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L'usage de la langue française s'est conservé jusqu'à nos jours dans presque toutes les familles descendant de réfugiés et cet idiome est encore leur langue maternelle. Aujourd'hui Friedrichsdorf est une petite ville d'environ 1,200 habitants,

Armée
de

Sambre & Meuse.

Etat Major Général.

Au quartier Général à Friedberg le 19
Prairial, l'an 5me de la République
Française, une et indivisible.

Liberté, Egalité, Fraternité.

Le Général, Chef de l'Etat-Major, Général de l'armée de Sambre et Meuse, Aux Maire et Echevins de la Communauté de Friedrichsdorf.

Citoyens,

Le Citoyen Jouvelle adjoint à mon état-major m'a remis la pétition que vous lui avez adressée sous la date du 3 Juin, 1797 (V.S.). Je le charge de vous porter l'assurance que par une exception aux dispositions générales que détermine à votre égard le titre de Français et la cause intéressante de votre retraite en Allemagne où vos ancêtres furent forcés de venir chercher un azile contre les persécutions du despotisme, votre village est dès ce moment exempt de toutes espèces de Réquisitions. De plus, je vous annonce au nom du Général en Chef Hoche que la cote-part que vous auriez pu fournir pour la contribution en numéraire levée sur les Etats de Mlle la Princesse de Hesse-Hombourg, vous sera rendue dès que vous me l'aurez fait connaître. S'il venait par erreur un officier ou tont autre employé de l'armée pour lever des Réquisitions chez vous, l'exhibition de la présente vous servira de Sauve-garde.

Salut et fraternité
Chévin.

D'après la lettre ci-jointe du Genl Chévin, le 130 regt de Chasseurs ou tout autre Corps de la 1re Division ne ferait aucune espèce de réquisition dans la commune de Friedericksdorf.

Hoechst le 20 Messidor an 5.

l'Adjt. Général Chef de l'état Major
Ed. Mortier.

Les motifs qui ont déterminé le Général Hoche, Commandant en chef l'armée de Sambre et Meuse à accueillir la demande des habitants de la Commune de Frederichsdorff, doivent de même me décider à maintenir l'arrêté qu'il a pris à leur égard: il n'y sera en conséquence levé aucune Contribution; elle sera exempte de tout logement de troupes à cheval; et celle qui s'y trouve présentement sera établie ailleurs; si les circonstances le nécessitent impérieusement il y sera placé de l'infanterie en nombre moindre que celui de cavalerie qui y est présentement.

Le 24 Nivos 6me année républicaine

Le Général en Chef de l'armée de Mayence
Hatry.

Les mêmes considérations qui ont déterminé les Généraux Hoche et Hatry à accueillir la demande des habitants de la Commune de Fredericsdorff, m'ont aussi décidé à maintenir l'exécution de leurs Arrêtés. En conséquence, il n'y sera levé aucune contribution, Elle sera exempte de tout logement de Troupes, et si la nécessité obligeoit d'en mettre, le nombre en sera toujours moindre qu'il sera possible.

A Friedberg le Seize Brumaire an 7 de la République

française une et indivisible.

Le Général en Chef de l'Armée de Mayence

Jourdan.

connue surtout par ses fabriques et ses collèges, et ayant une station de chemin de fer, sur la nouvelle ligne HombourgUsingen.

Voici maintenant les noms des 36 chefs de famille mentionnés dans une "Spécification des habitants du Nouveau Village" (donc avant qu'il ait reçu un nom) comme ayant fondé la nouvelle Colonie :

Louis Manché.
Jacob Bochet.
Veuve Roussel.

Veuve L'homme.
Henri Lejeune.

Jean Enguem.

Loyseau.

Isaac Bousquet.
Daniel Colin.
Cl. Bonnemain.

Isaac Rossignol.
Pierre L'homme.
Jean Basset (Passet).

Ch. Muret.
Abraham Dros.

Abraham Mattey.

Jean Brucher (Boucher).

David Feilgerol.

Daniel Robert.
Vve Meunier.
Jean Bonnemain.
David Bonnemain.

Esaïe Rousset (ou Rousselet)
(1er maire)

Jacques Rousset (ou Rousse-
let).

Samuel Moilet (2d Maire).
Vve Labbé.

Jean Boudemon.

Jean Chérigaut.

P. Vauge.

Daniel Brunet.
Anne Brunet.
Jean Malsa.

Daniel Boutemy.
Moïse Boutemy.

Abraham Boutemy.
Louis Achard.

A ces familles vinrent bientôt se joindre d'autres réfugiés tant français que vaudois de sorte que la Colonie s'accrut d'année en année, et en 1702 elle se composait de 50 familles environ.

Il existe plusieurs listes des habitants de Friedrichsdorf dressées à certaines dates et qui se trouvent imprimées dans la "Chronique de Friedrichsdorf"; cependant ces listes ne donnent qu'une faible idée du nombre des personnes qui ont habité ce lieu pour un temps plus ou moins long dans les premières années de son existence. En parcourant les premiers registres d'église on rencontre une foule de noms qui ne sont mentionnés dans aucune de ces listes.

Pendant les trente premières années il n'y eut pas de pasteur résidant à Friedrichsdorf, quoi qu'il paraît y avoir eu une petite église dès 1702. Monsieur Pierre Richier, pasteur de

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FRIEDRICHSDORF.

l'église réformée française de Hombourg, et Chapelain du Landgrave Frédéric II, desservait Friedrichsdorf comme annexe. C'est pourquoi tous les actes des mariages, baptêmes et décès de ces premiers temps se trouvent inscrits dans le registre de l'église de Hombourg, de même que ceux de la colonie vaudoise de Dornholzhausen, une autre annexe, fondée en 1699, et les inscriptions de ces trois paroisses sont complètement entremêlées.

Avec l'assistance de Monsieur Paul Lavoyer, instituteur à Friedrichsdorf, j'ai fait extraire et copier dans un livre séparé tous les actes ayant rapport à Friedrichsdorf. Ce livre,

pourvu d'un index très complet des noms de toutes les personnes qui y sont mentionnées, se trouve maintenant dans les archives de l'église de Friedrichsdorf. La liste qui suit est un extrait de ce registre, donnant les noms de toutes les personnes hommes, femmes et enfants, sorties de France qui, pour un temps plus ou moins long, sont venues chercher un asile dans la Colonie, entre les années 1687 et 1736, (sauf quelques-unes arrivées plus tard), au moins autant qu'elles ont laissé une trace par quelque acte civil dans les registres d'église, notre seule source d'information. La liste serait plus complète encore s'il n'y avait pas une lacune considérable de plus de dix ans, dans le registre des morts, lacune probablement due à un cahier qui s'est perdu. La liste contient les noms de 494 personnes et de 234 noms de famille. J'ai tâché d'indiquer l'origine des réfugiés autant que cela a été possible, mais malheureusement les registres, après les premières années, donnent fort peu de détails à ce sujet. La date derrière les noms indique quand la famille est mentionnée pour la première fois dans les Registres.

La carte qui accompagne ce mémoire est une reproduction d'un ancien plan de Friedrichsdorf et de ses environs publié en 1715 avec les actes d'un procès au sujet de ce territoire entre les Seigneurs d' Ingelheim et le Landgrave de Hombourg.

VOL. V.-NO, IV.

B

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