qui, par leur enseignement et la tenue de leur jardin, auront fait les plus louables efforts pour développer chez leurs élèves le goût de l'agriculture et auront obtenu les meilleurs résultats. Une somme de 1,500 fr. sera distribuée aux lauréats du Concours.

M. le Président donne ensuite la parole à M. de Capol, pour la lecture de son mémoire sur la fabrication de l'alcool par l'emploi des déchets de colles des machines à polir les ficelles. Séparation des corps gras perdus dans ces déchets. La communication de cet important travail qui prendra place dans le Bulletin de notre Compagnie est accompagné des produits résultant des savantes recherches auxquelles s'est livré M. de Capol, et qui ont été couronnés de succès. L'alcool présenté tout en conservant une odeur sui generis, pourrait dès à présent trouver sa place dans plus d'une industrie surtout après rectification. L'échantillon de cire, reconstituée par M. de Capol sert à la fabrication des colles employées pour polissage des ficelles. Elle a donc déjà une place économique dans l'industrie. Refondue, filtrée et coulée en pain, elle pourrait sans aucun doute remplacer dans beaucoup de cas la cire animale ou végétale.

M. Bouchard donne lecture de son rapport sur le 42 concours d'animaux reproducteurs et sur l'exposition des machines agricoles.

L'exposition mensuelle présente aujourd'hui deux sujets d'étude fort intéressants :

1. Des vins d'Algérie, récoltés par M. Martel, propriétaire dans notre colonie transméditerranéenne; ils sont présentés par M. A. Bouchard.

Ces vins rouges proviennent de la récolte 1880, ils sont fermes, pleins, corsés, un peu tanniques et bien couverts, ils pèsent 12°50, ce qui équivaut à dire qu'ils renferment 12,50 0/0 d'alcool. Ils ont le type des bons vins d'Aramon du département de l'Hérault.

Les cépages qui concourent à leur fabrication sont l'Aramon, le Morastel petit et gros, l'Alicante, la Malvoisie, la Clairette blanche, le Farana ou Ferana, cépage originaire de l'Afrique.

Les raisins à leur maturité, courant août, sont versés dans une cuve avec la rafle et laissés en fermentation

pendant six à dix jours seulement. Au bout de ce temps, la fermentation alcoolique est terminée et les marcs peuvent être portés au pressoir. A l'heure actuelle, les vins rouges d'Algérie se vendent couramment de 40 à 50 fr. l'hectolitre.

2' M. Bouchard, secrétaire, présente à la Société, au nom de M. Louis Chauvin, propriétaire à la Chambre près Angers, une variété nouvelle de pomme de terre, inscrite dans les catalogues anglais sous le nom de Snowflake, et dans la Classification des Pommes de Terre de M. Vilmorin-Andrieux (6e groupe) sous la dénomination de Flocon de Neige.

La Snowflake, ou Flocon de Neige, a été introduite il y a deux ans dans les cultures angevines par M. Louis Chauvin. C'est une des meilleures variétés que nous puissions recommander aux agriculteurs du département de Maine-et-Loire. Les tubercules, volumineux, ont la forme oblongue, l'épiderme jaune-brun, les yeux découverts, la pulpe très blanche à reflet cristallin. Cuits et servis sous la forme de pommes de terre dites en robe de chambre, ils sont très goutés et tellement farineux, qu'une fois l'épiderme enlevé, ils ressemblent absolument à un flocon de neige éblouissant de blancheur. Sa richesse en fécule rend encore le Flocon de Neige très propre à subir l'opération culinaire du souflage, propriété qui manque au plus grand nombre des variétés de pommes de terre cultivées en Anjou.

Ces précieuses qualités le font rechercher tout particulièrement par le commerce anglais, et aussi parce que ses tubercules arrivent à complète maturité dès le 15 juillet dans les cultures ordinaires.

Le rendement du Snowflake est considérable dans les terres communes il s'élève à 120 hectolitres par hectare, et dans les sols riches il atteint 180 hectolitres. La quantité de semence nécessaire pour la plantation d'un hectare est de 7 hectolitres de tubercules moyens. Le rendement est donc dans le premier cas de dix-sept fois la semence et dans le second cas d'un peu plus de vingtcinq fois.

C'est donc une variété de pomme de terre recommandable à tous les points de vue et la Société Industrielle

et Agricole de Maine-et-Loire peut aisément conseiller sa culture aux fermiers de l'Anjou, qui trouveront avec son produit un prix plus rémunérateur que pour toutes les autres espèces cultivées en Anjou.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à quatre heures et demie.

POUR LES PROCÈS-VERBAUX,

Le Secrétaire : A. BOUCHARD.

EXAMEN DU COMPTE PRÉSENTÉ PAR M. JAMIN, TRÉSORIER, POUR L'ANNÉE 1880

Rapport de la Commission

Messieurs,

Dans votre Assemblée générale du 29 janvier dernier, Vous avez confié à une Commission composée de MM. Hervé-Bazin, G. Bodinier et Gasté, l'examen du compte de l'exercice 1880, présenté par M. Jamin, trésorier de la Société.

L'exposé qu'il vous a produit se résume ainsi :

RECETTES

1° Solde de l'exercice 1879

2° Cotisations de l'année 1880 et coti

sations arriérées....

1.005 68

2.330

3° Subventions diverses.

1.900

DÉPENSES

1° Personnel . . . .

2 Concours départemental (primes et frais).....

3o Abonnements aux Revues et au Bulletin météorologique

4° Frais d'impressions

776 >>

...

5° Frais divers..

295 01

Il convient d'ajouter, pour mémoire, à cet excédent en caisse, une somme de 650 francs représentant le montant des cotisations arriérées.

Votre Commission, Messieurs, s'est fait représenter toutes les pièces comptables fournies par M. le Trésorier à l'appui de son exposé; elle les a examinées avec soin et elle a reconnu l'exactitude de tous les chiffres qu'elle avait mission de contrôler.

En conséquence, elle a l'honneur de proposer à votre approbation les conclusions suivantes :

1o La Société approuve les comptes présentés par M. le Trésorier, avec pièces justificatives, et qui se soldent par un actif en caisse de 265 fr. 24, non compris 650 fr. de quittances redues;

2o La Société vote des remerciements à M. Jamin pour le zèle et le dévouement qu'il apporte dans les fonctions de Trésorier qu'il remplit depuis longtemps au mieux des intérêts qui lui sont confiés.

Angers, le 26 février 1881.

G. BODINIER, HERVÉ-BAZIN, EUG. GASTE.

CONSERVATION DE L'ENGRAIS HUMAIN

PAR LE

SYSTÈME ENGRAIS-FUMIER-GOUX

Par M. G. DE CAPOL, membre titulaire.

<< Toute agriculture qui ne reconstitue pas le sol est « dévastatrice; toute population urbaine qui perd ses << immondices prépare son suicide. »

Ces termes énergiques, par lesquels une des plus grandes autorités de la science, M. Dumas, résumait son opinion sur la nécessité de rendre au sol les éléments nutritifs des récoltes exportées de la ferme pour aller se concentrer et se perdre dans les villes et dans les usines, expriment sans détours - la situation qui sera faite à notre agriculture si une modification considérable n'est apportée dans le système économique qui régit l'utilisation des engrais naturels.

La Chine est tellement peuplée que la famine la décimerait souvent si la production agricole ne s'y soutenait toujours à son plus haut point. Aussi les habitants de ce vaste pays recueillent avec un soin minutieux ce qui peut servir d'engrais et la police veille à ce que rien ne soit perdu! En France, l'imprévoyance et l'incurie les plus grandes président à la conservation des engrais naturels et entraînent la déperdition de quantités considérables de fumier de ferme, de purin et d'engrais humain, richesses plus importantes et plus fécondes que celles qui proviennent des mines les plus précieuses. -A Paris, il se perd chaque jour assez d'immondices pour en couvrir 100 hectares de terre, ce qui repré