La Société Industrielle et Agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, toujours désireuse de voir grandir et se perpétuer les relations de bonne confraternité et d'émulation entre les Associations qui travaillent au progrès des Sciences et des Arts, échange volontiers son Bulletin contre les publications périodiques des Sociétés françaises et étrangères, ou les ouvrages des savants sur l'Industrie, le Commerce, oro is l'Agriculture et les divers systèmes d'Economie.

DE LA SOCIÉTÉ

INDUSTRIELLE ET AGRICOLE

D'ANGERS

ET DU DÉPARTEMENT DE MAINE-ET-LOIRE.

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

Procès-verbal de la séance du 31 mai.

Présidence de M. A. CHÉNUAU, premier vice-président.

Siègent au bureau MM. Chénuau, premier viceprésident; docteur Houdebine, deuxième vice-président; A Bouchard, secrétaire; Levat vice-secrétaire ; P. Jamin, trésorier; E. Barassé, archiviste.

Sont présents à la séance: MM. de Capol, Ledoyen, Urseau, Genest, Giffard, Lecomte Durand, Ed. Richou, Tessier, Oger, du Grandlaunay, de Béthisy, Bordillon, Cadeau-Noyer, J. Bouttin, etc., etc.

La séance est ouverte à deux heures et demie.

M. le Président donne la parole à M. le Secrétaire pour lire le procès-verbal de la précédente réunion, il est adopté sans observation.

Après le dépouillement de la correspondance, M. Giffard demande la parole pour inviter la Société à prêter son concours à un groupe nombreux d'habitants de notre ville, qui sont légitimement préoccupés du danger que cause le dépôt de poudre de l'Etat dans les tours du château d'Angers.

M. Bouchard, tout en appuyant la proposition de M. Giffard, demande que la discussion de cette impor

tante question soit réservée pour la prochaine réunion, en raison de l'absence de M. le président Blavier.

La Société se rangeant à cette observation décide que la question de la poudrière d'Angers sera portée à l'ordre du jour de la séance de juillet.

M. Bouchard demande ensuite la parole, et au nom de M. C. Lemoine, horticulteur à Angers et membre titulaire de notre compagnie, il présente à la Société la photographie d'un Cocos wedeliana, portant des régimes de fleurs et d'autres régimes fécondés, et couverts de fruits gros comme des noix.

Ce fait est important à signaler et doit prendre date dans les fastes de l'horticulture angevine, parce que c'est la première fois qu'un Cocos fleurit et mûrit des fruits à Angers.

L'inflorescence des palmiers est du reste fort curieuse à étudier, et celle de la tribu des Cocotiers présente ce phénomène particulier, que si les fleurs mâles et femelles sont situées sur le même pied, elles ne s'épanouissent pas en même temps. En effet, des fleurs mâles', situées à la partie supérieure du régime fleurissent les premières et s'étiolent avant que les fleurs femelles puissent recevoir le pollen. De sorte que pour être fécondées, il faut qu'elles le soient par une branche florale voisine, c'est ce que les botanistes appellent la fécondation croisée. Elle est par conséquent le résultat de la fécondation qui intervient entre deux fleurs situées sur le même pied, mais non sur la même branche. C'est ainsi que les choses se sont passées dans les serres du remarquable établissement de notre collègue M. Lemoine, et s'il est intéressant de voir la photographie du beau pied de Cocos wedeliana, il l'est encore bien plus de voir ce superbe exemplaire recouvert de ses fruits et portant encore de nombreuses branches florales prêtes à s'épanouir sur le type haut environ de deux métres.

M. le Président donne ensuite lecture du tableau des observations pluviométriques faites au Plessis-Grammoire, par M. Letessier, depuis 1848 jusqu'en 1879 inclusivement.

Ce document, qui sera précieux à consulter et à conserver, donne à M. Bouchard l'occasion de demander à

la Société de vouloir bien offrir à M. Letessier, une médaille de vermeil en récompense de ses intéressants travaux.

La Société accepte cette proposition et décide qu'une médaille de vermeil sera offerte à M. Letessier à la distribution solennelle des prix du quarantième concours départemental.

Sur l'invitation de M. le Président, M. de Capol donne lecture de son mémoire sur la diminution de la culture du chanvre en France. La lecture de cet important travail est écoutée avec la plus grande attention par les membres présents à la réunion, et M. de Capol reçoit de M. le Président les plus vives félicitations.

M. Levat, vice-secrétaire, décrit le fonctionnement de l'ébullioscope, M. Levat qui a bien voulu apporter à la séance l'appareil ingénieux reconnu aujourd'hui par le commerce des vins comme le plus fidèle enregistreur du titre d'alcool contenu dans les vins, contrôle par une expérience faite devant la Société, la vérité de sa description qui est suivie avec le plus grand intérêt.

Puis M. le Président donne la parole à M. Bouchard, qui rend compte du concours régional de Laval. Dans ce travail, M. Bouchard s'attache à faire ressortir l'importance et le succès des étables de notre contrée qui se sont adonnées à l'élevage de la race Durham et de ses croisements.

M. Chénuau, président, propose à l'assemblée de voter sur les candidats présentés à la dernière séance : Le vote ayant lieu conformément au règlement, MM. Joseph de la Perraudière, à Angers; Fairé, avocat; Delaunay, cirier, à Chemillé; Vallée, propriétaire, à Chemillé ; Baril, propriétaire, au Louroux-Béconnais; HillaireDesbois, à Angers, sont élus membres titulaires.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à quatre heures.