Page images
PDF
EPUB

→→→→ M. Janvier lit un chapitre de l'histoire de la Picardie qu'il doit prochainement faire paraître; ce chapitre a pour objet le règne de Philippe-Auguste dans ses rapports avec les Annales Picardes.

Séance du 10 Août 1880.

Présidence de M. l'Abbé DE CAGNY, président.

Répondent à l'appel et au contre-appel : MM. Antoine, Crampon, De Cagny, Dubois, Duval, Duvette, Garnier, Hénocque, d'Herbinghem, Janvier, Josse, Leleu, Oudin, Pinsard, Poujol de Fréchencourt et de Roquemont.

M. l'abbé Hareux, membre titulaire non résidant, assiste à la séance.

Le procès-verbal de la séance du 13 juillet est lu et adopté.

-M. le Secrétairc-perpétuel dépouille la correspondance.

M. le Proviseur du Lycée invite le Bureau à assister à la distribution des prix. Il informe que le prix Du Cange, fondé par la Société et dont il l'en remercie, a été obtenu par l'élève Louis LEGER de Gamaches, de la classe de philosophie.

M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts informe que par arrêté en date du 27 juillet il a attribué à la Société une allocation de 500 fr. Des remerciements sont votés à M. le Ministre.

[ocr errors]

-M. Graire et M. de Jancigny remercient de leur admission comme membres titulaires non résidants.

-Les ouvrages reçus ont été inscrits sous les numéros 15043 à 15081.

- M. le Secrétaire-perpétuel dépose sur le bureau les ouvrages suivants qu'il a reçus pour les divers concours ouverts par la Société.

[merged small][ocr errors][merged small]

A tous les cœurs bien nés que la patrie est chère !

2. Concours. No 1. — La Guerre de Cent Ans en Pi

cardie.

Labor maxima virtus.

N° 2. Notice historique sur les trois villages de Marquivillers, Grivillers et Armancourt.

Quæ non comperit eruditio, amor invenit et conseruit labor.

3. Concours.

de Nesle.

Description archéologique du canton

Ce qui m'épouvante, c'est le nombre de choses qu'il faut savoir pour parler sur une seule sans dire de sottises.

M. le Président propose comme membres des Commissions :

1. Pour l'histoire de la Picardie, MM. Leleu, Janvier, Oudin, De Cagny, de Calonne.

2. Pour l'histoire, MM. Darsy, Hénocque, Hesse, Soyez et Poujol de Fréchencourt.

3° Pour l'archéologie, MM. Garnier, Duval, Josse, Dubois et Pinsard.

Ces propositions sont adoptées.

Sur la demande de M. le Président la Société décide qu'elle se réunira le mardi 26 octobre pour entendre le

rapport des Commissions et le 14 novembre en séance générale.

- M. Janvier fait connaître que la tombe de M. Bouthors est en bon état d'entretien, il pense cependant qu'il faudrait faire repeindre la grille qui l'entoure. M. Janvier est prié de faire exécuter ce travail.

M. Janvier termine la lecture du chapitre de son histoire de Picardie relative au règne de Philippe-Auguste.

-M. Josse donne la description du tombeau de messire Jehan du Gard, cinquième du nom, chevalier, seigneur de Méricourt-sur-Somme. (Voir page 105).

M. Poujol de Fréchencourt analyse le contrat d'ingression de Catherine Cornet, sa fille, lors de son entrée au couvent de Sainte-Ursule d'Amiens le 5 juin 1631. (Voir page 113).

- M. Pinsard met sous les yeux de la Société le dessin d'une sculpture en pierre qu'il a découverte dans une maison de la rue des Vergeaux portant actuellement le n° 60.-M. Pinsard veut bien l'offrir à la Société qui en fera hommage au Musée si elle le juge convenable. Il en donne la description. (Voir page 117).

DÉCOUVERTE D'UN SARCOPHAGE A FLUY.

Note par M. PINSARD.

Il y a quelques mois, on lisait dans un journal d'Amiens une note signée par M. l'abbé Jumel, annonçant qu'on venait de découvrir à Fluy, canton de Molliens-Vidame, un sarcophage en pierre dure.

J'ai été, le 29 juin dernier, visiter le lieu où se trouve ce tombeau. Il existe encore, sorti de sa fosse et déposé aux abords de son gisement.

Le plateau de Fluy est à peu près limité par les villages de Fluy, Seux et Briquemesnil. Son élévation au-dessus de la mer est de 123 mètres.

Le lieu où se trouve le tombeau est un canton qui porte le nom de derrière Saint-Pierre. C'est un point du versant de la plaine qui incline vers la vallée dite vallée Rouane.

La fosse est toujours ouverte la profondeur est d'environ 1 mètre; la hauteur moyenne du sarcophage étant de 0,63, il n'était recouvert que d'environ 0,37 de terre. Elle est creusée dans un terrain de craie, et orientée de l'Est à l'Ouest de telle façon que les pieds du mort étaient au Levant et la tête au Couchant.

N'ayant pas de boussole, je n'ai pu déterminer exactement la direction du grand axe de la tombe.

Le sarcophage se compose de trois morceaux pour la cuve et de trois morceaux pour le couvercle. Le tout est très grossièrement taillé. Les parois sont épaisses, elles ont en quelques points 13 à 15 centimètres. Le fond atteint celle de 0,20 à 0,22 centimètres. Vers la tête et dans la partie inférieure du sarcophage il y a un relèvement qui n'est peut-être qu'un manque de pierre. Le couvercle est taillé en dos d'âne dans le sens transversal.

Aucune inscription, aucune ornementation ne se rencontre sur ce sarcophage. La forme n'est que particulière et non caractéristique d'une époque. Aussi est-il difficile de fixer une date ȧ cette sépulture.

La longueur totale prise extérieurement est de 2 mètres 10 et intérieurement de 1 mètre 96 environ. Si le mort emplissait ce dernier espace, il était d'une grande taille.

Les faces latérales ne sont pas parallèles entre elles, elles donnent une largeur de 0,55 aux pieds et de 0,75 à la tête. A cette forme on pourrait peut-être assigner une époque.

La profondeur de la cuve est de trente centimètres en moyenne. Ce cercueil ne renfermait que les ossements du mort, sans aucune monnaie, sans vase, armes ou autres objets qui se trouvent assez ordinairement dans les tombes et souvent à côté.

M. l'abbé Jumel dit que les caractères distinctifs de ce sarcophage le font remonter selon toute probabilité à l'époque carlovin. gienne. Cette appréciation est peut-être un peu hasardée, car, ainsi que je l'ai dit plus haut, il est dépourvu d'ornement et d'inscription et il est très grossièrement taillé.

Je pense que le sarcophage n'est pas seul dans le champ où il se trouve; on pourrait s'en assurer à peu de frais en se bornant à faire une tranchée perpendiculairement au grand axe. S'il y a là un cimetière, on rencontrera des tombes à peu de distance sur cette ligne.

Si la Société veut bien m'autoriser à faire quelques dépenses, je ferai faire une tranchée de 1 mètre de largeur sur 10 mètres de longueur. Si dans cet espace je n'ai rien rencontré, on pourra en conclure que la tombe est seule dans ce champ.

J'indique la direction de la tranchée en me basant sur les alignements ordinaires des tombes dans les cimetières des premiers siècles de notre ère et dans ceux qui ont été récemment fouillés à Vers et à Saleux et dont j'aurai l'honneur de vous entretenir.

« PreviousContinue »