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à demie nue par devant, retombant sur les avant-bras et descendant en bas jusqu'au-dessus des chevilles des deux pieds; antour de cette figure assise se lit le mot ACCIVS. Il résulte de ceci que la figure que nous venons de décrire est celle du poëte ACCIVS, qui vivait dans le septième siècle de la fondation de Rome, deuxième siècle avant l'ère chrétienne, et qui mourut dans un âge avancé (139 ans avant J.-C.).

• Visconti, dans son Iconographie romaine, tome I, édit. in-folio, page 191, émet sous la forme du doute l'opinion que la figure représentée ici est une reproduction de la statue que le poëte Accius s'était élevée à lui-même dans le temple des muses et au sujet de laquelle Pline le naturaliste a écrit la phrase suivante au livre XXXIV, S5, de son Histoire naturelle: « Notatum ab auctoribus, et L. Accium poetam in Camenarum æde maximá formâ statuam sibi posuisse, quum brevis admodum fuisset » On ne peut rien faire de mieux qu'adopter l'opinion émise ici avec autant de modestie que de sagacité, par Visconti; et il résulte de la description exacte que nous venons de donner des deux faces du médaillon, qu'il représente deux grands poëtes romains: Horace d'un côté, et Accius de l'autre.

a Le diamètre de ce médaillon est de 37 millimètres, et il pèse 7 gros et un scrupule ou 24 grains, poids anciens, c'est à dire environ 28 grammes. »

Après cette lecture, M. Peigné-Delacourt demande que M. Colson veuille bien dresser pour le Comité, la liste des médailles trouvées à Noyon. Personne n'est plus apte à un pareil travail que M. Colson; il possède un bon nombre de ces médailles, il connaît même celles qui ont échappé à sa collection: le mémoire pourrait donc être complet, si l'honorable président voulait bien l'entreprendre.

M. Colson consent à remplir le vou exprimé par M. Peigné. Cependant, il reconnaît qu'une partie du travail serait mieux confiée à M. du Lac qui a vu, il y a quelques

années, à Choisy-au-Bac, dix mille petits bronzes dont les sujets sont très-variés; il serait fort intéressant d'avoir, sur les plus importantes de ces monnaies, un travail complet de la main d'un numismate aussi distingué que M. Du Lac.

M. Du Lac, pour donner une idée de l'importance de la découverte faite à Choisy, cite parmi les monnaies recueillies alors, une Faustine jeune, voilée, l'unique qui existe dans ces conditions, et plusieurs pièces qui portent à l'exergue AMB, ce qui, au sens d'un certain nombre de numismates, désigne Amiens: Ambianum. Quant au travail qui lui est demandé, l'honorable membre promet de l'offrir au Comité, aussi complet que le lui permettra la dispersion de ces médailles.

M. l'abbé Maillet, doyen de Lassigny, lit la notice suivante sur une verrière de l'église du Plessier-deRoye :

Parmi les membres de la famille de Roye, un des plus illustres, sans contredit, fut messire Antoine de Roye, qui suivit François Ir dans sa première expédition d'Italie, et fut un des principaux chevaliers de son armée. Il combattit vaillamment à Marignan, dans cette fameuse bataille qui dura deux jours, et y trouva la mort dans la matinée de la seconde journée, en compagnie du prince de Talmont et du sire de Bussy d'Amboise. Le souvenir de ce guerrier devait être consacré par un monument historique, et ce monument se trouve dans l'église de Plessier-de-Roye dont la terre formait son principal domaine. C'est une verrière assez bien conservée jusqu'à ce jour, et qui vient d'être restaurée par les soins d'un des

descendants de la famille, M. le baron Hubert de Roye de Wichen, habitant la Belgique. Cette verrière est une page historique des plus remarquables.

La fenêtre présente une ogive dans le style du xve siècle, divisée par un meneau en deux autres plus petites, de manière à former une espèce de trèfle ou de cœur dans la partie supérieure. Dans ce cœur se trouve l'écusson de la famille mi-parti de Roye el mi-parti du Bois. Roye portait de gueules à la bande d'argent: cette portion de l'écusson est à gauche. La partie de droite est écartelée : le premier et quatrième d'argent au lion de sable lampassé de gueules, le deuxième et troisième contre-écartelé d'or et de sable. Le tout est suspendu par une banderolle écarlate que ferme une boucle d'or à un arbre ou verne, dont les rameaux protègent de leur ombrage la totalité de l'écusson.

Dans la première division de l'ogive, vers la gauche, on remarque: 1° un personnage ailé revêtu d'une armure complète, brandissant au-dessus de sa tête un glaive dont il va frapper un dragon qu'il écrase du pied gauche. Le dragon attaque de ses griffes la jambe du personnage qui n'est autre que saint Michel, protecteur de la France, portant un manteau de pourpre que retient une agrafe d'or; le pied droit était enlevé.

2o Deux autres personnages, sur un même plan; le premier portant l'auréole, armé de pied en cape, tenant à la main droite un glaive et laissant apercevoir à ses côtés un hachereau et une espèce d'enclume. C'est saint Adrien, martyr de Nicomédie, du temps de Maximien Galère, dont il était un des principaux officiers. Sa légende porte qu'en punition de son généreux courage,

ses membres furent broyés et divisés par un hachereau. Un lion qui repose à ses pieds, et dont on n'aperçoit que la .tête et l'avant-corps, désigne la fermeté du martyr. Le second personnage, en costume de moine, a ausssi l'auréole. Il porte aux mains l'empreinte des stigmates du sauveur et tient les yeux fixés sur un crucifix placé à la hauteur de sa tête. C'est saint François-d'Assise.

3° Deux personnages, placés sur un même plan, à dimensions beaucoup plus petites, représentant des femmes à genoux et priant, les mains jointes. Le premier de ces deux personnages est au-dessous du guerrier que nous avons pris pour saint Adrien, et surmonté de l'inscription ci-jointe, en caractères gothiques: Adrienne de Roye. Le second personnage, représentant aussi une femme, mais plus âgée, se trouve également aux pieds du saint personnage que nous avons dit être saint François d'Assise, et surmonte celte inscription: Frâcoise de... Le reste de l'inscription a été détruit, ainsi que la partie supérieure de cette femme, à partir de la poitrine.

Dans la deuxième division de la fenêtre, située à droite, allant de haut en bas, nous avons remarqué ce qui suit:

1. Un personnage portant l'auréole, une chasuble, et un livre de la main gauche, monte dans une barque dont les extrémités sont détruites, et que conduit un ange, l'aviron à la main.

2o Deux autres personnages placés sur un même plan, l'un à gauche, vêtu d'une robe violette et tenant une croix à la main gauche, portant aussi l'auréole. L'autre à droite, en costume d'ermite, appuyant la main droite sur un bâton, tenant un livre de la main gauche.

et ayant aux pieds une tête de cochon, représente saint Antoine.

3o Trois autres personnages, un très-jeune, à partir de la gauche, à genoux aux pieds du saint, portant la croix; un autre enfant, plus grand, aussi à genoux et les mains jointes. Au-dessous de ces deux personnages, on lit l'inscription suivante : Philippe et Florent de Roye. En troisième lieu, un guerrier paraissant fort jeune, à genoux, couvert par-dessus son armure d'une tunique écarlate. Auprès des genoux se trouve une forme d'écusson détruite, un peu plus loin un casque, au-dessous des genoux une paire de gantelets. Ce personnage est aux pieds de saint Antoine dont il cache la partie inférieure; audessous des deux divisions de la fenêtre règne l'inscription suivante, dans la forme que voici, en caractères gothiques : Messire Antoine de Roye chvr..... Roye et de madame Margueritte du Bois lequel morut a la..... les monts l'an mil Veents et XV. priés Dieu pr lui.

Un document touvé dans les archives d'Ourscamp rétablit ainsi les vides: fils de Jean, seigneur de Roye. Journée de Sainte Croix de là les monts.

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L'histoire de la maison de Roye fournit l'explication de cette verrière. Jean VI, seigneur de Roye, avait laissé veuve Marguerite du Bois, avec cinq enfants, dont l'aîné était sans doute Antoine. Cette dame ayant eu à soutenir un procès considérable qui lui fut suscité par la maison d'Estouteville, en 1491, se vit obligée, pour pouvoir plaider, d'émanciper son fils Antoine, et plus tard, en 1499, par son mariage avec messire Olivier de la Vernade, seigneur de la Bastic, de chercher un protecteur

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