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siis, L. Chamoudry, 1652, pet. in-12 de 12 feuillets et 300 pages, plus l'Index.

Cet ouvrage, de Pierre Guillebaud, connu sous le nom de Pierre de Saint-Romuald, religieux feuillant, né à Angoulême le 21 février 1586 et mort à Paris le 23 mars 1667, est dédié à J. Mesneau, doyen de notre cathédrale. C'est un abrégé du texte (et non le texte véritable) de la Chronique d'Adémar, avec des notes explicatives, souvent intéressantes, mais quelquefois inexactes. La manière dont les faits sont présentés dans ce petit livre, antérieur de cinq ans à la publication du P. Labbe, facilite beaucoup les recherches, et nous aide surtout à nous retrouver dans la chronologie fort embrouillée de l'original.

Il faut y joindre la continuation que P. Guillebaud dédia à son frère, chanoine de la cathédrale d'Angoulême, et qui est ainsi intitulée Chronicon, seu Continuatio Chronici Ademari monachi Engolismensis, authore D. Petro à S. Romualdo Engolismensi; Parisiis, L. Chamoudry, 1632, pet. in-12 de 11 feuillets et 386 pag., plus l'Indiculus et deux Errata. Cette suite conduit les faits jusqu'en 1652. Il est difficile de rencontrer les deux volumes réunis, et plus difficile encore de trouver l'Abrégé et la Continuation, traduits en français par Pierre de Saint-Romuald lui-même, Paris, 1652, 2 vol. in-12. Cette rareté provient sans doute de ce que l'ouvrage avait été condamué le 28 février 1633 par Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, comme renfermant plusieurs erreurs et assertions dangereuses, condamnation qui fut pourtant annulée par un arrêt du Parlement.

Voici les titres des autres compilations du R. P. Dom Pierre de Saint-Romuald; elles contiennent toutes, parmi un tas d'anecdotes extraordinaires et entachées d'erreurs grossières et de superstitions, plusieurs faits très curieux sur l'histoire de notre province : Trésor Chronologique et Historique, contenant ce qui s'est passé de plus remarquable et de plus curieux..... depuis le commencement du monde jusqu'à l'an 1647, Paris, 1642-47, 3 vol. in-fol.; Abrégé du Trésor Chronologique et Historique, Paris, 1660, 5 vol, pet. in-12; Ephémérides ou Journal Chronologique et Historique pour tous les jours de l'année, Paris, 1664, 2 vol. in-12. Pierre Guillebaud a publié aussi un Hortus Epitaphiornm selectorum,

ou Jardin d'Épitaphes choisies, Paris, 1648, ibid., 1666, 2 parties in-12, l'une latine et l'autre française; et une Méthode pour bien lire l'Histoire, 64 pages pet. in-12, à la fin de l'Abrégé du Trésor Chron., sorte de petite Bibliothèque historique, où l'auteur établit des principes de critique qu'il n'a pas toujours suivis.

18. Historia Pontificum et Comitum Engolismensium, incerto auctore, qui multa tum ex aliis tum ex Ademaro deprompsit.

Chronique précieuse, d'une grande autorité pour les faits du onzième siècle et du douzième; il faut cependant avoir soin d'en contrôler et d'en éclaircir les dates.

Elle est imprimée en entier dans le tome II (pag. 249 à 264) de la collection intitulée : Nova Bibliotheca Manuscriptorum Librorum du P. Philippe Labbe, Paris, 1657, 2. vol. in-fol.; et par fragments sculement dans les tomes X (pag. 248), XI (pag. 263) et XII (pag. 393) du* Recueil des Historiens des Gaules et de la France de Dom Bouquet (et autres), Paris, 1738-40, 20 vol. in-fol.

Le P. Labbe l'a donnée d'après trois manuscrits, l'un provenant de la bibliothèque du P. Fronton du Duc, et les deux autres de celle de J. Besly, lesquels cités souvent dans les Preuves de ce dernier passèrent à sa mort dans la bibliothèque de Jacques Dupuy. La reine Christine de Suéde en possédait un quatrième qui doit se conserver encore au Vatican parmi ses manuscrits au no 168; un cinquième enfin, très ancien, offrant quelques variantes, avait été tiré du châ– teau de Verteuil, d'où il était connu sous le titre de Codex Vertulensis ou Vertoliensis. Il est souvent cité par G. de La Charlonye dans ses Engolismenses Episcopi (voir § III) ainsi que dans ses Annotations sur le Recueil de Corlieu (voir Art. 20); et le doyen J. Mesneau en fit prendre copie en 1639.

L'auteur ne nous est pas connu; mais il paraît certain qu'il était chanoine d'Angoulême, et il vivait encore le 13 octobre 1159, époque où se termine sa Chronique. Il mentionne dans son Prologue, parmi les sources où il a puisé, un certain écrit de Hugues I, évêque d'Angoulême, vel in scripto felicis memoriæ Hugonis, Engolismensis episcopi. Ce membre de phrase nous explique les mots ajoutés, par une main sans doute étrangère, sur le titre du

Manuscrit du Vatican, ainsi intitule: Historia de gestis Pontificum et Comitum Engolismensium, ex Historia Hugonis Engolismensis descripta; manuscrit que le P. Lelong et ses continuateurs (Biblioth. hist. de la France, tom. I, p. 562) ont pris pour un ouvrage différent de celui qui fait le sujet de cet article. L'écrit de Hugues n'était pas une Histoire de nos Comtes et de nos Evêques, puisque, comme l'a fort bien remarqué Dom Rivet (Hist. litter. de la France, tom. VI, p. 493), notre historien se plaint, deux lignes plus haut, de la profonde négligence des écrivains sur cette matière; ce n'était pas non plus un ouvrage considérable, puisqu'il semble l'avoir fondu tout entier dans le sien qui est déjà si peu étendu; ces raisons me font penser que cet opuscule, que l'on croit perdu, est tout simplement la petite Chronique d'Angoulême dont j'ai parlé plus haut (Voir Art. 15).

[Avant de passer outre, j'engagerai les personnes qui voudront sérieusement étudier les monuments primitifs de l'histoire générale de notre province, à recourir souvent aux inépuisables collections de Diplômes, Chartes, Actes, etc., que je mentionnerai en leur lieu (voir § XI); et à consulter attentivement, en les comparant entre eux, les morceaux historiques, relatifs à l'Aquitaine, épars dans les Recueils déjà cités d'André du Chesne (voir Art. 16), de Dom Bouquet (voir Art. 15, 16 et 18) et du P. Labbe (voir Art. 15, 16 et 18). Ce dernier renferme, entr'autres pièces très utiles, la Chronique de Geoffroy, prieur de Vigeois (Chronica Gaufredi prioris Vosiensis), et celle de Saint-Maixent, dite de Maillezais (Chronicon S. Maxentii, vulgo dictum Malleacense); mais il ne faut pas lire cette dernière, et surtout la suite imprimée par Dom Martenne dans son amplissima Collectio (voir § XI), sans s'éclairer d'une excellente dissertation publiée sous le titre de Recherches sur les Chroniques du monastère de Saint-Maixent, en Poitou, par A. D. de la Fontenelle de Vaudoré, Poitiers, 1838, in-8o de 74 pages, plus un feuillet blanc.]

19.-* Recueil en forme d'histoire de ce qui se trouve par escrit de la ville et des comtes d'Engolesme, party en troys livres,.... par François de Corlieu, procureur du Roy à Engolesme; - à Engolesme, par Jean de Minières,

imprimeur, 1366 (1576), pet. in-4o de vi feuille's et de 151 pages (ou plutôt de 152, car il y en a deux qui portent le n° 136).

Quoique cette première édition, devenue rare, porte au bas de son titre la date de 1366, elle est de 1576, comme on peut le voir au verso du troisième feuillet. Quelques jours après l'impression de son livre, Corlieu se noya dans la Charente qu'il avait voulu traverser à cheval.

On saura toujours gré à Corlieu d'avoir le premier déblayé les sentiers de notre histoire, inabordables avant lui. Son Recueil, composé sur les documents originaux, a le défaut d'ètre trop court; aussi y remarque-t-on beaucoup plus d'omissions que d'erreurs. Il est écrit dans son vieux langage d'une manière toujours claire et naturelle et quelquefois attrayante.

La bibliothèque royale possède, m'a-t-on dit, le manuscrit origi– nal de Corlieu.

20. — * Recueil en forme d'histoire de ce qui se treuve (sic) par escrit de la ville et des comtes d'Angoulesme, party en trois livres,.... par F. de Corlieu, procureur du Roy au siège présidial d'Angoulesme; seconde édition, enrichie des Priviléges concédés par les Roys de France aux habitans d'Angoulesme,.... augmentée en outre de plusieurs mémoires et annotations,.... par Gabriel de La Charlonye, escuyer, sieur de Nohère, conseiller du Roy, jugę prévost de la ville et chastellenie d'Angoulesme, nepveu de l'autheur; à Angoulesme, par Hélie le Paige, imprimeur du Roy et de la ville, 1629, in-4o de VIII feuillets, 132 pages et un feuillet blanc, plus 84 pages pour les Annotations, et 208 pages et 4 feuillets pour les Priviléges.

Cette seconde édition, peu commune, mais moins rare que la précédente, lui est de beaucoup préférable, à cause des précieuses

Annotations de Gabriel de La Charlonye. J'ai vu des exemplaires dont le frontispice porte la date de 1630 et d'autres celle de 1631. On trouve, dans quelques exemplaires seulement, une petite note latine, ainsi intitulée : Ex scriptis Do. Joannis Mesneau Engolismensis Ecclesiæ Decani (3 pages imprimées sur 2 feuillets in-4o). Jean Mesneau y donne l'historique des titres originaux qu'il avait recueillis et communiqués à Gabriel de La Charlonye pour ses Engolismenses Episcopi (voir § III) et pour cette seconde édition du Recueil de Corlieu.

Les Priviléges, ajoutés à la fin du volume, ont été imprimés dès 1627, mais on leur a mis ici un nouveau frontispice daté de 1629 (voir § IV).

21. Histoire de Saintonge, Poitou, Aunix et Angoumois, ,.... par Armand Maichin, escuyer, seigneur de la Maison-Neuve, du Fief-Franc et de Charentenay, conseiller du Roy, lieutenant particulier en la séneschaussée de Saintonge, au siège et ressort de Sainct-Jean-d'Angely. ---Partie première. A St-Jean-d'Angely, de l'impr. d'Henry Boisset, M. DC. XXXXXXXI (1674), in-fol. de 14, plus 240 et 185 pages.

Le livre premier contient la description de la Gaule et des provinces de Saintonge, Poitou, Aunis et Angoumois; et le second ce qui s'est passé de plus remarquable depuis la création du monde jusqu'à la naissance de J.-C.

Cet ouvrage n'est placé ici qu'à cause de son titre, et il aurait dû figurer dans le paragraphe précédent, puisqu'il ne traite que de la description de notre province et de ses principales villes. Il présente parmi beaucoup de choses fausses ou hasardées, quelques renseignements historiques bons à recueillir.

La partie de l'histoire proprement dite n'a jamais paru, et je crois qu'il ne faut pas beaucoup la regretter; l'auteur était un assez bon jurisconsulte, qui a donné quelques ouvrages estimés dans leur temps sur le droit civil et sur la coutume de Saint-Jean-d'Angely, mais c'était un historien tout-à-fait dénué de critique. Il reproduit sérieusement dans le second livre de son Histoire la série des faux

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