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à Angoulême en 1752 (lisez 1755) avec quelques autres de son << illustre compagnie. Comme en démolissant l'ancienne maison, << on fut obligé d'ôter ce méridien, le propriétaire pour la satis<«<faction du public fit faire celui qu'on voit aujourd'hui.

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Les Conseillers mentionnés par M. Desbrandes sont ceux qui figurent sur la plaque d'argent trouvée dans les fondements du pilastre qu'ils avaient élevé. Leurs noms ont été presque tous estropiés par le graveur; mais il serait facile de les rectifier d'après l'Almanach royal de l'époque. Parmi ces noms figurent celui de D'Abos qui était le nom de famille de M. Binanville, cité par M. Desbrandes comme étant l'auteur du cadran solaire ou méridien. Louis-Maximilien D'Abos de Binanville était en effet un véritable ami des sciences et des arts, qui, dans les loisirs de son exil, pouvait bien s'occude Gnomonique. C'est à lui que nous devons une Vue de la ville d'Angoulême, qu'il dessina pendant son séjour dans notre cité en 1753, et qu'il fit graver par B. Audran. Cette Vue, devenue rare, fut prise du côté de la borderie de Monseigneur l'Évêque, c'est-àdire du haut des Chaumes de Crage, vis-à-vis la maison qui appartient aujourd'hui à M. de Latouche et appartenait alors à l'Évêque d'Angoulême.

On s'explique facilement le séjour dans notre ville d'un certain nombre de Conseillers du Parlement, lorsqu'on se rappelle qu'en 1753 plusieurs curés Molinistes eurent l'audace de refuser les sacrements et même la sépulture aux personnes qui ne s'étaient pas confessées à des prêtres partisans de la trop fameuse bulle Unigenitus. Le parlement de Paris sévit contre ces turbulents ecclésiastiques avec une fermeté dont le gouvernement aurait dû lui savoir gré. Il n'en fut pas ainsi; et le roi cut la faiblesse d'envoyer en exil les membres de cette Cour suprême, dont deux Présidents et vingtdeux Conseillers arrivèrent, le 12 mai et les jours suivants, à Angoulême, d'où ils ne partirent qu'au mois d'août 1754. La plaque qui fait le sujet de la présente note est intéressante en ce qu'elle nous fait connaître, à l'exception de deux, les noms des honorables Conseillers qui se réfugièrent dans nos murs.

EUSEBE CASTAIGNE.

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RECHERCHES SUR LA MAISON

OU NAQUIT

JEAN-LOUIS GUEZ DE BALZAC,

SUR LA DATE DE SA NAISSANCE, SUR CELLE DE SA MORT,

ET SUR SES DIFFÉRENTS LEGS AUX ÉTABLISSEMENTS PUBLICS,

ACCOMPAGNÉES

D'un Tableau généalogique de la famille Guez de Balzac.

Cet écrit n'est point une Histoire de la vie et des ouvrages de Balzac, monographie littéraire et bibliographique que je me propose de publier un jour et pour laquelle j'ai rassemblé de nombreux matériaux ; c'est plutôt unesimple enquête sur quelques particularités peu ou point connues jusqu'à ce jour sur la maison où naquit notre célèbre compatriote, sur la date de sa naissance, sur celle de sa mort, sur sa sépulture, et sur ses différents legs aux établissements publics. J'ai accompagné le tout d'un Tableau généalogique de la famille Guez de Balzac, résumé peu apparent d'un travail bien long et bien pénible. Je compte beaucoup sur l'intérêt qui s'attache à un nom illustre pour oser publier ces notes arides et même un peu désordonnées, recueillies en plus grande abondance que je n'avais lieu de l'espérer dans le début de

mes recherches.

On a toujours signalé notre cité comme le berceau de l'écrivain à qui Malherbe avait prédit qu'il serait un jour le Restaurateur de la Langue française (1). L'unanimité des biographes laissait néanmoins un doute dans l'esprit des rares personnes qui y regardent de près et n'ont pas tout-à-fait l'habitude, bien commode pourtant, de jurer in verba magistri. En effet, Guillaume Guez, le père de notre compatriote, possédait deux belles maisons, l'une à la ville et l'autre à la campagne. On sait, à ne pas en douter, quelle était cette dernière; c'était le château ou logis de Balzac, situé au milieu de la terre de ce nom (2). Mais la maison d'Angoulême occupait une position dont le souvenir ne s'était point conservé jusqu'à nos jours. On conçoit dès lors qu'il pouvait y avoir quelque incertitude sur le lieu de naissance de Balzac, qui aurait pu tout aussi bien avoir reçu le jour au château dont il portait le nom, que dans la maison de la ville. Il restait

(1) Voir la Note 3 du Tableau généalogique de la famille Guez de Balzac.

(2) Ce château ne conserve plus depuis longtemps l'apparence qu'il devait avoir du temps de Balzac. Il était probablement flanqué de quatre pavillons, les uns ronds, les autres carrés, dont il ne reste plus qu'un seul aujourd'hui. Le paysage gravé sur le frontispice de l'édition petit in-12 des OEuvres diverses de notre auteur, imprimée en 1658 à Leyde, chez Jean Elzevier, peut donner, quoique dessiné avec peu d'exactitude, une idée de l'ancien aspect de cette maison de plaisance et de son site délicieux sur la rive gauche de la Charente, presqu'en face du petit bourg de Vindelle.

La terre de Balzac fut vendue par André Guez, II du nom, à Robert Bourée, secrétaire du roi et ancien receveur des tailles de l'élection d'Angoulême. (Voir le Tableau généalogique.)

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