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cédemment donnée à M. Hardouin. Il a présenté l'étymologie d'Offemont sous le couvert d'un auteur qui lui paraît digne de foi, et qui sans doute a conservé une tradition locale; là se borne sa tâche et il n'entend point défendre la valeur de cette opinion. En terminant, M. Peigné invite la Société à vouloir bien, pour réaliser le plus tôt possible les espérances qu'ont fait concevoir les paroles de M. le Président à l'ouverture de la séance, faire une excursion archéologique à Noyon, au mois de septembre; il sera heureux de lui servir de guide dans les environs, et d'exposer sur les lieux mêmes les preuves à l'appui de son travail sur Noviodunum.

-M. le Président remercie M. Peigné de sa communication et de son invitation gracieuse.

- Une discussion s'engage sur la valeur des étymologies et sur la question de savoir si les auteurs anciens, qui sont naturellement plus près des sources que nous, sont plus dignes de foi. A l'appui de l'opinion contraire M. Boca cite la curieuse étymologie du mot argent donné par Baudoin de Sebourg.

-M. Rendu donne lecture d'un travail intitulé Tablettes historiques de l'arrondissement de Compiègne, qu'il a dressé à l'instar des Éphémérides Pohières. Ces tablettes renferment près de 400 faits intéressant l'histoire des localités de l'arrondissement de Compiègne, rangés sous la date du jour de leur arrivée.

A propos de la mention faite dans l'un de ces articles. de la découverte d'une hache celtique, une discussion à laquelle prennent part un certain nombre de membres s'engage au sujet des instruments en silex des époques

antédiluviennes, qui ont attiré l'attention de MM. Boucher de Perthes et Rigollot. M. Demarsy invite la Société à apporter le plus grand soin à faire constater d'une manière scrupuleuse la nature des gisements dans lesquels se rencontrent ces instruments.

-Sur la proposition de M. Rendu, la Société émet le vœu que des réparations urgentes soient opérées à l'église de Tilloloy, arrondissement de Montdidier.

M. Bazot donne lecture d'une note sur la trouvaille faite récemment à Pierregot, canton de Villers-Bocage, arrondissement d'Amiens, de pièces gauloises en électrum. Après avoir fait connaître les lieux dans lesquels était enfoui ce dépôt, lieux qu'il a visités avec MM. Rembault et Janvier, M. Bazot décrit ces monnaies unifaces toutes frappées au même type, les différentes variétés que présentent les spécimens qui ont passé sous ses yeux, et les circonstances qui ont amené cette découverte.

-L'ordre du jour appelle le choix du sujet à mettre au concours pour 1858.

M. Dufour propose l'histoire des commanderies de Picardie, qui lui paraît être du plus haut intérêt.

M. Boca craint que cette question ne soit pas traitée, parce que des documents suffisants n'existent pas sur ce sujet. Proposer presque l'impossible, ne lui semble pas devoir entrer dans les vues de la Société qui doit au contraire, dans ses concours, désirer le plus grand nombre de mémoires.

M.

Répondant aux craintes exprimées par M. Boca, Corblet fait connaître que de nombreux documents existent, qui ont été découverts et signalés récemment. M.

Woillez annonce que l'on en trouverait également dans les manuscrits conservés à la bibliothèque de Senlis.

M. Peigné ajoute aux communications de MM. Corblet et Woillez, que M. Cocheris a trouvé aux archives impériales beaucoup de pièces intéressant la commanderie d'Eterpigny. Le défaut de documents ne serait donc pas un obstacle, mais il croit le sujet trop vaste et pense qu'il faudrait se borner à l'histoire de l'une des commanderies.

M. Garnier ne conteste pas l'importance du sujet proposé, mais il croit qu'il ne suffit pas de s'occuper d'une question intéressante, mais surtout d'une question possible à traiter. Pourquoi ne pas rendre le concours plus large, ne pas laisser aux concurrents la liberté de leurs goûts. Le mieux à faire, pour entrer dans cette voie, serait alors de décerner la médaille au meilleur mémoire sur un sujet concernant l'histoire de la Picardie, en accordant aux concurrents de traiter le sujet qui leur conviendrait.

M. l'abbé Martin propose de décerner le prix au meilleur recueil de chartes inédites concernant la province, et M. Rendu aux recherches sur les anciennes résidences royales en Picardie.

M. Dufour insiste sur le choix du sujet qu'il a présenté et qu'il formule ainsi : Présenter l'histoire des commanderies qui ont existé en Picardie, décrire les monuments qui se rattachent à cette ancienne institution, prendre pour point de départ de ce travail historique l'organisation des Templiers auxquels ont survécu les commanderies. Il craint que la liberté proposée par M. Garnier ne produise que des travaux sans importance, des mémoires refusés par les éditeurs ou repoussés dans d'autres concours.

M. Garnier ne partage pas les appréhensions de M. Dufour. S'il se présente des travaux sans valeur, il peut aussi s'en présenter d'excellents, c'est la meilleure hypothèse. La Société reste en définitive juge du concours. Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir faire imprimer ses œuvres et cette proposition n'aurait-elle pour effet que de révéler l'existence d'un bon travail laissé en portefeuille, devrait être accueillie. Il persiste dans sa proposition.

Après une discussion à laquelle prend part la majeure partie des membres, et après avoir entendu les observations de MM. Dusevel, Hardouin, Dutilleux, Janvier, Corblet, Boca, la Société prend en considération les propositions présentées par MM. Dufour et Garnier, et ouvre un scrutin pour déterminer laquelle des deux obtiendra la préférence. Le résultat ayant prononcé en faveur de la deuxième proposition, M. le Président annonce que la Société décernera, en 1858, une médaille d'or de la valeur de 300 francs, au meilleur Mémoire sur un sujet relatif à l'histoire et à l'archéologie de la Picardie, laissé au choix des concurrents.

-M. Damiens demande la parole. Il expose comment depuis le mois de juillet 1847, époque où son mémoire sur D. Grenier a été couronné par la Société, il lui a été impossible de rendre ce mémoire qui lui avait été remis après le concours. Il sait, ajoute-t-il, qu'il n'en est que simple détenteur et son unique occupation a été de refondre, d'améliorer et de compléter ce travail ; du reste l'analyse des chapitres de sa nouvelle œuvre qu'il a présentée à la Société, doit l'avoir convaincue qu'il n'a rien négligé

pour faire une étude digne du laborieux bénédictin dont les travaux sont indispensables à qui veut s'occuper d'un point quelconque de l'histoire de la Picardie.

M. le Secrétaire-Perpétuel demande la permission de répondre en quelques mots à M. Damiens. M. Damiens, dit-il, a tort d'essayer de se justifier, il n'est point accusé le moins du monde et la confiance qu'avait en lui la Société est suffisamment justifiée par le temps qui s'est écoulé depuis que le mémoire dont il parle lui a été remis. Depuis, ajoute-t-il, la Société a publié, par les soins de deux de ses membres, l'Introduction à l'histoire de la Picardie par Dom Grenier. Les deux éditeurs ont pensé et la Société a partagé cette opinion, qu'il était dans les convenances que la courte notice sur Dom Grenier à placer en tête de ce volume, devait être rédigée par celui auquel avait été décernée une couronne pour un mémoire sur Dom Grenier, C'est dans ce but, dit M. Garnier, que j'ai écrit à M. Damiens pour l'inviter à rédiger cette notice. M. Damiens m'a répondu par une longue table des matières de son étude sur Dom Grenier. J'ai pensé qu'il ne m'avait point compris et j'ai cru devoir me rendre à Beauvais pour m'entendre avec lui. Je m'empresse de reconnaître tout l'intérêt que présente l'étude complète sur le savant Bénédictin qu'a si laborieusement rédigée notre collègue, mais j'ajoute que ce travail ne saurait remplir le but que se proposent en ce moment la Société et les éditeurs de l'Introduction. Il suffit en effet que la notice fasse connaître D. Grenier assez pour attirer sur lui l'attention et appeler, avec la publication de la grande étude de M. Damiens, celle des autres travaux du

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