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cile de faire une réponse même conjecturale. On sait toutefois que, dès 1132, le monticule était ceint d'un fossé et d'un rempart, et surmonté d'un château-fort qui fut assiégé et pris par Louis-le-Gros, lorsque ce prince vint en Auvergne imposer la paix au Comte et à l'Evêque, qui se faisaient la guerre. Il est permis de croire que Montferrand ne fut ainsi nommé que parce qu'une forte garnison y était établie et que la place était devenue un arsenal où étaient renfermées les machines de guerre et armes en usage dans ces temps. Sans rappeler ici les nombreuses juridictions dont cette ville fut le siége, les événements militaires dont elle a été le théâtre, ni les personnages qu'elle a produits, il me suffit de remarquer qu'on n'y a fait aucune découverte d'antiquités romaines, et que tout y retrace le Moyen-Age. On est, dès lors, tenté de conclure avec l'auteur de la Notice, que ce mamelon tirait primitivement son nom de sa fertilité, Mons ferax, comme celui de Clermont tirait le sien du bois dont il était jadis ombragé.

Je termine cette course au puy de Crouël, Mons crudelis, qui, au xe siècle, s'appelait Croella, Crudilia. Il en sera question, sous un autre point de vue, dans le chapitre suivant, ainsi que de toutes les localités importantes dans le voisinage de Clermont. On verra que partout les noms latins sont les seuls en usage. Si ces lieux avaient été fréquentés

avant l'occupation romaine, quelque dénomination primitive, en langage du temps, aurait survécu, et l'on dirait le Gourni de Crouët, de Chanturgue, etc., comme on dit le Gourni de Liards, de Picondri, etc.

B. Terrains réservés.

Le territoire d'une Colonie n'était pas en totalité distribué aux Colons. Les Triumvirs en mettaient toujours en réserve une certaine étendue. Ici, c'étaient des communaux, communia, pour servir de pacages aux troupeaux de tous (1); là, des forêts, d'où l'on tirait le bois nécessaire à la marine, à la construction des édifices et au chauffage des bains publics. Dans les pâturages, il y avait des espaces réservés aux bêtes de somme des étrangers, que le commerce ou leurs affaires appelaient dans la Colonie. D'autres terrains, dans le voisinage, étaient consacrés aux funérailles des pauvres; d'autres encore, destinés à l'exécution des criminels; d'autres enfin, appelés Préfectures, appartenaient, de droit, aux fonctionnaires envoyés de Rome pour gouverner Ja Colonie.

(1) Cet usage existe encore dans un grand nombre de communes, en Auvergne. Un seul berger réunit en un troupeau les moutons du village, et les fait paître sur les communaux.

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nites du territoire colonial.
alentia, Colonie.
urages de la colonie.

lonie Julia Augusta.
et publ. des colons Juliens.
ret publ. d'une colonie voisine.
ret publ. des colons Opulentins
ds donné
par Sejan aux colons.
nds donne
par Scipion l'af.

at Milvinus, aux colons.

1

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α. CHAMP D'INHUMATION.

S'il n'est pas possible d'indiquer aujourd'hui l'emplacement des communaux, ni des forêts publiques, puisqu'il n'en existe d'aucune sorte autour de nous, hormis le communal des Buges, il est facile de signaler le Champ d'inhumation des indigents, auquel une horrible métaphore donnait, en latin, le nom de cuisines, culinas, parce qu'on y brûlait les morts, et qu'on y célébrait le repas funèbre. C'est le bas du coteau de Vallière, à gauche et à droite de la nouvelle route de Bordeaux. En 1837, un vigneron entreprit, dans un but facile à deviner, des fouilles régulières dans un arpent de terre qu'il possédait au pied du coteau. Il exhuma toutes les espèces de vases en argile dont on se servait dans la cérémonie des funérailles; plusieurs figurines en terre blanche, représentant des personnages ou des animaux ; beaucoup d'urnes cinéraires contenant des cendres et des os à demi-calcinés ; des médailles romaines du hautempire; des cippes funéraires revêtus, les uns d'inscriptions, les autres d'emblêmes. Il s'est rencontré çà et là des monceaux de cendres mêlées de charbons: c'était le résidu des bûchers sur lesquels avaient été consumés les cadavres. A côté de cet emplacement, on a sorti de terre des tombeaux d'un ordre plus élevé. Quelques dés en pierre, qui renfermaient des urnes en verre, mais brisées, témoignaient que

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