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Fr 42.23

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GARVARD COLLEGE

MAY 18 1922

LISKARY

F. C. LOWELL FUND

BULLETIN

DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE.

COMITÉ CENTRAL.

Séance du 8 janvier 1856.

L'ordre du jour appelle l'installation du bureau composé, pour l'année 1856, de:

MM. l'abbé J. CORBLET, Président.

A. BREUIL, Vice-Président.

J. GARNIER, Secrétaire perpétuel.
A. JANVIER, Secrétaire annuel,
BAZOT, Trésorier.

-M. Hecquet de Roquemont, président sortant, ouvre la séance par l'allocution suivante qu'il adresse à M. Corblet, président entrant :

« MONSIEUR,

Mes prévisions se sont réalisées. Votre réception comme membre résidant n'était que le prélude de votre élévation à la présidence. La résistance opposée par votre modestie pouvait seule inspirer à cet égard quelque sollicitude. Mais un appel à votre dévouement a écarté cet obstacle et vous vous êtes soumis à nos suffrages. La Société commence donc avec confiance une année nouvelle. Sous la direction d'un chef dont les tra

vaux, spécialement consacrés à l'archéologie, lui promettent un vif éclat, elle se sentira elle-même animée d'une émulation plus grande. Elle poursuivra avec plus d'ardeur le but assigné à ses efforts.

Vous me pardonnerez, Monsieur, de vous parler de l'avenir. A la fin de mon exercice, il ne me sied pas d'entretenir la Société du passé. Les services que j'ai pu lui rendre sont demeurés en toute hypothèse bien au-dessous de mes désirs. Si j'ai été assez heureux pour lui être utile, je dois être le premier à l'oublier et même à l'ignorer.

>> J'aime seulement à rappeler un fait. Il ne m'est pas personnel et je n'ai d'ailleurs aucune autre raison de le passer sous silence. Le Ministre a récemment accordé à la Société le droit de porter dans les cérémonies officielles un insigne distinctif. Cette faveur nous prouve la bienveillance dont le Gouvernement nous entoure. Nous pouvons en être fiers, non parce qu'elle nous élève aux yeux des autres, mais parce qu'elle nous rehausse à nos propres yeux. C'est un titre de noblesse que nous aurons à justifier, non seulement devant le tribunal de l'opinion, mais aussi vis-à-vis de nous-mêmes.

» A cette occasion, Messieurs, vous avez adopté l'écusson que portaient autrefois ces écoliers de la nation picarde qui ont illustré l'université de Paris. Cette décision a aussi sa valeur et produira ses fruits. Dans la nation picarde figuraient à l'université des hommes de tout âge, pénétrés de l'amour de la science, consacrant leur vie à l'étude, avides de puiser dans l'enseignement d'un maître les connaissances qui échappaient à leurs efforts personnels. Ne sommes nous pas, dans la saine acception du mot et en tenant compte de la différence des temps et des mœurs, les successeurs de ces écoliers? Comme eux, nous pensons que l'étude n'est pas le partage exclusif d'une seule période de la vie. Malgré les occupations pratiques qui nous incombent dans nos carrières respectives, nous cherchons à nourrir incessamment notre esprit des connaissances qui doivent l'élever et l'enrichir. Non contents de cultiver individuellement les sciences ou les arts, nous étendons le domaine qui nous est

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propre par le généreux échange de communications mutuelles. Prenons donc cet écusson et tâchons de représenter la nation picarde par la reproduction des qualités qui l'ont distinguée.

› Vous n'aurez qu'à vous féliciter, Monsieur le Président, de la coopération de ceux de nos collègues appelés plus particulièrement à vous prêter leur concours. Celui que la majorité des suffrages a désigné pour vous suppléer au besoin a déjà exercé lui-même la présidence avec honneur. Les loisirs qu'il vient de se faire ont inspiré naturellement l'idée de l'attacher plus étroitement à la Société. Nos espérances à cet égard ne seront pas déçues. Le dévouement de notre collègue est à la hauteur de ses connaissances et de son talent. Qui ne connaît et n'admire le soin qu'apporte le Secrétaire perpétuel tant à la publication de nos mémoires qu'à cette correspondance toujours croissante avec les autres corps savants? Malgré ses occupations incessantes, nous le trouvons toujours prêt à nous aider de son érudition et de ses recherches. On peut dire qu'en échange de la durée attachée à ses fonctions, il entretient et perpétué dans la Société la féconde activité dont elle s'honore. Dans les mains du Secrétaire annuel et du Trésorier, des attributions passagères de leur nature prennent elles-mêmes un autre caractère. On les réélit parce qu'on ne choisirait pas mieux. C'est le plus bel hommage que la Société puisse rendre à l'aptitude et au zèle qui les distinguent dans l'exercice de leurs fonctions.

» Venez, M. le Président, prendre possession du siége qui vous appartient. >>

-

M. l'abbé Corblet et M. Breuil remplacent au bureau MM. de Roquemont et Ch. Dufour.

Le nouveau président, en prenant possession du fauteuil, s'exprime ainsi :

<«< MESSIEURS,

» Appelé par vos indulgents suffrages à présider la Société des Antiquaires de Picardie, je devrais m'effrayer de la tâche

qui m'est imposée, si je la mesurais à l'insuffisance de mes forces. Je ne puis me rassurer qu'en comptant sur la bienveillance de votre coopération. Je suis heureux de trouver dans le bureau des collègues dont l'expérience suppléera à la mienne et qui m'aideront cordialement à conserver le dépôt des traditions qui nous a été légué par les fondateurs de la Société. Si j'éprouvais plus tard quelqu'hésitation dans la route qui s'ouvre aujourd'hui devant moi, je n'aurais, pour fixer mes incertitudes, qu'à suivre les traces qu'y a laissées mon prédécesseur. Je serai certain de ne point m'égarer, si je puis imiter sa franche impartialité, son respect des convenances, son dévouement aux intérêts de la Société et sa constante préoccupation à maintenir l'union, qui fait la force et le charme des compagnies savantes et qui encourage la constante activité de leurs travaux.

» Une société qui a déjà beaucoup produit est exposée à trop ambitionner les douceurs du repos. Elle contemple avec une légitime satisfaction le champ de la science qu'elle a défriché, les riches moissons qu'elle a recueillies, les nouvelles voies qu'elle a ouvertes; mais après s'être complu dans la considération du passé, elle s'aperçoit, dans un examen plus approfondi, que l'avenir réclame de nouveaux labeurs, qu'il y a encore bien des épis à glaner, bien des sillons à creuser, bien des terrains à cultiver. C'est là sans doute, Messieurs, le sentiment qui vous anime. Tout en vous applaudissant du rang distingué que la Société des Antiquaires a su conquérir par ses consciencieux travaux, vous vous dites assurément qu'elle est encore loin d'avoir épuisé toutes les questions de son programme. Parmi les sujets d'étude qu'elle n'a encore fait qu'effleurer, il en est un que j'essayerai d'aborder, et je viens en ce moment solliciter l'appuí de vos conseils et de vos communications pour une Vie des Saints du diocèse d'Amiens que j'ai l'intention d'entreprendre.

» Quelques études partielles ont déjà paru dans vos Mémoires sur notre hagiographie. Vous vous rappelez les travaux de M. A. Breuil sur le culte de saint Jean-Baptiste; de MM. Duval et Jourdain, sur l'iconographie de saint Honoré; de M. Guerard, sur quelques circonstances de la vie de saint Geoffroy, M. Ch.

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