Page images
PDF
EPUB

PUBLIC LIBRARY

112468

ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONS. 1898.

[blocks in formation]

AVERTISSEMENT.

Déjà notre collection de mémoires est arrivée au 11o. volume, et nous allons commencer une nouvelle série. Après une 1. série de dix volumes, il nous a paru nécessaire de publier une table décennale raisonnée des matières, et nous avons prié M. l'abbé Aubert, membre de l'Institut des Provinces à Poitiers, de se charger de cette tâche importante notre honorable et savant confrère a bien voulu accéder à notre demande, son travail presque terminé formera m volume d'environ 300 pages, que les abonnés du Bulletin pourront se procurer l'année prochaine.

[ocr errors]

Nos lecteurs ont vu les efforts constants que nous avons faits pour donner plus d'intérêt à cette publication. Nous introduirons encore par la suite d'autres améliorations, et plus de 500 nouvelles gravures sur bois seront, d'ici à deux ans placées dans le texte de divers mémoires. Nous espérons aussi pouvoir donner encore plus d'extension à nos volumes et justifier par le choix des matériaux l'intérêt dont le Bulletin Monumental a été constamment l'objet, depuis son apparition en 1834. A cette époque aucune publication de ce genre n'existait encore en France, et c'est, pour la

Société française un grand honneur que d'avoir pris l'ini

tiative.

On connaît l'importance de l'Institut des Provinces de France, cette pairie des savants et des littérateurs des départements; or, par suite de changements qui doivent s'opérer, en 1845, aux termes du réglement, dans l'administration de cette Compagnie, la chronique du Bulletin pourra faire connaître plus amplement les travaux de chaque session, en apprécier les résultats et devenir en quelque sorte l'organe de l'Institut : une ère nouvelle s'ouvre donc pour le Bulletin Monumental, et nous ne doutons pas que les archéologues qui, depuis dix ans, ont pris part à la rédaction du recueil, ne continuent à nous communiquer le fruit de leurs recherches et de leurs travaux.

Les Membres du bureau de la Société française.

RÉFLEXIONS

SUR LES

DIFFÉRENTES ARCHITECTURES RELIGIEUSES

PAR M. LE Mqi'. DE LA TOUR-DU-PIN-GOUVERNET,

Membre de la Société française.

De toutes les circonstances dans lesquelles l'art sert à traduire aux sens la pensée de l'homme, celle où il peut se développer le plus largement, est sans nul doute l'architecture; la diversité des buts offerts à cette branche de nos travaux, les nombreuses considérations qui la modifient, l'obligation qu'elle impose à tout le cortége des sciences et des arts de lui venir en aide la rendent l'instrument le plus propre pour matérialiser, si on ose s'exprimer ainsi, les conceptions humaines dans leur plus vaste accomplissement. La foi, la gloire et l'utilité, ces éternels et profonds moteurs de l'humanité, cherchent et trouvent dans le juste emploi de l'architecture leur expression sensible, et c'est elle qui semble chargée de transmettre aux siècles futurs l'histoire de la civilisation des siècles passés. Les monuments de l'Egypte et de l'Inde parlent, à défaut de plus fragiles documents du degré auquel étaient parvenus les peuples qui les élevèrent; les ruines de la Grèce serviraient à nous éclairer sur l'esprit et les con

naissances de ces nations, lors même que nous fussions moins instruits par leurs auteurs, et les prodigieuses constructions des Romains traceraient les frontières de leur puissance, si leurs écrits avaient disparu. L'architecture est l'histoire bâtie des peuples; on y lit leur esprit, leurs mœurs, leurs croyances; aussi fut-elle une des premières occupations des nations, dès qu'elles cessèrent de n'avoir pour villes que des camps, et pour habitation que des chariots nomades. Le flot de Barbares qui inonda l'empire romain, ou pour mieux dire, le monde alors connu, et qu'on pourrait appeler le tremblement des nations, comme on dit un tremblement de terre, cette lave glaciale, qui couvrit le sol de débris ne put pourtant entamer que l'écorce de ces rochers de construction contre lesquels s'émoussa le fer de la barbarie, et qui forcèrent son torrent à les laisser surnager comme des ilots, témoignages du passé; exemples et modèles pour l'avenir. L'art avait été submergé, les connaissances sur lesquelles il s'appuyait avaient été englouties; mais les masses imposantes qu'il avait produites subsistaient pour étonner les dévastateurs et les guider plus tard à des essais d'imitation.

La société ébranlée jusque dans ses fondements eut besoin de siècles pour se calmer et se consolider; pour se juxtaposer l'une à côté de l'autre, les nations barbares exigèrent un laps de temps qui fut perdu pour le progrès des arts et des sciences, et comme les envahisseurs avaient rencontré partout des monuments militaires, civils et religieux; ils trouvèrent plus simple de s'en servir en les restaurant que d'en construire de nouveaux; c'est la raison pour laquelle aucun édifice marquant ne fut élevé dans ces siècles de transition, ou du moins, si quelque construction nouvelle fut tentée, elle se borna à l'imitation simple des modèles les plus inférieurs qui subsistaient encore.

Mais lorsque le calme, après avoir permis aux nations de

« PreviousContinue »