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posée de MM. Barraud, Mathon et Delacourt, est chargée d'aviser au parti qu'on peut en tirer.

- M. Mathon présente des gravures tirées d'un ouvrage de Debar qui n'a point été terminé, lesquelles représentent les hospitaliers, les hospitalières et les chanoines de l'Hôtel-Dieu de Beauvais, dans leur costume.

Il annonce également qu'il a acquis de M. Paucelle celle des tapisseries léguées au chapitre par l'évêque Guillaume de Hellande, qui retraçe l'histoire de saint Pierre et que M. Jubinal n'a point connue.

-M. Barraud communique plusieurs observations sur les vitraux de Saint-Etienne, un des produits les plus remarquables de l'école des peintres-verriers qui florissaient à Beauvais au XVI. siècle, et paraissent avoir des premiers abandonné le style des vitraux, pour suivre une voie plus conforme au beau en peinture.

Les siècles précédents avaient vu s'élever de magnifiques basiliques, dont les arceaux grandioses sont si bien appropriés à l'idée de la grandeur de Dieu; mais les peintures et les sculptures de la même époque ont une roideur et une sécheresse qui sont loin de rappeler les proportions si parfaites que le divin ouvrier a données à l'homme son œuvre de prédilection. L'école des verriers Beauvoisins eut le bon esprit de s'éloigner des données accceptées avant elle, en adoptant la manière large, les poses naturelles et aisées, et les belles draperies que l'école italienne avait fait connaître. Aussi, tout porte à penser que les dessins de leurs belles verrières ont été empruntés à la patrie de Raphael et du Primatice, qui a donné ceux des portes de la cathédrale.

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Trois artistes entr'autres ont laissé un nom qui a de la célébrité, c'est Angrand Leprince, mort en 1530, d'après Simon, lorsque plusieurs verrières qui portent son nom sont à la date de 1558. Ce sont les deux frères Lepot, dont l'un, Nicolas, exécuta vers 1540 les grandes rosaces de la cathédrale, et devint le gendre d'Angrand Leprince vers 1563. Le Comité devrait à la mémoire de cette pléïade Beau voisine, de compléter les renseignements si imparfaits que Simon nous a conservés à cet égard. Séance du 16 avril 1855. M. Barraud fait connaitre qu'il vient d'être trouvé d'anciennes poteries dans l'intérieur de la ville, sur un terrain dépendant de l'ancien couvent des Minimes, où M. Lafineur faisait creuser des fondations. Ces terres cuites offrent, sur un fond jaunâtre, des lignes rouges formant une espèce de réseau. Des vases semblables ont déjà été observés sur plusieurs points du département, notamment dans le souterrain de Laversines décrit par M. Saint-Morys. Plus récemment on a découvert à Goincourt deux fours renfermant des produits céramiques tout à fait identiques. Des tuiles romaines trouvées en même temps, sur les mêmes lieux, justifient l'opinion qui en reporterait la fabrication à l'époque galloromaine, ou tout au moins à l'ère mérovingienne, ce qui est encore confirmé par la grossièreté du travail.

M. Daniel annonce que dans un voyage à Hardivilliers, canton de Poix, il a vu, dans la ferme de l'ancien, château, une pierre tombale d'un travail remarquable, qui, à ce titre, figurerait convenablement dans le Musée, Tout porte à croire que la propriétaire, M. Rançon, en ferait facilement l'abandon,

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M. Mathon met sous les yeux du Comité la tapisserie représentant la vie de saint Pierre, dont il a fait récemment l'acquisition. Les raccordements inintelligents qui y ont été faits, viennent justifier les soins pris pour la reproduire par la gravure.

-Le Secrétaire donne connaissance d'un mémoire de M. l'abbé Devic, relatif à ce que rapporte Jules César des Bellovaques dans ses Commentaires.

Dans un travail rempli de développements intéressants, l'auteur recherche si les détails de topographie stratégique que le grand capitaine a consignés dans les Commentaires, s'accordent avec la tradition qui fixe, comme situation du camp romain, le mont situé sur la rive gauche du terrain qui domine le marais de Bresles, et qui est connu sous le nom de Mont-César. On sait que cette opinion est en opposition avec celle de M. d'Allonville qui, dans un mémoire remarquable, place à Liercourt (Somme) le lieu où se sont réunies les confréries de la Belgique.

Les motifs sur lesquels M. Devic appuye son opinion, paraissent d'un grand poids. Il pense, en examinant les détails donnés par le général romain sur la position de l'armée gauloise, que le Mont-César aurait d'abord été occupé par les Bellovaques, et qu'après leur défaite les Romains l'aurait occupé pendant assez longtemps; ce qui expliquerait les nombreuses antiquités romaines qu'on a trouvées de tout temps en cet endroit.

Séance du 21 mai 1855.-M. le Maire de la ville communique un assez grand nombre de lettres autographes d'honorables citoyens de Beauvais dont la science et les vertus ont laissé des souvenirs durables.

Il suffira de citer le respectable évêque Chouart dé Buzenval, auquel la ville doit de si charitables fondations, Saint-Hilaire, Godefroy-Herment, Tiersonnier, l'abbé de Nully, l'abbé Dubos. Il s'y trouve aussi quel→ ques lettres du cardinal Dubois à l'abbé Dubos.

Cette précieuse acquisition a eu lieu par les soins de M. Baillière, libraire à Paris, avec un zèle dont le Comité a reçu déjà bien des preuves.

-Le reste de la séance est rempli par la lecture d'une notice sur l'abbé Maillard, par M. Danjou.

Séance du 18 juin 1855.-M. Delaherche présente les épreuves d'une gravure exécutée par M. Roubaud, figurant une scène de la vie de saint Pierre, d'après la tapisserie inédite de M. Mathon.

Le Comité se plaît à reconnaître que le travail du graveur répond largement à tout ce qu'on pouvait attendre d'un talent qui a fait ses preuves, et elle décide qu'il sera fait trois tirages, un sur petit papier, un second sur grand papier et un dernier sur papier de Chine. Elle adresse aussi des remerciements à M. Delaherche, qui a conduit avec autant d'intelligence que de zèle une négociation qui enrichit la collection d'une gravure intéressante et assure la propriété d'un cuivre remarquable.

-M. Delorme, épicier à Beauvais, fait hommage de huit vases en terre cuite couverts d'un émail vert, qui paraissent le produit d'une ancienne fabriqué du pays.

-M. Mathon fait connaître que M. Riocreux, à qui l'on doit la collection des vases de Sèvres, et qui, pour compléter son histoire de la céramique, a fait plusieurs voyages à Beauvais, partage l'opinion qui attribue ces

vases aux fabriques des environs, dont les produits anciens tiennent une place si intéressante dans l'histoire de l'art. Il ajoute que ce savant a témoigné le désir d'ajouter un échantillon de ces vases à la collection de Sèvres.

M. le Président annonce qu'il croit utile de signaler à l'administration municipale le mauvais état de la toiture de la Basse-œuvre appartenant à l'État. Au moyen de quelques réparations peu considérables, on arrêterait des infiltrations qui causent au Musée des dégradations sérieuses. M. Bouchard donne à cet égard des explications qui témoignent, de la part de l'administration, des meilleures dispositions pour obvier au mal.

-M. Hamel annonce que la croix de Vellennes, qui lui avait été signalée comme un travail bysantin, a été examinée par des personnes compétentes, qui ne lui ont reconnu aucun mérite particulier.

Séance du 16 juillet 1855. M. Hamel rappelle la destruction regrettable du magnifique château de Sarcus. Ce monument si remarquable de l'architecture de la Renaissance, a disparu du sol de notre département. Quelques fragments des sculptures provenant de la chapelle sont les seuls débris qu'ait conservés le pays. Relégués sans précaution dans le cimetière, ils y sont exposés aux injures de l'air. Quelques démarches pourraient les conserver, et on les verrait avec intérêt dans le Musée.

-M. Mathon signale l'existence à Saint-Germer de plusieurs statues colossales de saints exécutés en pierre vers le x. siècle et provenant de l'abbaye. Il annonce aussi qu'il a eu occasion de voir chez M. Richart, entrepreneur à Beauvais, une statue de saint Nicolas qui

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