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tages et les inconvénients de cette organisation, ensuite sur la classification qu'il faudrait adopter.

-M. le Président invite les membres présents à se repartir, séance tenante, dans les principales sections indiquées. En conséquence les Sections se trouvent ainsi composées :

Bibliographie: MM. CORBLET, GARNIER, LELEU, POUY, REMBAULT.

Beaux-Arts MM. ANTOINE, CRAUCK, DUVETTE, DutilLEUX, DE FORCEVILLE, HERBAULT, LE TELLIER, POUY.

Numismatique et Sigillographie: MM. BAZOT, DUTILLEUX,

GARNIER.

Archéologie, époque préhistorique et celtique: MM. GARNIER, LELEU, VION.

Moyen Age: MM. CORBLET, DUTILLEUX, DUVAL, JOURDAIN, SALMON.

-M. le Président ayant demandé à M. l'abbé Corblet, vice-président de la Commission de construction du Musée, s'il était en mesure de donner à la Société quelques explications vivement désirées par elle sur la situation réelle de cette Commission, et sur l'état actuel des comptes relatifs à cette œuvre, M. Corblet déclare qu'il saisit avec empressement l'occasion qui lui est offerte à lui et à ses collègues de la Commission, pour faire connaître catégoriquement à la Société des Antiquaires la situation relativement avantageuse où l'entreprise de construction et d'administration du Musée Napoléon a été amenée jusqu'aujourd'hui.

A la dernière séance de la Commission de construction, tenue en décembre 1867, le déficit réel, toute défal

cation faite de ressources disponibles ne s'élevait pas au-delà de 4000 francs; d'autre part, la Commission toute entière, à l'exception de M. Dufour, a remis sa démis. sion entre les mains de M. le Conseiller d'Etat, Préfet de la Somme, qui s'est chargé de la transmettre à M. le Ministre de l'Intérieur. - Jusqu'ici l'annonce de l'acceptation de cette démission collective n'est pas encore, il est vrai, parvenue à Amiens; mais M. Corblet déclare, après s'en être entendu avec ses collègues, que leur démission a été irrévocablement donnée, et qu'ils ont la ferme volonté de rester étrangers à l'administration du Musée.

M. Corblet ajoute que, selon lui, la Société devrait immédiatement procéder à la nomination d'une autre Commission, émanant directement d'elle.

M. le Président remercie M. Corblet de cette importante déclaration dont il pense qu'il y a lieu de donner acte à la Commission.

M. Bazot et quelques autres membres soutiennent qu'il faut attendre une complète approbation officielle du compte, avant de relever de ses fonctions et de sa responsabilité la Commission de construction.

La Société consultée est d'avis qu'il y a lieu de surseoir à la séance ultérieure à la nomination d'une Commission administrative des collections du Musée.

En attendant, M. le Président est invité à faire une démarche personnelle auprès de M. le Préfet, pour apprendre de lui si la démission de la Commission sera bientôt acceptée, si la comptabilité est officiellement considérée comme régulière, si le Musée Napoléon est enfin

envisagé, dès à présent, par l'Administration supérieure, comme soumis à la gestion de la Société.

-M. Antoine appelle l'attention sur l'opportunité qu'il y aurait, à l'époque de la reprise des travaux de construction, de recommander aux entrepreneurs publics ou particuliers, par un avis inséré dans les journaux, de vouloir bien réserver pour le Musée les objets intéressants que leurs fouilles mettraient à découvert.

La Société décide qu'une note sera adressée aux journaux, et MM. Bazot et Garnier sont désignés pour recevoir les trouvailles présentées à la Société.

Séance du 17 mars 1868.

Présidence de M. l'Abbé JOURDAIN.

-M. le Ministre de l'Instruction publique signale quel. ques lacunes existant à la Bibliothèque des Sociétés savantes dans les collections de la Société des Antiquaires de Picardie, notamment dans les bulletins.

- M. de Caumont informe que le Congrès des délégués de Sociétés savantes dirigé par l'Institut des Provinces aura lieu, en 1868, le 20 avril, rue Bonaparte 44, à Paris. La Société est priée de nommer des délégués. Il ajoute que le Congrès scientifique de France s'ouvrira en 1868, à Montpellier, le 1er décembre.

- M. l'abbé De Cagny, curé d'Ennemain, adresse, au sujet d'une citation de M. Rembault, insérée dans le dernier bulletin de la Société, de deux passages contradictoires du chanoine de Sachy sur le lieu de la naissance du P. Longueval, une réclamation au profit des

recherches précédemment faites par lui, et qui seront complétées dans le deuxième volume de sa nouvelle histoire de l'arrondissement de Péronne.

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M. le marquis de Godefroy-Ménilglaise écrit à la Société qu'en visitant, à la bibliothèque de l'Institut, une nombreuse collection provenant de sa famille, il a rencontré une longue lettre en trois pages in-folio, adressée, le 16 juin 1644, au garde des sceaux Séguier, par le sieur De Noyers, envoyé à Amiens pour inspecter les travaux de la citadelle. Cette lettre contient une description navrante de la misère de cette ville, affligée de nouveau par une maladie contagieuse, écrasée d'impôts et de dettes, et que cependant un traitant poursuivait de ses vexations.

Invité par M. le Secrétaire-perpétuel à prendre copie de cette lettre et à l'adresser à la Société, M. de Godefroy-Ménilglaise y joint la copie d'une réclamation tendant à conserver à la Ville l'élection libre de ses magistrats, à la date du 25 septembre 1636. (Voir page 23).

-M. Pouy fait hommage d'une thèse historique du XVIII siecle, afin de réaliser la pensée dont il a eu l'initiative de former pour la Société, une collection de ce genre. La thèse qu'il offre aujourd'hui est orné d'un beau portrait gravé de S. Jérôme.

M. l'abbé Jourdain, président, rend compte de ce qu'il a fait depuis la dernière séance, dans l'intérêt d'une prompte et convenable solution de l'affaire du Musée. Il donne lecture de la lettre suivante adressée par lui, le 10 février, à M. le Préfet de la Somme.

MONSIEUR LE PRÉFET,

La Société des Antiquaires de Picardie, dans sa séance du 11 de ce mois, a été informée par M. le Vice-Président de la Commission du Musée Napoléon, que tous les membres de cette Commission, à l'exception d'un seul, avaient eu l'honneur de déposer leur démission entre vos mains, en vous priant de la transmettre à M. le Ministre de l'Intérieur.

M. le Vice-Président a fait cette communication à la Société en son nom personnel et au nom de ses collègues démissionnaires.

Il a déclaré que cette détermination de leur part était motivée par ce fait que les travaux de construction étaient terminés, et que la part qu'ils avaient prise à l'administration du monument et des collections qu'il renferme n'ayant été pour eux qu'une conséquence morale et obligée de leur mission principale, ils se croyaient déchargés de leur mandat; et que à dater du jour du dépôt de leur démission, ils avaient cessé d'administrer soit le monument, soit les collections.

La Société a dû prendre acte de cette délibération. Mais, en même temps, s'est posée pour elle la question de savoir si elle devait instituer immédiatement une Commission nouvelle d'administration, jusqu'à ce que le sort du Musée fût fixé; ou bien s'il était convenable et prudent d'attendre que M. le Ministre et vous, M. le Préfet, vous vous fussiez prononcés sur la démission de ces Messieurs.

La Société ne voudra rien faire, je le crois, sans vous avoir d'abord confié ses préoccupations et sans avoir pris conseil de votre sagesse. Je suis chargé de vous en donner l'assurance.

Il m'est très-agréable, M. le Préfet, d'être auprès de vous l'organe et le délégué de mes collègues dans cette circonstance. Permettez-moi d'en prendre occasion pour vous assurer de leur part qu'ils apprécient la bienveillante sympathie et le dévouement éclairé avec lequel vous n'avez cessé d'encourager et d'aider la Commission

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