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Tissus du moyen-âge. Une étude fort intéressante et qui cependant a jusqu'ici été négligée, est l'histoire des tissus. M. de Caumont désirerait qu'on s'occupât de constater les diverses phases qu'ils ont subies depuis les riches étoffes que les croisés, aux XII. et XIII. siècles, rapportèrent d'Orient, jusqu'à celles qui furent employées au XVI. et XVII. siècles. On serait puissamment aidé dans ce travail par les ornements sacerdotaux que l'on peut encore retrouver dans les sacristies des cathédrales. M. de Caumont présente plusieurs spécimens de dessins fort curieux qu'il a trouvés de cette manière. M. de Contencin signale une chappe très-ancienne qu'il pourra soumettre à l'observation des membres du Congrès.

Questions diverses. M. le docteur Bromet pose une série de questions au nom de la Société anglaise pour la conservation des monuments; elles sont ainsi couçues :

« 1°. Y a-t-il en France des statues couchées sur les << tombes qui représentent des templiers et des hospi<< taliers? Quels sont leurs costumes, et dans quelle « attitude ou posture sont-elles placées ?

« Les effigics sépulcrales de personnes qui sont re<«< connues pour avoir pris parti dans les croisades, « sont-elles distinguées par quelques particularités de dé<< coration, de posture ou d'attitude?

« 3°. Y a-t-il en France des effigies du XIII. ou « XIV. siècles, qui soient remarquables pour quelques « particularités indiquant, selon les traditions populaires, que « les personnes représentées avaient servi dans les croi« sades?

« 4°. Y a-t-il quelque représentation contemporaine de la croix qui était adoptée par les templiers? Quelle « est la forme de cette croix ?

«< 5°. Existe-il de véritables cottes de mailles formées

« d'anneaux de fer entrelacés ou d'anneaux cousus à une

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« 6o. Y a-t-il des représentations ou effigies de pareilles «< cottes de mailles, soit en pierre, soit en bois ou en << métal.

« 7°. Existe-t-il des exemples du XIII. ou XIVe. « siècles d'armures faites de cuir bouilli, soit pour la « tête, les bras, les coudes, les genoux ou les jambes ?

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Malheureusement peu de documents ont été réunis sur ces questions, et le Congrès ne peut formuler de réponse pour chacunes d'elles ; voici celles qui ont été émises :

1. M. Quenson connaît à Douai, au musée d'antiquités et à la loge maçonnique, des dalles gravées en creux où se voient des figures de chevaliers armés de toutes pièces et montées à cheval.

2o. Les personnes qui avaient pris part aux croisades portaient après leur mort la croix gravée sur leurs pierres tombales.

3o. La forme de la croix que portaient les templiers est la croix grecque : elle se mettait sur le côté.

4o. Des deux variétés de cottes de mailles que M. Bromet présente, l'une est jugée par M. de Caumont très-commune et date du XIII. siècle. C'est le tissu maillé ordinaire; l'autre qui se compose d'anneaux enlacés en forme de chaîne est fort rare. M. de Caumont parle ensuite de plaques de métal qui paraissent attachées sur le tissu de la cotte qu'elles recouvrent. On trouve des cottes de cette espèce figurées dans la tapisserie de Bayeux; on croit distinguer, d'après l'indication de la broderie, des disques en métal appliqués sur une jaque de cuir; telle est la cotte de Guillaume-le-Conquérant. M.

de Caumont présente la figure de ce guerrier d'après la

tapisserie.

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Christ des cinq cents miracles. Sur l'invitation de M. de Caumont, M. de Givenchy a présenté une monographie fort intéressante de l'église Notre-Dame de Lillers avec un atlas in-folio offrant les diverses parties de cette église dessinées avec soin. Cette église est fort importante. A l'extérieur, elle est encore à plein-cintre, mais à l'intérieur elle présente un grand nombre d'ogives. A l'interieur on remarque un Christ très-intéressant, de 4 pieds au moins de hauteur, et en pierre, surnommé le Christ des cinq cents miracles, que l'on dit avoir été apporté de l'église de Bavay. M. de Caumont insiste sur l'intérêt de cette sculpture. L'église N.-D. de Lillers, sur la date de laquelle il règne encore beaucoup d'incertitude,

appartient, du reste, au style roman de transition; l'ornementation en est assez élégante.

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du chevet, et fait remarquer que l'espèce de rose qui les surmonte, laquelle est encadrée d'une bordure ornée de zig-zags,

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est d'une grande élégance et annonce le XII. siècle bien plutôt que le XI., époque à laquelle on veut rapporter l'église.

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