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marbres dans sa partie inférieure ; la partie supérieure des murs et les voûtes sont entièrement incrustées de mosaïques.

On remarque d'abord, dans la coupole, une croix au milieu d'un ciel étoilé; puis à l'entour sur les murs, les quatre évangélistes figurés par leurs symboles, des prophètes, un vase rempli d'eau, près duquel sont des colombes, etc., etc.

Le Christ est représenté sous la figure du bon pasteur; il caresse ses brebis qui écoutent sa voix.

Près du tombeau de Gallia Placidia, on voit le Christ, l'épaule chargée de la croix et le livre des évangiles à la main; deux cerfs qui s'approchent d'une fontaine, etc.

Enfin, des arabesques, des méandres, des guirlandes de fleurs et de feuilles, forment des bordures autour de ces divers tableaux.

L'une des mosaïques les plus intéressantes de Ravenne est dans l'église St.-Apollinaire intra muros. Les murs latéraux de la nef en sont couverts. A droite, on distingue d'abord le palais de Théodoric orné de colonnes et d'arcades fermées

à

par des espèces de voiles ou de rideaux, et d'où paraît sortir une longue file de martyrs ayant la main une couronne et se dirigeant vers le Sauveur, assis sur son trône entre quatre anges,

à l'extrémité opposée de la nef. Du côté gauche, on voit une autre procession de vierges et de saintes femmes, tenant aussi des couronnes et sortant du faubourg de classe, où était le port, pour aller adorer la Sainte Vierge, tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux, et qui termine de ce côté cette longue file de personnages. Le nom des Saints et des Saintes est écrit en mosaïque et leurs images, hautes d'environ 8 pieds, sont séparées les unes des autres par des palmiers. Des anges précèdent chacune de ces deux troupes et conduisent les hommes vers NotreSeigneur; les femmes vers la Sainte Vierge.

La tribune de la basilique de St.-Apollinaire in classe est encore décorée de mosaïques de la fin du VII. ou du VIII. siècle (1).

(1) On y voit la transfiguration du Christ sur le mont Thabor. Une main sortant des nuages, et représentant Dieu le père, montre J.-C dessiné en petit sur une croix enveloppée d'un cercle d'azur étoilé. Aux pieds de la croix on lit salus mundi, et à l'extrémité de chaque bras, on remarque la première et la dernière lettre de l'alphabet grec A. Q., qui indiquent, comme tout le monde le sait, que le Christ est notre commencement et notre fin. A côté du cercle on voit Moïse et Elie, et en-dessous trois agneaux représentant Pierre, Jacques et Jean, qui assistèrent à la transfiguration. Plus bas on distingue St. Apollinaire, vêtu de la chasuble antique et du pallium archiepiscopal; à sa gauche et à sa droite sont distribués douze agneaux qui représentent les fidèles attentifs à sa voix. Çà et là sont figurés des monticules, des pins, des oliviers, des

Enfin, à Rome et ailleurs, plusieurs églises ont aussi conservé des mosaïques fort anciennes (St.-Agnès hors les murs, St.-Praxède, dans le baptistère de St.-Jean-de-Latran, dans l'église des Saints Irénée et Achillée, etc., etc.).

On trouve en Italie des mosaïques de diverses époques, depuis le V. siècle jusqu'au XIII.; il est assez difficile de distinguer ces dernières des plus anciennes, car elles sont traitées à peu près de même, par suite de l'obligation imposée aux artistes de copier toujours les mêmes figures, sans y rien changer.

Les tableaux en mosaïque et les peintures à fresque représentaient le Christ, les apôtres ou d'autres personnages, tantôt sous leur forme

cyprés, des fleurs et des oiseaux. Du côté du nord, on a représenté la consécration de la basilique par l'archevêque St. Maximien; à la gauche du prélat sont deux prêtres et un acolyte tenant à la main un encensoir et un autre vase. A droite de l'archevêque est l'empereur Justinien qui lui présente un phylactère où sont consignés probablement les privilèges accordés à son église; auprès du prince se tiennent deux autres personnages. Plus loin on en distingue un troisième qui porte autour de sa tête le nimbe carré et un vase à la main. Entre les fenêtres, on voit les saints archevêques Ecclésius, Sévérus, Ursus et Ursicinus en habits pontificaux, tenant de la main gauche le livre des évangiles et donnant de la droite la bénédiction au peuple. Du côté du sud, on a représenté les trois sacrifices de l'ancien Testament : ceux d'Abel, de Melchisédech ot d'Abraham.

véritable, tantôt sous diverses formes emblématiques dont l'usage fut consacré à partir du IV. siècle.

Ainsi le Sauveur est souvent figuré par un agneau élevé sur un tertre et auquel rendent hommage douze autres moutons représentant les douze apôtres.

L'agneau seul avec la croix représente JésusChrist.

Tout le monde sait que la figure du Bon Pasteur portant un de ses agneaux sur ses épaules et tenant à la main sa houlette ou pedum, est l'image de la communauté chrétienne.

Le bœuf, l'ange, l'aigle et le lion furent les symboles des quatre évangélistes.

Plusieurs autres animaux expriment des idées symboliques. Les colombes sont prises pour symbole de la pureté et de la douceur chrétiennes ; le paon ou le phénix est l'emblème de l'immortalité de l'âme et de la félicité éternelle; les cerfs ou les daims qui viennent se désaltérer à une fontaine sont l'image des chrétiens aspirant aux eaux vivifiantes (1).

(1) On trouve le même sujet sur les anciens sarcophages chrétiens (V. la 6°. partie du Cours). Le cerf ou le daim est un des animaux sacrés le plus habituellement reproduits. Anastase parle de cerfs en argent placés dans les baptistères autour de la piscine dans laquelle ils jetaient l'eau, faisant ainsi l'office de robinets.

Les poissons étaient emblématiques de la qualité de chrétiens.

Outre les ornements sculptés et peints sur les murs, on voyait encore dans les églises des tentures en étoffes plus ou moins riches.

On suspendait des rideaux aux balustrades qui entouraient le sanctuaire, aux arcades des nefs,

etc.

Les portes elles-mêmes étaient fermées au moyen de rideaux, dont la tradition s'est conservée jusqu'à nos jours en Italie, dans ces pesantes tentures qu'il faut soulever et pousser devant soi pour pénétrer dans les églises (1).

(1) Anastase parle souvent des rideaux qui décoraient les différentes parties des églises. Je transcris au hasard quelques-uns des passages où il en est question.

Hadrianus Papa, A. D., 772. Fecit in eadem ipsa basilica B. Petri juxta januas majores argenteas cortinas miræ magnitudinis de palliis stauracin, seu quadrapolis. Nam et per universos arcus ejusdem apostolorum principis basilicæ de palliis tyriis atque fundatis fecit vela numero sexaginta quinque....

Fecit in basilica B. Pauli apostoli cortinam majorem juxta januas principales ex palliis quadrapolis, ad instar cortinæ quam in ecclesia B. Petri fecit.

In ecclesia Sanctæ Dei Genitricis per diversos arcus ex palliis quadrapolis fecit vela numero 42.

In basilica Salvatoris fecit vestem de stauracin seu cortinam majorem ex palliis quadrapolis, sed et per diversos arcus vela syrica numero 57, omnia ex palliis quadrapolis seu stauracin....

Fecit in ecclesia B. Laurentii vestem de stauracin, et in ecclesia

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