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Mellebaude, abbé, c'est-à-dire chef de la petite communauté des martyrarii attachés à sa desservance. Dans Grégoire de Tours (Hist., lib. IV, c. 11), il est question d'un martyrarius, qui est en même temps abbé : Cum Leubaste, martyrario et abbate»> (1).

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Mimitatæ (no15) n'est pas dans du Cange, qui a seulement mimata, qu'il traduit par nummata, dans le sens de monnaie, médaillon. Ici mimitatæ gemma peut, à la rigueur, s'entendre d'une gemme reproduisant une médaille, c'est-à-dire un camée, mais ne seraitil pas plus rationnel d'y voir la matière même de la gemme, qui pourrait être une agate?

De Linas traduisait mimitatæ par sigillées (Bull., p. 159), comme s'il y avait eu sigillatæ, ce qu'autoriserait le Liber pontificalis. Sigillées devrait alors s'entendre d'une série de médaillons, semblables à ceux de la croix de Ravenne, successivement éditée par Ciampini et Garucci. Ce n'est pas impossible, mais ce n'est guère vraisemblable, d'autant plus que la lecture même reste très incertaine. Cet archéologue ponctuait ainsi, rapportant mimitate à crucis « Et in illa cruces similes facte duæ et mimitatæ »; ce qui signifierait littéralement que dans cette couronne il y avait deux croix semblables et en plus qu'elles étaient mimitatæ. Mais le texte porte cruce et non cruces, en sorte que illa se rattache à cruce et non à corona. Les croix sont semblables entre elles (dans les inventaires on trouve l'équivalent pares) et aussi à la grande croix; seulement elles seraient en outre mimitatæ.

Ce mot n'étant pas certain, on ne peut faire que des hypothèses à son sujet. J'aimerais alors mieux restituer smaltatæ, qui serait assez voisin du smaltum du Liber pontificalis. Les deux croix semblables auraient été émaillées.

Si, au contraire, et doit joindre gemma au membre de phrase précédent, mimitate qualifie la gemma et, au lieu d'une pierre

(1) Une décrétale de l'an 417, du pape Zosime, <«< insère un grade de custos martyrum entre le sous-diaconat et le diaconat... Il est probable que, au commencement du vie siècle, les sanctuaires des martyrs, dans la banlieue de Rome, étaient confiés à la garde de sous-diacres, de subdiaconi sequentes sans aucun doute, car les subdiaconi regionarii avaient d'autres fonctions. Celles de custos martyrum étaient identiques à celles des martyrarii de Gaule, si souvent nommés dans Grégoire de Tours; ceuxci, cependant, étaient quelquefois prêtres et pouvaient desservir le sanctuaire dont ils avaient la garde et l'administration. Aucune inscription connue ne mentionne les custodes martyrum » (DUCHESNE, Lib. pont., t. I, p. 191).

précieuse, on a un émail, puisque M. Rupin tient pour ce sens du mot gemma, à une certaine époque. La smallata gemma, pour cette opinion, ne serait pas invraisemblable, quoique je préfère y voir réellement une pierre précieuse.

Le texte, que de Linas a altéré sur deux points essentiels (1), doit se lire avec dom Ruinart: « Et in illa cruce similes factæ duæ, et mimitatæ gemma»; au lieu de « Et in illa cruces similes factæ duæ et mimitatæ; gemma ».

Ministerium (n° 1). Dom Ruinart ajoute en note: «< Supellectilem sacramı », ce qui résume la définition plus développée de du Cange: « Ministerium sacrum, ecclesiasticum, sacrorum vasorum, donariorum et ornamentorum atque adeo vestimentorum ecclesiæ congeries et apparatus, quod ad Dei ministerium hæc omnia consecrata sint, ut ait Justinianus ». Le ministerium comprend ici deux catégories: l'orfèvrerie, calice, patène, couronne, croix et tour; les tentures, couvertures, pailes et voiles.

Palla (nos 10, 16, 17, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29). Du Cange définit « aulæum » et traduit « paile ».

La palla est en soie, holoserica, une fois teinte en rouge, vermiculam, car Papias a cette définition : « vermiculum rubrum, sive coccineum. Est enim vermiculus ex silvestris frondibus, in quo lana tingitur, quæ vermiculum appellatur ». Elle est tissée d'or (2) et de perles.

Elle est ornée, exornata, cum suo ornatu et rehaussée de soie, ornata holoserico, ce qui supposerait un fond de lin ou de laine. Il y en a pour tous les jours, quotidiana; d'autres devaient, au contraire, être réservées aux fêtes.

Il faut distinguer trois espèces de palla: la palla super altario est un parement d'autel, que le Liber pontificalis appelle vestis; la palla corporalis, qui est le corporal, selon la remarque de Guillauine Durant : « Pallæ, id est corporalia »; la palla super sepulcra, poële jeté sur le tombeau d'un saint et dont parle Grégoire de Tours «< Palla sepulchri S. Martini » (Hist. Franc., lib. V, cap. 48); « Pallam holosericam, auro exornatam, quæ sanctum tegebat sepulchrum » (Miracul., lib. I, cap. 72).

Patena (no 5). Elle est d'argent et d'une valeur de soixante

(4) Il cite en note: « Edit. Migne » : c'est précisément celle dont je me suis servi.

(2)

Inlita blatta toris aurumque intermicat ostro » (S. Fortunat).

dix sous, d'où l'on peut augurer son poids, puisque le calice ne vaut au plus que trente sous.

Tribunal (no 10). Du Cange se contente de cette réflexion : « Tribunalia inter ministeria sacra videntur reponi in testamento S. Aredii », puis une autre main ajoute: «< Mabillonius, lib. I, De liturgia gall., c. VII, n. 7, suspicatur intelligenda esse sedilia ministrorum aut pulpita mobilia, seu quamvis aliam supellectilem mobilem ad ornatum altaris ». Ce n'est pas précisément clair. Tribunal vient de tribuna (1); il faut donc chercher l'adaptation à la tribune ou abside. Or, les tribunalia sont inscrits après les palla ce sont donc des tentures propres à l'abside qu'elles décorent.

Il y en a pour tous les jours, quotidiana: d'autres sont placées ante altare, rideaux ou courtines du chancel et du ciborium.

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Turris (no 2). Du Cange, qui cite le testament de saint Yrieix, dit: Vasa in quibus Christi corpus adservabatur, in turrium exiguarum figuram efformata fuisse, testis est inter alios Gregorius Turon., lib. I, De glor. mart., c. 86: Acceptaque turre, diaconus, in qua mysterium Dominici corporis habebatur ». L'Exposition de la liturgie gallicane en donne cette raison: « Corpus vero Dominicum ideo defertur in turribus, quia monumentum Domini in similitudinem turris fuit scissum in pe

tram. »

Velum (no 11, 12, 13, 14, 20, 30, 33). Voile ou tenture, une fois il est dit en lin et soie, dramioserico; orné, ornata; brodé, pictum : « Velum pendens in foribus ecclesiæ tinctum atque depictum » (S. Epiphan., Oper., t. II, p. 912).

On le trouve aux portes, ad ostium; devant l'autel, ante altare (au ciborium ou au chancel) et devant les tombeaux, ante sepulcra. Le Liber pontificalis en parle si souvent qu'il n'y a rien de nouveau a apprendre.

Velolum (no 18, 25). Du Cange n'a pas ce diminutif, qui n'est qu'un voile plus petit.

Le testament le décrit en soie, holosericum et en fait l'ornement des murs, per oratorii parietes et des portes, ad ostia. Les plus communs servent chaque jour, quotidiana.

X. BARBIER DE MONTAULT.

(1) X. BARBIER DE MONTAULT, Euvres complètes, t. I, p. 401.

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Objets provenant de la boule du clocher de Saint-Léonard
EN ARGENT EMAILLÉ, FACE ET REVERS

AGNUS

DEL

URNE EN CRISTAL

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