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J'ai consulté, dit-il, le Glossaire de Du Cange et j'y ai trouvé :

a Tumpletura f. Ars extruendarum munitionum, a « Saxonico Tun, sepes, septum, septimentum, et latino«< barbaro Pleitura, seu Pleidura, locus septus. Epita<< phium ann. 1585. in Ecclesia de Fouquescourt diœce<«<sis Ambianens. »; puis la première partie de l'inscrip

tion.

Le continuateur de Du Cange, dom Carpentier, ajoute: << Mendum est, pro tum pictura; quod vidit etiam D. « Graverol de Flogrhevar in Disquisit. ad legem Papia Poppæa edita tom. 2. Jan. ann. 1765. Diar. Trevolt. « p. 335. >>

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Un fait m'a frappé, c'est que Du Cange n'a vu ce mot que dans l'inscription de Fouquescourt et qu'il a dû, ne trouvant rien qui lui en donnât le sens, chercher une explication. Ses connaissances linguistiques lui ont fourni celle qu'il a donnée.

Florent Morand aurait donc été une sorte d'ingénieur militaire ou seulement aurait possédé les connaissances nécessaires pour le devenir.

Je me suis reporté à la dissertation de Graverol au mois de janvier 1765 des Mémoires de Trévoux.

Graverol, après avoir établi un principe qu'on ne saurait contester, c'est qu'il faut lire, autant que l'on peut, les monuments comme ils sont écrits, à moins que la correction ne paraisse évidemment nécessaire, et à cette occasion on lui permettra, dit-il, d'observer jusqu'à quel point le célèbre Du Cange a porté quelquefois le scrupule, cite la partie de l'inscription de 1585 donnée par Du

Cange. Le mot tumpletura est l'objet de son observation. Il trouve d'abord que l'artiste a commis une première faute en ne faisant de la conjonction tum avec le mot pletura qu'un seul mot, et que dans celui-ci il est également tombé dans deux erreurs, en ce qu'il a fait d'un i une et qu'il a gravé un e pour un c. Il suffit d'avoir parcouru, même rapidement, les différents recueils d'inscriptions pour convenir que toutes ces fautes sont très familières aux artistes. Il croit donc qu'il faudrait lire tum picturæ et cette leçon lui paraît naturelle.

M. Garnier a envoyé la note de Du Cange et celle de Graverol à M. l'abbé Thibault.

Plusieurs membres engagent à ce sujet une discussio n où la plupart se rangent à l'opinion de Du Cange.

On ne doit, dit M. l'abbé Crampon, accuser d'erreur un copiste qu'en dernier ressort. Ce serait un moyen trop commode de résoudre les difficultés.

Les ouvrages reçus ont été inscrits sous les n° 14959 à 14999.

M. Dubois fait une lecture sur plusieurs maisons de la rue des Rabuissons. Il résulte de ses recherches que le lieutenant général Vaquette de Gribeauval est né dans cette rue et dans une des maisons qui ont été démolies pour faire place à l'Hôtel de l'Intendance, aujourd'hui de la Préfecture. M. Dubois demande s'il ne serait point opportun, au moment où on vient d'élever à Paris une statue à notre célèbre compatriote, de solliciter auprès de l'autorité compétente l'apposition d'une plaque de marbre pour rappeler le lieu de naissance de M. de Gribeauval. (Voir page 64).

La Société s'associe à ce vœu et décide qu'il sera soumis à MM. les membres du Conseil général lors de la session du mois d'août.

-M. Oudin termine l'analyse de son précieux manuscrit sur Nicolle Obry. Il résume dans cette dernière partie le procès-verbal de la guérison de Nicolle dans la Cathédrale d'Amiens à la suite d'une neuvaine à saint Jean-Baptiste.

- M. de Calonne communique à la Société deux lettres extraites des Archives départementales de la Côte-d'Or relatives à l'histoire d'Amiens. (Voir page 68).

-M. le Président lit un rapport sur l'histoire générale de Péronne de M. Jules Dournel, membre titulaire non résidant de la Société. A part quelques légères erreurs de détail et quelques appréciations erronées, cet ouvrage, dit le rapporteur, est une œuvre réelle de science et d'érudition qui a exigé de nombreuses recherches et un travail persévérant. (Voir page 71).

Ces diverses lectures sont vivement applaudies.

NOTE SUR LA FOLIE-GUÉRARD,
Annexe de Grivesnes,

Canton d'Ailly-sur-Noye, arrondissement de Montdidier.
Par M. LEOPOLD DE BRACQUEMONT, membre titulaire non résidant.

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La

La Folie-Guérard (Follie-Guérard, 1567, coutume de Montdidier La Folie, 1657, N. Sanson - 1836, État-Major Folie-Guérard, 1733, Delisle; 1757, Cassini; 1828-65, Ordo Folly-Robert Folie-Guérard, 1765, Daire, Histoire de Montdi

dier

La Roue-Guérard, 1764, Desnos La Folie-Guérard 1826-27, Ordo Bailliage et prévôté de Montdidier. (M. Garnier, Tome XXI des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie), aujourd'hui simple annexe administrative de la commune de Grivesnes, relevant au spirituel de la paroisse de Malpart, était, avant la révolution de 1789, habitation seigneuriale, centre d'une terre noble et de fiefs d'une certaine importance.

La Folie-Guérard fut dévastée et en très-grande partie détruite lors de l'envahissement de la Picardie par les armées impériales conduites par Piccolomini et Jean de Werth, en l'année 1636. (L. de B. Lettres sur l'invasion des Espagnols en Picardie. Journal d'Amiens 1871-72). Plus tard, encore, elle fut dévorée par l'incendie (1825). Aussi, à l'heure actuelle, de l'ancienne demeure des seigneurs de la Folie-Guérard antérieure à l'époque de l'invasion des Espagnols, ne reste-t-il plus d'autre vestige qu'une crypte, à l'architecture de laquelle il est facile de reconnaître une construction du xvIe siècle, et qui a été transformée en citerne il y a environ une dizaine d'années.

Des édifices qui s'élevèrent sur ces premières ruines, il ne subsiste plus qu'une espèce de porte-basse au-dessus de laquelle se trouve une large pierre assez bien sculptée où se voient gravés : un écusson dont, malheureusement, un grattage a fait disparaître les armoiries, sans doute au moment de la Révolution; une inscription latine et une date.

L'inscription est ainsi conçue:

UT FORIS

SIC INTUS

La date est celle de 1692.

La terre et seigneurie de la Folie-Guérard appartint successivement à deux familles : celle de Caboche de Montovilliers, et celle de Thierry.

La famille de Caboche est originaire de Picardie. Par jugement

du 17 avril 1688, rendu par M. de Barillon d'Amoncourt, intendant de la généralité d'Amiens, commissaire départi par sa Majesté pour l'exécution des arrêts du conseil des 22 mars 1666 et 5 mai 1667, sont maintenus dans leur noblesse, dont ils justifient depuis 1505:

Charles de Caboche, seigneur de Montovilliers ;
Henri de Caboche, seigneur de Plessier reulevé;
François de Caboche, seigneur de Saint-Cler;
Gilles de Caboche, seigneur de Bétricourt;

Charles de Caboche, seigneur de Mesnil, écuyer du roi.

Charles de Caboche, seigneur de Montovilliers, alors âgé de 80 ans, demeurant à la Folie, avait quatre fils :

Baltasar, seigneur de l'Alval, chevau-léger de la garde du roi et capitaine de cavalerie ;

Charles, écuyer, seigneur de Beaumont, lieutenant de la Mestre de camp du régiment de cavalerie du chevalier d'Humières; Antoine, seigneur de Tilly;

Et Louis, écuyer, seigneur de Belloy, capitaine au régiment de Bretagne, aide-major de la ville de Lille. Ce dernier « par contrat du 30 octobre 1683, passé devant Me Requin, notaire à Hesdin en Artois, du consentement de Charles de Caboche, chevalier, seigneur de Montovilliers et de la Folie, son père, et de noble dame Madelène de Homlières, sa mère, se marie avec noble damoiselle Catherine de la Miré, fille unique de défunt messire Simon de la Miré, chevalier, seigneur de Bachimont et de dame Bonne de Collan, qui fut fille de Robert de Collan, chevalier, seigneur de Rache et de dame Françoise de Saint-Simon. »

Son frère Antoine, dont il est parlé ci-dessus, avait épousé à l'âge de 28 ans, par contrat du 7 février 1660, passé devant Mes Gaultier et Jacques Nourry, notaires au Chatelet, « damoiselle Anne Roussin, fille de Cosme Roussin, bourgeois de Paris et de Marie d'Ouge. D

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