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Mes yeux cherchent inutilement, au milieu des décorations modernes, et sous une couche assez épaisse de badigeon, quelques restes des anciennes sépultures, des inscriptions qui devaient exister dans cette église entourée d'une population nombreuse et de plusieurs fiefs importants. Car il est impossible que, parmi les bourgeois de la cité, parmi les seigneurs d'alentour, quelqu'un n'ait pas eu l'idée de se ménager une place d'honneur, un monument funéraire au sein du sanctuaire, lorsqu'à certaines époques, de semblables précautions consacraient un privilége.

Il n'y a donc rien à recueillir en cette enceinte pour l'archéologie, et il ne me reste plus qu'à jeter, en sortant de là, un coup-d'œil sur ce clocher gothique, qui n'a rien de remarquable que sa conservation à la suite des guerres de religion, où l'on eut plus d'une fois occasion de le détruire.

Je m'éloigne bientôt de ces lieux, mais j'emporte avec moi l'espoir d'apprendre un jour que d'autres amis des arts et des traditions locales seront venus visiter aussi l'église de Châteauneuf, pour étudier son ensemble et ses détails, pour prendre le dessin de ses sculptures et de ses ornements, pour indiquer les travaux qui assureraient sa conservation et lui rendraient son caractère primitif, pour évoquer enfin tout à loisir les souvenirs qui renaissent à chaque pas en cette localité historique. C'est afin de travailler aussi, selon mes faibles facultés, à réaliser cet espoir, que je viens de soumettre à la Société ces observations qui serviront de renseignements pour des recherches plus utiles.

CH. DE CHANCEL.

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ESSAI D'UNE BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE DE L'ANGOUMOIS.

SUITE.

S III.

Histoire ecclésiastique de l'Angoumois.

[J'ai partagé le présent Paragraphe en huit Subdivisions, pour établir plus de méthode dans le classement des matières qui le composent.

Tous les livres relatifs à l'Histoire générale de l'Angoumois, catalogués dans le Paragraphe précédent, contiennent des renseignements plus ou moins nombreux sur notre Histoire ecclésiastique; mais il faut particulièrement et de toute nécessité consulter les ouvrages mentionnés aux Articles 15, 16, 17, 18, 20, 22 et 24. ]

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26.

MS. Registrum Ecclesiæ matris Engolism., sans indication d'auteur, de date, ni de format.

Les trois lignes de ce manuscrit, citées par Besly dans les Preuves (pag. 381) de son * Histoire des Comtes de Poictou, prouvent que ce n'était point un simple cartulaire, mais un recueil de notes chronologiques sur nos évêques. Peut-être pourrait-on le retrouver dans les archives de la Cathédrale.

Le fragment cité indique la date de 1074, au lieu de 1076, pour celle de l'élévation à l'épiscopat d'Adémar de Taillefer; et il donne

ce prélat comme frère de Guillaume III, comte d'Angoulême, ce qui ne s'accorde pas avec nos autres chroniques, qui le disent frère de l'évêque Guillaume II, son prédécesseur.

27.

MS. Cartulare Engolismensis Episcopi, Carolo Pulchro Francorum rege exaratum.

Ce Cartulaire, ainsi mentionné dans la Bibliothèque historique de la France (tom. III, no 29,643), appartenait au premier président Achille de Harlay, et il se trouve actuellement à la Bibliothè– que royale (no 488). Il renferme, entr'autres documents importants, toutes les pièces relatives au démêlé qui eut lieu vers le milieu du XIe siècle, entre Robert I de Montbron, évêque d'Angoulême, et Hugues II de Lusignan, comte d'Angoulême.

28. MS.

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Catalogus Episcoporum Engolismensium, usque ad annum 1558, in-fol.

Ce manuscrit, mentionné dans la Bibliothèque historique de la France (tom. I, no 8,278), doit se conserver encore au Vatican parmi ceux de la reine Christine de Suède, au no 248.

Peut-être ce Catalogue est-il l'original ou une copie de celui que Corlieu avait composé en latin et dédié à Charles de Bony, évêque d'Angoulême, comme l'a remarqué Pierre de Saint-Romuald dans son Abrégé du Trésor chronologique et historique ( tom. 3, pag. 390). La dédicace du Catalogue de Corlieu, ainsi que la Vie de saint Ausone (Divi Ausonii Vita) qui en faisait partie, ont été imprimées, d'après le manuscrit de l'auteur, par François Bosquet parmi les pièces justificatives (pars II, p. 114) de son livre intitulé * Ecclesiæ Gallicanæ historiarum tomus primus, Paris, J. Camusat, 1636, in-4°, dont il n'a paru que le premier volume. Cette dédicace est datée ex muscolo nostro Calendis decembris 1576, c'est-à-dire de quelques jours seulement avant la mort de l'auteur. Il est donc plus que probable que Gabriel de La Charlonye s'est servi du manuscrit de son oncle pour la composition de ses Engolismenses Episcopi (voir l'Art. suivant); et c'est par erreur ou par complaisance que le chanoine Toussaint Martin (Tussanus Martinus) semble lui dire, dans une lettre apologétique im

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