il en fallait plusieurs pour couvrir la nef, le transept, le chœur. A Saint-Front de Périgueux, il y a cinq coupoles; il y a des églises orientales qui en offrent un nombre plus considérable.

Comment ces coupoles arrondies étaient-elles établies sur des murs dont les divisions devaient toujours offrir des carrés?

On établissait entre les arcs, des pendentifs qui étaient disposés de

manière à former avec eux, à la partie supérieure, un cercle horizontal qui devait porter la coupole.

Les absides se couvraient de demi-coupoles. C'est ainsi, dit Thomas Hoppe (Hist. de l'architecture), que, dans les églises grecques,

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VOUTES EN COUPOLE DE L'ÉGLISE SAINT-FRONT, A PÉRIGUEUX.

toutes les surfaces rectiligues, carrées, angulaires, se changèrent en surfaces circulaires et curvilignes, concaves à l'intérieur, convexes à l'extérieur.

Y a-t-il, en France, beaucoup d'églises à coupoles?

Le nombre en est assez limité aujourd'hui; un fait très-curieux, c'est la manière dont ces églises sont distribuées sur le sol français. Il y a long-temps que j'avais constaté l'absence complète d'églises à coupoles au nord de la Loire, tandis que Fontevrault, sur la rive gauche du fleuve, et Loches, à quelques lieues de Tours, nous offrent deux exemples remarquables d'églises voûtées de la sorte; mais depuis, M. de Verneilh, qui a fait une étude spéciale des églises à coupoles en France, a trouvé que ces monuments sont décidément beaucoup plus nombreux qu'on ne le pensait. J'en connais, dit-il, déjà plus de douze dans le seul département de la Dordogne: je sais qu'il en existe au moins autant hors du département, et les enquêtes faites par la Société française en ont relevé plusieurs autres.

M. de Verneilh croit que tous les monuments à coupoles, compris entre la Loire et la Dordogne (au-delà de laquelle il n'y en a pas selon lui), se rattachent par Saint-Front de Périgueux à la grande souche bysantine: c'est un point capital qu'il a établi au moyen de plans et de coupes à une échelle uniforme, où l'on peut suivre les dégradations successives d'un seul et même type commun à Saint-Front de Périgueux et à Saint-Marc de Venise.

Il était très-important de constater la vraie date de Saint-Front. Cet édifice a été construit, d'après M. de Verneilh, peu de temps après SaintMarc, de 976 à 1047, au moment où les colonies vénitiennes se fondaient dans la région centrale de la France. L'an 1000, la comtesse Emma de Périgord, mère de l'évêque Martin, bâtissait l'abside ou chapelle de Saint-André, ce qui prouve que les constructions étaient déjà assez avancées. - L'église à coupoles de Saint-Jean-de-Côte, en Périgord, a été bâtie par l'évêque Raymond de Thiviers, dans la seconde moitié du XI. siècle; celle de Saint-Astier, dans la première moitié du XII., par l'évêque Raoul-de-Couhé. Celle de Saint-Avit-des-Autels date de 1117 et de 1142. La cathédrale d'Angoulême est de 1101 à 1130; celle de Saintes, dont il ne reste qu'un des transepts, était du même temps. Les églises de Fontevrault et de Cahors ont été consacrées par le pape Calixte II; ainsi des autres. La plus ancienne, après SaintFront, serait la cathédrale du Puy-en-Velay. En somme, la présence de voûtes en coupoles dans une église n'est point un signe de haute antiquité. Elle annonce plutôt le XII. que le XI.

En Poitou, en Anjou et ailleurs, les voûtes s'abaissent, non sculement vers les deux murs latéraux des nefs, mais aussi vers l'ar

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