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devra faire son rapport et donner avis à M. le Président de l'époque où elle sera prête à le présenter à la Société.

-M. le Président fait connaitre que le bureau se propose de fixer l'époque de la séance générale au dimanche 13 juillet. Aucune objection n'étant faite, cette proposition est adoptée et M. le Secrétaire-Perpétuel invité à en donner avis aux membres étrangers.

-M. le Président rappelle qu'il existait autrefois à Amiens un sanctuaire, objet d'une vénération toute particulière dans l'église de Saint-Firmin en Castillon, la prison de S'. Firmin martyr. Aucune description n'en a été faite, mais les vieillards en désignent encore l'emplacement et rapportent qu'à l'époque de la démolition de l'église on couvrit de madriers l'ouverture de cette crypte et qu'on ne la combla point. Il serait donc curieux de rechercher ce monument et d'en connaître les caractères, car cette découverte pourrait n'être point sans intérêt sous le rapport historique. M. l'abbé Corblet ajoute que, d'après la tradition, on pouvait y pénétrer par l'une des caves du Berceau d'or ou du Café de la garde nationale. Il demande ensuite à être autorisé à faire exécuter quelques fouilles pour lesquelles il s'est assuré d'avance du consentement des propriétaires.

Cette proposition est adoptée et une commission composée de MM. Magdelaine, Corblet, Antoine, Garnier et Rembault est chargée de surveiller ces fouilles et de faire un rapport.

-Lecture est donnée d'une lettre de M. l'abbé Roze, curé de Tilloy, lequel informe d'une découverte de 169 pièces d'or faite à Belleuse et dont il donne le détail.

Sur cet avis, MM. Bazot, Dufour, Garnier, Janvier et Rembault se sont rendus chez M. l'abbé Roze qui avait ces pièces en dépôt, et en ont fait l'acquisition, pour la Société y choisir les types les plus rares et les mieux conservés.

M. Bazot a bien voulu se charger de l'examen de cette trouvaille qui se compose de vingt-neuf écus au soleil de Louis IX; quatre nobles à la rose de Edouard IV; huit ducats de Ferdinand et Isabelle; treize écus au soleil de Charles VIII; dix écus de Louis XII; quatre-vingts pièces de François I.er; deux pièces de Jean III de Portugal; douze pièces de Charles-Quint; un teston de Henri II; deux Philippe II d'Espagne et huit Charles IX. Après quelques considérations générales sur la nature de ce dépôt trouvé sous le solin d'une maison que réparait le propriétaire, le sieur Albéric Guérin, de Belleuse, M. Bazot expose la manière dont il a conçu le tableau qu'il présente de l'ensemble de cette découverte.

Lecture est donnée d'une circulaire de M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes relativement à la correspondance de Mazarin, dont la publication se prépare sous ses auspices. Un appel est fait en conséquence à ceux des membres qui pourraient, dans les dépôts dont ils sont chargés ou dans leurs collections, posséder quelques missives du cardinal; ils sont invités à les communiquer à la Société, pour quelles soient, par ses soins, adressées à M. le Ministre.

Même recommandation est faite à l'occasion de la circulaire relative à la collection épigraphique de la Gaule, confiée par M. le Ministre aux soins de M. Léon Rénier.

-Lecture est donnée des procès-verbaux du comité

archéologique de Beauvais, transmis par les soins de M. le docteur Daniel, son directeur.

COMITÉ LOCAL DE BEAUVAIS.

Séance du 18 décembre 1854.

M. Lamothe annonce qu'on lui a signalé la dégradation d'une des verrières de Saint-Étienne, par suite de la chute accidentelle d'un échafaudage; que les informations prises ne peuvent aujourd'hui fournir la mesure du dommage souffert par le vitrail, depuis qu'il a été l'objet de restaurations plus ou moins heureuses. Mais il annonce qu'il a profité de cette occasion pour rappeler les sages conseils de la Commission archéologique, instituée par Ms. l'Evêque pour diriger toutes les restaurations à faire aux monuments religieux du pays, et que ses paroles ont été accueillies comme elles devaient l'être.

-M. Mathon cst chargé de s'entendre avec M. Leclerc, relativement à un vitrail ancien que cet artiste possède, et que l'on pourrait acheter pour Saint-Etienne.

M. Mathon présente les dessins de plusieurs pierres tombales qui ont autrefois orné la cathédrale et d'autres églises du Beauvoisis. Ces dessins sont copiés sur ceux du portefeuille de Gáignières qui se trouve à la bibliothèque Bodleienne, à Oxford.

Dans la pensée que la reproduction de ces monuments serait d'un grand intérêt pour la Société, M. Mathon s'était adressé au bibliothécaire, pour avoir des renseignements à cet égard. La réponse était accompagnée de dessins et d'une note des frais que la copie nécessiterait.

M. Mathon ajoute que les nombreuses pierres tombales de l'abbaye d'Ourscamp, aujourd'hui détruites, qui se trouvent dans cette collection, ne seront point perdues pour les archéologues de France, grâce à M. Peigné-Delacourt qui les a fait copier par un dessinateur envoyé à ses frais et en a déjà commencé la publication. M. le docteur Daniel est réélu à une grande majorité directeur du Comité archéologique de Beauvais, Séance du 15 janvier 1855. M. Delaherche rappelle au sujet d'un dessin présenté par M. Mathon, qu'un des évêques de Beauvais, Guillaume de Hellande, avait légué au chapitre de sa cathédrale une suite de tapisseries historiques, représentant la vie de saint Pierre.

Cette curieuse collection a été conservée en partie par la fabrique; mais l'une de ces tapisseries, devenue propriété privée, n'a pu être publiée par M. Jubinal. Par elle-même elle offre des types intéressants de l'ameublement et du costume du Moyen Age. Aujourd'hui elle est exposée à plus d'une chance de destruction; sa reproduction dans le format des planches de M. Jubinal aurait donc l'avantage, en complétant une suite accueillie avec faveur, d'en assurer la conservation. La gravure sur pierre lui semble le plus en rapport avec les ressources dont on dispose.

Plusieurs membres, sans proscrire ce mode de publication, pensent que l'on peut avoir recours à un procédé qui, pour le même prix, donnerait des résultats supérieurs, car les moyens de reproduire les dessins coloriés ont fait dans ces derniers temps de notables progrès. Un artiste fort habile dans ce genre, M. Lemercier, de Paris, pourrait donner d'utiles renseignements, tant sur le

mode d'exécution que sur les prix comparatifs. Le Comité se range à cette opinion.

Séance du 26 février 1855. Il est donné lecture d'une note par laquelle M. l'abbé Devic cherche à éclaircir le sens du mot proscenium, dans une inscription romaine faisant ex voto, trouvée il y a peu de temps dans le Soissonnois. L'auteur pense qu'on ne peut inférer de ce mot l'existence d'un temple romain, dans une localité dépourvue de souvenirs comme de monuments antiques.

M. l'abbé Barraud veut bien se charger de recherches nouvelles sur le sens du mot proscenium.

Séance du 19 mars 1855. M. Victor Tremblay fait hommage au Comité d'un ouvrage manuscrit formant un fort volume in-4°. C'est un résumé aussi complet qu'à pu le faire son auteur, de tous les ouvrages imprimés ou manuscrits concernant le département de l'Oise.

-M. Mathon informe le Comité que M. Mansard est propriétaire d'une pierre tombale représentant un seigneur de Flavacourt. Dans la crainte de la destruction de ce vieux monument, il a cru devoir nous le conserver en en prenant l'empreinte. Cette opération a réussi de la manière la plus heureuse,

Le même membre signale les archives de l'officialité comme pouvant offrir de l'intérêt; elles ont été enfouies, avec celles du bailliage, dans une des tours du Palais de justice, lors du classement des archives judiciaires. On s'est borné à un simple triage, sans explorer cette mine, qui doit renfermer plus d'une décision intéressante sur les questions de droit canonique. Une commission com

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