Page images
PDF
EPUB

» Aveu du 28 juillet 1598 cite aussi des lettres faites par les feus vicomtes; mais il laisse la date en blanc. L'on n'a pu se procurer ni ces lettres ni une copie informe de l'aveu de 1526.

Sont compris au ban convoqué en Poitou par Louis XI en 1467: Jean Radoux, Guillaume Bigot, Henri Bonnet, Mathurin Blanchard, Jean et aultre Jean Caillé, Guillemin Courault, Guillaume Chardon, Mery Chevrier; Payen Ponthier, pour Ithier de Belabre, Pierre de Montlouis, Sr d'Oradour; Jean Douneron, Mathieu de Flez; Colas de Fraugues, sans doute pour Fongieres; Louis et Jean des Granges; Bernard, Guillaume et Guillon de l'Estang; Georges de Milloux; Aubert de Mont-Jehan, c'est-à-dire Mont Jouhau; Guillot de Ponthieux, Jean de Rouffignac, Gilbert de Solignac, Guillemin de La Borde; Jean du Long, pour Mathurin de Leffe; Jean et autre Jean de la Fourest de la Pénitière et de la Richaudière; Guyon, Guyart et Maturin de la Fourest; André de La Trimouille, Jean de Margoux, Pierre du Ris, Jean des Marquais, Louis Fumé, Etienne et François Létant; Colas et Pierre Martin père et fils; Olivier Mondumy, François, Guill. et Gillet Pison; Christophe Pot, Vincent et aultre V. et Jean et Guill. Savoisy, Geofroi et Huguet Voyer.

» 26 novembre 1491. Etienne Aubusson, Jean et J. Bernard, Alexandre Blanchard, Jean Blaiseau, Alexis Bonnet, Denis Bouteiller, Louis Caillet, Sr de Jauge; Guillaume Courault; Louis pour Pierre son père; Louis, Sr de Pelmenton; Louis pour Guill. son père; Jean et autre Jean Durgis, Pierre de Fouguières, S' de la Forges, Pierre de Fougères, Mathurin et Jacques des Granges, Bernard et A. B. de Lage, Phil. et Guill. de La Borde; Lafourest. Gabriel et Jean de La Gaubertière; Alain, Joachim, Abel et Bernard de La Touche; Nicolas de Mauvize; François, Nicolas et Charles de Marans; Jean de Montjouan, Jean de La Montautre, Jean de Ponthieux, Jean de La Rechigne Voisin, Jean de Solignac, Georges de Vouhet, Louis Dumont, Pierre du Ris; Colas, Joachim, Colas et Guillaume Guyon, Jacques Guillemet, Sr de Loffence; Pierre, Léonard Jean et aultre Jean Martin; Leonet Mondain, Srde La Pouyade; Léon Pison, Sr de La (illisible); Jean Pot de Rhodes, Jean et Alois Robert, Jean Solignac, Jean, Maurice et Jean Savoisy. » 1533. Gabriel Courault, P. de Martin Lhomeau, Guy Brachet, Jean de Montjouau, Georges de La Touche, S' dudit lieu; Louis de Ponthieu, S' de Grand Fief; François de Belabre, Sr des Guidières; René de Nurau, S' de Louhessay près Chauvigny; René Pot, S de La Martinière; Claude de Bridiers, S' de Gartempe. »>

L'HISTOIRE DU LIMOUSIN

DANS LES PUBLICATIONS ALLEMANDES

Les publications historiques de l'Angleterre sont plus connues en Limousin que celles de l'Allemagne. Il y a fort longtemps déjà qu'on a commencé à regarder dans les premières, et cette curiosité n'a point été sans récompense. Il est temps d'interroger les autres qui, elles aussi, renferment un certain nombre d'indications, toujours bonnes à recueillir quand il s'agit des siècles du moyen-âge.

L'occasion s'étant trouvée pour nous, au cours de l'année 1886, de dépouiller, dans un dessein d'ailleurs fort différent, la plupart des recueils de textes et des revues historiques qui existent en Allemagne et en Autriche, nous n'avons eu garde de laisser passer les documents et faits relatifs à notre province qui se sont rencontrés sur la ligne de nos recherches.

Une partie de notre butin a pris place déjà dans les additions à nos Chartes, Chroniques et Mémoriaux (p. 475) et dans notre étude sur les Chroniqueurs et Historiens de la Marche et du Limousin (p. 15, 18, 31,etc.) Une autre a été utilisée dans divers chapitres de notre Histoire de la Réforme (p. 11, 127, 330, etc.). Nous donnerons ici un simple reliquat, que nous n'avons pu classer ailleurs. Comme les titres d'ouvrages que nous mentionnons ont pour objet de faciliter les vérifications, on nous permettra de les citer dans leur langue originale.

1080, mars 24, Rome. Monachis Dolensibus precipit Gregorius VII papa ut Guidoni I episcopo Lemovicensi monasteria duo restituant, sed permittit ut apud legatos suos lege agant.

INCIPIT Frater et coepiscopus noster Lemovicensis conquestus est nobis in synodo quam nuper Romæ Deo opitulante celebravimus, quod.....

(Ap. Jaffé, Bibl. rerum german. II, 407. On trouve dans ce même volume, p. 133, 363 et 364, trois actes de 1074-1079, relatifs à la même abbaye de Déols. Mais l'évêque de Limoges n'y est pas nommé).

1155, sept. 11, Viterbe. - Adrianus papa communicat Engolismensi episcopo Lemovicensem episcopum et abbatem Sollemniacensem in controversia prioris de Ronciaco et Arnoldi?] de Gradu super ecclesia de Fonte Cobronce judicasse, ecclesiam esse prioris; mandat ut investiant illum.

(Ap. Pflugk-Harttung, Iter italicum, Stuttgart, 1883, p. 254. Cet acte est tiré d'un ms. de la Vaticane coté Ottob. 687.)

1258, fev. 11, Viterbe. Dans une charte de la chancellerie pontificale, datée comme dessus et relative à une contestation entre l'abbaye de Saint Maximin de Trèves et les nonnes de Sainte-Barbara, on voit figurer comme témoins: Petrus de Pinu, clericus Lemovicensis et Johannes Garreti, canonicus Sancti Juniani, Lemovicensis diocesis.

(Apud Mone's Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, XXIII, 125).

1324, juillet 1, Avignon. Jean XXII permet à un gentilhomme français, Eble de Ventadour, du diocèse de Limoges, de servir l'Eglise contre les hérétiques milanais au lieu d'aller en Terre Sainte.

Voy. le n° 175 des Extraits de chartes du Vatican, par Reinkens, imprimés à la suite du livre de W. Preger: Ueber die Anfange des Kirchenpolitischen Kampfes unter Ludwig dem Baier (1882) tiré à part des Abhandlungen der historischen Classe der K. bayer. Akademie der Wissenschaften, XVI.

D'après l'analyse donnée par l'éditeur, Eble de Ventadour avait promis par zèle religieux (aus Glaubenseifer) de faire un pélerinage en Terre Sainte dans un certain délai. Il déclare ignorer si le terme est échu; en tout cas, il est hors d'état de tenir sa promesse. Il a donc prié le pape de changer cette obligation en celle de prêter son concours contre les hérétiques et rebelles de Milan. Il est prêt à se joindre pour un an aux troupes du pape avec neuf cavaliers qu'il armera à ses propres frais. Le pape y consent et invite Eble à amener plus de cavaliers encore, s'il est possible. Lui, Jean, est disposé à leur donner cette pleine rémission de leurs péchés que le saint siège offre à tous ceux qui vont au secours de la Terre Sainte. Finalement, il oblige Eble à amener avec lui vingt cavaliers, dont dix seront à la solde du pape, et de recruter au service de l'Eglise, pour un an, tous ceux qui voudront bénéficier de l'indulgence promise.

Cet Eble de Ventadour est peut-être celui-là même qui est mentionné dans une lettre d'Edouard d'Angleterre au pape Jean XXI sous la date de Westminster, 4 mai 1277. Le roi annonce au pontife que ledit Eble, son familiaris dans la croisade, est rentré chez lui propter quædam specialia negotia nostra que sibi commisimus. (Voy. les Libertés de l'Eglise anglicane, II, p. 197).

1378 n. st. 1379, mars 23. - Convention entre le duc de Juliers et le roi de France représenté par Aymeric de Magnac, lors évêque de Paris (Ap. Lacomblet, Urkundenbuch für die Geschichte des Niederrheins, III, 735.)

L'HISTOIRE DU LIMOUSIN DANS LES PUBLICATIONS ALLEMANDES.

239

1417. On trouve dans la Chronik des Constanzer Concils, par Ulrich von Richenthal (édit. Bruck, 1882, p. 166), une énumération des prélats présents au concile en la dite année. Dans le nombre figure: Dominus Jacobus, episcopus Lemovicensis ecclesie, noviter creatus per eundem papam Johannem XXIII.

Nous avons relevé dans le recueil des recés hanséatiques (Hanserecesse) publié par la Société d'histoire hanséatique (Lubeck), la preuve qu'au milieu du xv° siècle, les agents de la Hanse étendaient leurs relations commerciales, non-seulement sur les côtes de l'Océan, mais encore dans l'intérieur de notre pays, et venaient acheter des vins jusqu'en Poitou. Le fait mérite d'être noté, car il n'est pas impossible que ces marchands aient poussé leurs explorations jusqu'à Limoges, qui était alors le principal entrepôt commercial entre Loire et Garonne.

Nous avons déjà rapporté (Bulletin, t. XXXIII, p. 90) l'opinion de M. Paul Meyer que la chanson de geste Girart de Roussillon pourrait bien avoir été composée sur les limites de la langue d'oc et de la langue d'oil, du côté de la Marche. Nous mentionnerons done ici l'important travail que M. A. Stimming, le romaniste allemand bien connu, vient de consacrer à cette geste sous le titre suivant : leber den provenzalischen Girart von Rossillon, Ein Beitrag fur Entwickelungsgeschichte der Volksepen (Halle, 1888, in-8° de 400 pages).

Notre confrère Antoine Thomas a rappelé dans les Récits de l'histoire du Limousin (p. 193) que le poète allemand Paul Heyse avait traduit en vers plusieurs chansons de notre Bernard de Ventadour. Bien avant M. Heyse, les troubadours limousins étaient connus et goutés en Allemagne. En 1829 l'un des plus célèbres poètes lyriques d'outre-Rhin, Uhland, composait sur Bertrand de Born une pièce d'une fort belle inspiration. On la trouve dans ses Gedichte und Dramen et dans bon nombre d'anthologies à l'usage des classes.

On a découvert récemment dans l'église de Münstermaifeld (province du Rhin), une colombe eucharistique du XIIe siècle. M. Schmütgen qui l'a décrite et étudiée dans les Jahrbücher des Vereins von Altherthumsfreunden in den Rheinlanden (1887, 3 livr.), croit que cette colombe est de fabrication limousine.

*

M. l'abbé Arbellot, dans sa Vie de Saint-Léonard, a rappelé qu'un certain nombre d'églises d'Allemagne étaient sous le vocable de ce saint. A celles qu'il énumère on pourrait ajouter quelques autres, en dépouillant attentivement la Germania sacra de Boettcher (Leipzig, 2 vol., 1874-1875). La mème dénomination a aussi passé à plusieurs localités. Il y a sept villages du nom de Sanct-Leonhard ou Sanct-Lieunard en Bavière, une dans le Tyrol près Rattenberg, une en Carinthie près Klagenfurt, une autre dans le Brunswick.

Notre confrère Emile Molinier à déjà signalé une étude dé M. Albert Ilg intitulée: Die Limousiner Grisaillen in den Kaiserlichen Haus-Sammlangen (dans le Jahrbuch der kunsthistorischen Sammlungen des allerhochsten Kaiserhauses. - Vienne, 1884, in-fol.)

Nous enregistrerons ici un autre article d'une autre revue de Vienne les Mittheilungen des K. K. œsterreichischen Museums (avril 1888). Il a pour auteur M. le Dr Th. Frimmel et appelle l'attention des archéologues sur une série de plats à émail champlevé, que l'on regarde comme étant de fabrication limousine (Limousiner Schuesseln mil Grubenschmelz).

Ces sortes de plats appartiennent aux xine et xive siècles, où ils étaient désignés sous le nom de gemellions et servaient à laver les mains. M. Frimmel rappelle qu'une douzaine de ces ustensiles, conservés à Paris ou dans le trésor de Conques, ont été reproduits déjà ou décrits par Montfaucon, MM. Laborde, Darcel et Gay. Il signale ensuite ceux qu'il a rencontrés (une vingtaine environ) dans les musées publics où privés de Vienne (musée autrichien et collection d'Ambras), — Berlin (musée d'art industriel), Nuremberg (musée germanique), Dresde (voûte verte), Aix-laChapelle (collection du Dr Wingo), Lunebourg (église SaintMichel), Mainberg, près Schweinfurt (château), - Herrenhausen, près Hanovre (musée Guelfe), - Wiesbaden et Mayence, dans ceux de Bologne, Pavie et Turin, Pétersbourg et Pesth.

Beaucoup de ces pièces ont été décrites ou reproduites dans les revues étrangères. M. Frimmei fournit sur ce point une bibliographie précieuse pour quiconque voudrait reprendre de plus près l'étude de ces anciens produits de notre art limousin.

M. Frimmel adopte l'explication que M. Laborde a donnée du nom de ces ustensiles (gemellions de gemelli) et de leur usage. Mais, en les rapprochant d'une pièce toute semblable conservée à Inspruck (musée Ferdinand), originaire d'Orient et exécutée au XIe siècle, comme le prouvent les inscriptions dont elle est couverte, il conclut avec beaucoup de vraisemblance que nos artistes limousins du XIIIe siècle se sont inspirés d'un modèle apporté par les Croisés.

Alfred LEROUX.

Limoges, imp. Ve H. Ducourtieux, rue des Arènes, 7.

« PreviousContinue »