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QUATORZIÈME QUESTION,

Quelle est l'origine de la Pairie de Laon?

M. le Président annonce que M. Dusevel avait préparé un mémoire en réponse à cette question, mais qu'il est retenu à Amiens par des circonstances indépendantes de sa volonté, qui privent la Société de ce travail.

M. TAILLIAR, après quelques considérations générales sur le duché-pairie de Laon, montre avec quelle habileté Louis-le-jeune, en recréant la pairie, sut entourer le berceau du jeune Philippe-Auguste de pairs ecclésiastiques et laïcs attachés à la conservation de la monarchie par des fonctions publiques ou des liens de famille. M. Tailliar indique, d'après les Olim, l'érection de la pairie de Laon en duché en 1179.

M. MATON ajoute qu'il a encore retrouvé dans des titres du XIIe siècle la qualification de Comitatus Laudunensis appliquée à la pairie de Laon.

M. FLEURY appelle l'attention sur ce fait que tous les monuments écrits étant unanimes pour accorder à l'évêque de Laon le second rang dans la hiérarchie des pairs ecclésiastiques, les monuments de la peinture le placent quelquefois le troisième. Comment expliquer cette divergence que l'honorable membre constate sur les vitraux de Bruges et sur la miniature représentant le lit de justice tenu pour le procès de Robert d'Artois.

Personne ne prend la parole sur la 15° question : A-t-on essayé l'histoire de l'ancienne Ecole de Laon? Peut-on en apprécier l'influence ?

SEIZIÈME QUESTION.

Quels sont les documents inédits relatifs à la Cathédrale et à l'Évêché de Laon ?

M. FLEURY rappelle qu'il a publié récemment l'inventaire du trésor de la cathédrale; M. MATON signale l'existence aux archives de deux cartulaires encore inédits, enfin M. PEIGNE-DELACOURT fait passer sous les yeux de l'assemblée un cartulaire de l'abbaye de Foigny dont il vient de se rendre acquéreur et auquel, d'après l'opinion très compétente de MM. Cocheris et Wallet de Viriville, il assigne pour date le commencement du XIIIe siècle.

DIX-SEPTIÈME QUESTION.

Quelles sont les églises du département de l'Aisne qui mériteraient d'être classées parmi les monuments historiques?

Bien que toutes les églises du département, ainsi que le Congrès a pu s'en convaincre par celles qu'il a vues dans ses excursions, méritent également l'attention des archéologues et des artistes, il croit néanmoins devoir émettre un vœu particulier en faveur de la remarquable église romane de Nouvion-le-Vieux.

DIX-HUITIÈME QUESTION.

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Existe-t-il des peintures murales dans quelques monuments du département? Que représentent-elles? Quels sont leur importance et leur état de conservation?

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M. BERNARD, de St.-Quentin, aprés quelques considérations générales sur la peinture polychrome, donne

la description d'une peinture murale représentant les actes principaux de sainte Magdelaine, découverte récemment dans la chapelle placée autrefois sous le vocable de cette sainte, dans l'église collégiale de St.-Quentin.

M. PRIOUX entretient ensuite l'assemblée d'une peinture murale découverte dans l'église de Sply.

M. FLEURY, après avoir fait observer que dans le département de l'Aisne toutes les églises étaient peintes, dépose sur le bureau un carton de dessins réduits au dixième, de remarquables peintures décorant l'église de Juvigny et attribuées par lui à la fin du xue siècle et au commencement du XIVe siècle.

DIX-NEUVIÈME QUESTION.

Quelles sont les pierres tombales les plus curieuses dans les églises du département ?

M. FLEURY expose une collection de dessins relevés par lui avec la plus grande exactitude et représentant des pierres tombales d'un très-grand intérêt pour l'histoire de l'art. Les premières inscriptions en langue vulgaire que l'on y remarque, ne remontent pas avant la fin du xin ou le commencement du XIVe siècle. Il n'existe plus aujourd'hui dans le département de tombes en métal. M. PRIOUX Communique les dessins des tombes de l'église de Braine, tirés par lui des portefeuilles de Gaignières.

Sur la proposition de M. l'abbé Poquet, le Congrès émet le vœu de voir le gouvernement publier à ses frais le remarquable album de M. Fleury.

L'heure avancée ne permettant point de discuter les quatre dernières questions du programme, sur lesquelles

d'ailleurs aucune réponse n'a été préparée, les réunions particulières du Congrès sont déclarées closes.

A l'issue de cette séance, MM. les membres du Congrès étrangers à la ville de Laon se sont transportés chez M. le maire, où M. l'abbé Corblet a remercié en leur nom ce magistrat de l'accueil flatteur qu'ils avaient reçus dans la cité qu'il administre.

M. de Beauvillé, maire, a répondu en ces termes :

<< Permettez-moi, avant de nous séparer, de vous remercier cordialement au nom de la ville de Laon de la bonne pensée que vous avez eue de la choisir pour être cette année le siège de vos assises archéologiques, et de la mettre ainsi à même d'apprécier, aussi vivement qu'ils le méritent, les résultats de vos recherches studieuses et de vos intéressants travaux; travaux depuis longtemps déjà précieux pour la science et qui continuent de donner à celle-ci une impulsion de plus en plus utile. Que Messieurs les membres des diverses sociétés savantes qui se trouvent réunis ici veuillent bien aussi accepter l'expression de notre gratitude pour l'empressement qu'ils ont mis à se joindre à nous et à rehausser par leur présence et surtout par l'intérêt qu'ont offert leurs communications l'éclat de cette solennité scientifique. Bien qu'étranger à vos études, Messieurs, bien que n'appartenant qu'à titre de membre honoraire à la Société académique de Laon, vous avez en l'obligeance de m'appeler à prendre place à votre bureau. C'est un honneur que vous avez voulu faire à la ville dont je suis le représentant. Souffrez que je vous en remercie en son nom et que je vous exprime combien, en mon particulier, j'en suis reconnaissant. »>

M. l'abbé Corblet a ensuite témoigné à M. Du Change, président de la Société académique de Laon, la gratitude de la Société des Antiquaires de Picardie, pour l'excellent

et sympathique concours qu'elle avait trouvée dans la Société académique de Laon.

M. Du Change a répondu à son allocution par quelques paroles aussi gracieuses que vivement senties.

Séance publique du 2 septembre.

PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ CORBLET.

La tenue des Assises archéologiques de Laon a été close par une séance publique qui a eu lieu à 8 heures du soir dans la grande salle de l'hôtel-de-ville. Un auditoire d'élite, brillant et nombreux, assistait à cette dernière réunion qui a été remplie par cinq lectures des plus inté

ressantes.

M. l'abbé CORBLET a lu la seconde partie de son mémoire ayant pour titre : l'Architecture du moyen-âge jugée par les écrivains des deux derniers siècles.

M. COCHERIS, Recherches sur les écrivains du Laonnais et en particulier sur ceux du moyen-âge.

M. l'abbé POQUET, Origine du christianisme dans le Laonnais.

M. MATHON, le Roi des Braies; origine et histoire de cette fête populaire.

M. DEMARSY, Notice sur les procès et les condamnations encourus par les suicidés au moyen-âge, principalement dans le Laonnais.

MEMBRES ADMIS.

Titulaires non résidants.

M. HIDE (Charles), membre de la Société académique,

à Laon.

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