Collection de mémoires et correspondances officielles sur l'administration des colonies: et notamment sur la Guiane française et hollandaise, Volume 1

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Baudouin, 1802 - 8 pages
 

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Popular passages

Page 25 - Nous, qui ne savons rendre la terre productive qu'avec des bras et des charrues, comment n'éprouverions-nous pas un sentiment d'admiration au milieu de ces déserts immenses, où s'exerce sans bras et sans charrues, la puissance d'une éternelle végétation ; où l'homme, véritablement étranger à cette multitude d'êtres animés qui y vivent en propriétaires représente au milieu d'eux, un monarque détrôné.
Page 5 - ... des capitalistes, des jeunes gens bien élevés, des familles entières d'artisans, de bourgeois, de gentilshommes, une foule d'employés civils et militaires, enfin une troupe de comédiens, de musiciens, destinés à l'amusement de la nouvelle colonie.
Page 47 - ... en présence du préfet apostolique et de plusieurs officiers civils et militaires : « Nous venons savoir ce que tu nous veux; pourquoi tu nous as envoyé des blancs qui nous tourmentent? Ils ont fait un traité avec nous, qu'ils ont violé les premiers. Nous étions convenus, moyennant une bouteille de tafia- par semaine, de venir les entendre chanter et de nous mettre à genoux dans leur carbet. Tant qu'ils nous ont donné le...
Page 50 - ... les secours de la société. Je voulus le faire transporter au fort, il s'y refusa : il me dit que le bruit des eaux, dans leur chute, était pour lui une jouissance, et l'abondance de la pêche une ressource; que, puisque je lui assurais une ration de pain, de vin et de viande salée, il n'avait plus rien à désirer.
Page 26 - ... propre. Les beaux fleuves qui arrosent cette contrée à dix et quinze lieues de distance les uns des autres * sont les limites de chaque district.
Page 50 - Depuis vingt-cinq ans il n'avait mangé de pain ni bu de vin; il éprouva une sensation délicieuse du bon repas que je lui fis faire. Il me parla de la perruque noire de Louis XIV, qu'il appelait un beau et grand prince, de l'air martial du maréchal de Villars, de la contenance modeste du maréchal de Catinat, de la bonté de Fénelon , à la porte duquel il avait monté la garde à Cambrai. Il était venu à Cayenne en...
Page 49 - C'est là que je projetai celui de la Compagnie '. A six lieues du poste d'Oyapock, je trouvai sur un îlet placé au milieu du fleuve qui forme dans cette partie une magnifique cascade, un soldat de Louis XIV , qui avait été blessé à la bataille de Malplaquet , et avait obtenu alors ses invalides. Il avait no ans en 1777, et vivait depuis 40 ans dans ce désert. Il était aveugle et nud , assez droit , très-ridé ; la décrépitude était les plans et proès-verbaux , 3.
Page 25 - Les bois y ont plus de majesté ; ils y représentent , par leurs difierens âges , la succession des siècles. La terre qu'ils couvrent de leur ombre impénétrable se recompose de leurs débris. Leurs espèces tantôt semblables, et tantôt mélangées, indiquent la qualité du sol , selon que leurs racines pivotent ou s'étendent horizontalement. Le grand ordonnateur de ce vaste jardin semble s'être soumis aux règles de la perspective dans la distribution, des sites , des plantations , des...
Page 47 - ... répétés dans les glaces qui ornaient la salle où je les reçus , ils débutèrent par des cris de joie et de surprise ; ils se mirent à danser , touchant les glaces et leur parlant , cherchant à voir ce qui était derrière ; mais ce premier mouvement calmé, et sans attendre l'explication, du prodige , ils reprirent leur contenance grave , s'accroupirent sur le parquet , et me fixant d'un air mécontent, me tinrent à-peuprès ce discours, en présence du préfet apostolique et de plusieurs...
Page 50 - II m'avait reçu d'abord avec de grandes démonstrations de joie; mais, lorsque je fus près de le quitter, son visage vénérable se couvrit de larmes ; il me retint par mon habit, et prenant ce ton de dignité qui sied si bien à la vieillesse, s'apercevant, malgré sa cécité, de ma grande émotion, il me dit: « Attendez; » puis il se mit à genoux, pria Dieu, et, m'imposant ses mains sur la tête, il me donna sa bénédiction.

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