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>> portée par vénérable frère Pierre Peyrusson, chanoine régulier » de l'église de Saint-Léonard, qui a eu la dévotion de monter la » retirer, il a continué la même dévotion pour la remettre. A >> laquelle procession qui s'est faite pour cet effet ont assisté les » vénérables chanoines réguliers de ladite église, à savoir : » vénérable frère Mathieu Peyraud, prieur de Mirabel; Jean » Demassiat, prieur de La Chapelle; Jacques Daniel, prieur de » la Galamache, et Jean Fargeaud, qui y ont assisté et reconnu » lesdites reliques. Signé: RABY, consul prévôt. »

» Plus, s'y est trouvé les susdites reliques mentionnées dans les deux états ci-dessus, consistant en une petite urne de cristal, dans laquelle s'est trouvé une dent du précieux corps de saint Léonard, quelque partie de cheveux et un petit reliquaire fait en forme d'Agnus, sur lequel est écrit: Lignum veræ crucis. Lesquelles deux pièces de parchemin nous avons fait remettre dans ladite boîte, avec une expédition du présent état et description en parchemin, ainsi que ledit vase ou urne de cristal, après l'avoir cacheté et scellé du cachet de la ville, pour être remontée et mise dans la boule dudit clocher; et nous sommes soussignés avec M Léonard Parelon, notaire et receveur-greffier de l'hôtel commun de ladite ville, ledit jour, trente juillet mil sept cent quatre-vingt-neuf.

» Signé DANIEL DE GARENNE, maire; JARRY-DUTHEIL, premier échevin; - FRAISSEIX DE VEYVIALLE, échevin; LAFON, prêtre-chanoine; FARGEAUD, prêtrechanoine: DE BRUXELLES, prêtre-chanoine; VEYRIER DE MALEPLANE, chanoine-curé; - FARGE, curé du Pont-de-Noblac; BEAURE D'AUGÈRES, chanoine; LANOAILLE, chanoine-syndic;

CHENAUD DE LAGARDE, prêtre-communaliste ;
PARELON, receveur-greffier. »

Enfin, voici le dernier procès-verbal signalant toujours cet Agnus et les autres reliques restés pendant plusieurs siècles dans la boule du clocher.

«Le quatre du mois de mai, l'an de grâce mil huit cent dixneuf, avant de commencer les réparations du clocher de SaintLéonard, qui sont faites par les soins de Monsieur le Maire, les ouvriers ont descendu la boîte en plomb qui est dans la boule de la flèche, en présence de Messieurs Pierre Chauviniac, curé de Saint-Léonard, Jean-Baptiste Fraisseix, Louis-Félix Petit et Jean Baptiste Filiol, vicaires, Henri Magy d'Andalais, prêtre et chanoine de la cathédrale de Limoges, Jean-Joseph Mabaret du

Basty, maire, Joseph-Guillaume Chauviac et Guillaume Teyssonnière, adjoints du maire, Geoffroy Jarrit de Lisle, juge de paix du canton de Saint-Léonard, et Pierre-Réné Fontaneau, receveur de l'enregistrement et l'un des sindics fabriciens. La boîte a été ouverte par M. le Curé; il s'y est trouvé trois pièces en parchemin l'une, du 22 octobre 1600; la deuxième, du mois. d'août 1639, et la troisième, du 30 juillet 1789; cette dernière relatant le contenu des deux autres, qui tombent de vétusté et sont devenues illisibles. Il s'y est trouvé aussi un vase en cristal, contenant les reliques mentionnées dans les trois procès-verbaux plus haut relatés, et un petit reliquaire sur lequel est écrit : Lignum veræ crucis. Ces reliques, ayant été nétoyées par M. le Curé, ont été remises dans la boîte avec le présent, ainsi que toutes les pièces qui s'y étaient trouvées, et le tout replacé par les mêmes ouvriers dans la boule de la flèche du clocler, en présence de M. Petit, vicaire, qui a accompagné les ouvriers jusqu'à la flèche.

>> De tout ce que dessus a été dressé le présent procès-verbal, que les personnes susdénommées ont signé à la mairie de SaintLéonard, le 5 juin 1819.

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Signé: CHAUVIGNIAC (P.), curé; L.-F. PETIT, maire; FRAISSEIX, Vicaire; J.-B. FILIOL, Vicaire; - FARGE, prêtre; MABARET DU BASTY, maire; - CHAUVIAC, adjoint; - TEXONNIÈRE, adjoint; -JARRIT-Delille, juge de paix; MAGY, chanoine honoraire; FONTANEAU, fabricien; MONTALESCOT, secrétaire

de la mairie. »>

A. LECLER.

BIOGRAPHIES LIMOUSINES ET MARCHOISES

Grâce à de nouvelles recherches, grâce surtout aux obligeantes communications de MM. Fray-Fournier, Ducourtieux et Balmet, nous pouvons faire quelques additions et rectifications aux biographies de J.-B. Tripon, Léonard Albert, Grignard et Bosvieux, que nous avons publiées dans la première livraison de ce Bulletin (p. 167 et ss.) Nous commencerons par intervertir l'ordre daus lequel nous les avons données, car il est maintenant hors de conteste pour nous que la première œuvre de Léonard Albert a précédé de beaucoup d'années celle de Tripon.

LEONARD ALBERT.

Ce n'est point, nous dit-on, du célèbre J.-B. Regnault que Léonard Albert fut l'élève, mais d'un peintre beaucoup moins connu, nommé J. Regnault cu Renaut. La rectification vaudrait la peine d'être faite. Cependant le Dictionnaire des peintres de Siret ne mentionne aucun autre peintre du même nom à cette époque, et le certificat que nous avons reproduit semble bien émaner de J.-B. Regnault.

Quoi qu'il en soit, la carrière artistique de Léonard Albert à Limoges commença beaucoup plus tôt que ne le laissait soupçonner notre première notice. Nous lisons, en effet, dans les Annales de la Haute-Vienne (1812, no IV, p. 15), l'avis suivant :

Jérémie Decrossas, artiste graveur, domicilié à Limoges, rue Basse-Cité no 1950 (sic), près la cathédrale, a l'honneur de prévenir les fonctionnaires et autres citoyens de ce département, qu'il a gravé et fait tirer plusieurs exemplaires du portrait de Monsieur le Baron Texier-Olivier, préfet de ce département et membre de la Légion d'honneur. Cette gravure est de 325 millim. ou un pied de hauteur sur 216 millim. ou 8 pouces de largeur. Son prix est fixé à la somme de 4 fr., beau papier, avant la lettre; et 2 fr. après la lettre.

Il a pensé qu'il ne pourrait choisir un sujet plus digne d'exercer son burin et plus agréable aux habitans de la Haute-Vienne, que l'image d'un administrateur chéri de tous ses administrés, aussi distingué par ses talens supérieurs que par les services signalés qu'il rend chaque jour à leur département; il ose donc leur offrir cette gravure avec la plus entière confiance.

Il leur offre avec la même confiance le portrait du vertueux prélat qui gouverne avec autant de zèle que de sagesse le diocèse de Limoges (1). Cette gravure est dans les mêmes dimensions et fixée au même prix que la précédente on les trouvera l'une et l'autre chez l'auteur ou au Bureau des Annales.

Signé: DECROSSAS.

Or, ce portrait du deuxième préfet de la Haute-Vienne, il subsiste encore aux Archives du département avec cette double signature:

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Nous n'avons point vu le portrait de Mar Dubourg, qui siégea de 1802 à 122. Mais il y a grande probabilité qu'il a été exécuté également par Albert, vers la même époque.

Nous connaissons également une petite gravure sur cuivre, de 0,21 sur 0,18, « composée par Albert, gravée par de Crossas », qui n'est postérieure aux précédentes que de quelques années (2). Elle représente, en effet, le Passage de N. S. P. le Pape [Pie VII] à Limoges, en janvier 1814. On y voit l'évêque Dubourg aux genoux du pontife debout; dans le fond, un groupe de trois ecclésiastiques; au-dessous, une légende de huit vers: Chrétien, vois ce Prélat, les yeux baignés de pleurs, Se prosterner aux pieds du Prince des Pasteurs. Pour un si tendre fils, ô moment plein de charmes, Son père en l'embrassant le mouille de ses larmes. Suis l'exemple touchant du prélat vertueux, Qui n'est à ses genoux qu'un fils respectueux : Dans la prospérité comme dans la souffrance Pierre a les mémes droits à notre obéissance.

Il existe une Relation du passage de Pie VII à Limoges, qui a été

(1) Il s'agit de Marie-Jean-Philippe Dubourg, alors évêque. (2) Archives de la Haute-Vienne. Don de M. Fray-Fournier. en possède aussi un exemplaire.

M. Balmet

imprimée plusieurs fois. On peut supposer que cette gravure fut faite pour la première édition de cette Relation (1).

Quant aux onze vues de monuments limousins, gravées sur cuivre, que nous avons énumérées p. 178-179, nous savons maintenant qu'elles ont fait partie d'un ensemble de VUES PITTORESQUES DU LIMOUSIN, projeté dès 1816, comme le prouve un article des Annales de la Haute-Vienne (1817, n° 2, p. 8) que nous reproduisons.

Après un éloge pompeux des beautés naturelles du paysage limousin, l'auteur de l'article continuait ainsi

Un artiste distingué de la ville de Limoges, M. Albert, dessinateur, avantageusement connu par d'heureux essais (2), a entrepris de tirer sa patrie d'un injuste oubli et de faire jouir les amateurs des tableaux topographiques ou des vues pittoresques en Limousin. Il se propose de faire graver, à la manière du crayon, sur ses dessins, par d'excellents artistes de Paris, un certain nombre de ces vues, divisées en six gravures, livrées au modique prix de 1 franc ou 1 fr. 50 c., suivant la date de l'acquisition, c'està-dire que le retard en augmentera le prix.

Les vues qu'il a dessinées et dont le choix annonce l'excellent goût qui le dirige, sont celles :

Des tours de Chalusset;

Des jardins de l'Evêché;

D'une ruine antique près les Jacobins;

Du château de Tranchillon près Pierre-Buffière;
Des environs de Pierrebuffière ;

Et d'un moulin du Boucheron, près Aixe.

Puisse le public encourager par son suffrage et son empressement à y concourir, une entreprise qui intéresse la province en entier et les amis des arts! Et puissions-nous contribuer à son succès par l'éloge mérité que nous faisons des talents de l'auteur et de la richesse du sujet!

Dans le n° 50, p. 197, même année, des Annales de la HauteVienne, Albert annonce lui-même son ouvrage par un article ampoulé d'où nous extraierons ce qui suit :

Nous ne pouvons choisir de temps plus favorable que celui-ci où l'on sent l'heureuse influence et l'indispensable nécessité des beaux-arts, pour

(1) L'idée qui nous a été présentée que cette gravure avait été faite pour l'Eloge historique de Mar Dubourg, publié en 1822, nous semble décidément devoir être écartée.

(2) Il est dommage qu'on ne nous dise pas lesquels. Mais les trois gravures que nous venons de rappeler sont certainement au nombre de ces essais.

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