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du premier ordre, c'est-à-dire jusqu'audessous de la grande rosace; que son fils Jean, mort en 1339, continua l'édifice; c'est à lui qu'on doit le second ordre de la façade, et peut-être une partie du troisième.-La plateforme ne fut achevée qu'en 1365. La belle tour qui la surmonte est d'une époque postérieure. En avant du mur de façade on a jeté un réseau d'arcades et de colonnettes détachées qui offre, ainsi que l'ont dit avec raison plusieurs archéologues, un voile transparent. J'ai déjà parlé de ce réseau de colonnes formant claire-voie (Page 419). Je suppose que des additions ont eu licu dans la décoration de cette façade. (Voir la page 419).

La hauteur jusqu'à la terrasse est de 230 pieds.

Le choeur en partie, consacré en 1322. La première pierre avait été posée en 1248.

Le chœur et les transepts.

Le chœur, commencé en 1315. Le transept nord fut fait plus tard; le transept sud fut commencé en 1352. -Remarquable par ses fenêtres extrêmement hautes et légères.

Le choeur construit en 1353.

En grande partie. J'ignore la date de cette église fort élégante et très-élevée, dont le style annonce le XIV.

Ce que je disais de l'église de Huy peut s'appliquer à celle de Dinan.

CHAPITRE X.

Style ogival tertiaire.

SYNONIMES. Gothique flamboyant; style perpendiculaire des Anglais.

Exposé des caractères les plus saillants du style ogival tertiaire. Etat de ce style vers la fin du XV. siecle et dans les premières années du XVI.—Catalogue d'églises appartenant à cette dernière époque et au XV. siècle.Infériorité des monuments du XV., comparés à ceux du XIII. et du XIV. siècle.-Un mot sur l'esprit qui animait alors les artistes. Retour aux formes antiques au commencement du XVI. siècle. —Style dit de la renaissance. Les productions de ce nouveau style ont été plutôt civiles que religieuses et ne doivent pas être décrites ici. Décadence rapide de l'architecture ogivale dans la seconde moitié du XVIo. siècle. On en voit encore des exemples au XVII., où elle cesse définitivement d'être employée. Conclusion.

Les caractères du style ogival de la troisième époque, que je vais énumérer, sont faciles à saisir, et l'on éprouve en général peu d'incertitude dans la détermination des monuments de cette période.

Pour bien apprécier la marche de l'art durant les derniers temps du règne de l'ogive, il suffira d'indiquer quelques coupes correspondant aux modifications que les événements et les idées apportèrent dans l'état de l'architecture.

Forme des Eglises. Il ne paraît pas qu'aucunes modifications aient été introduites au XV. siècle, dans le plan des églises; la forme générale demeura la même depuis le XIV. jusqu'au temps où l'on abandonna le style ogival pour revenir à l'architecture classique. Toutefois les artistes du XV. ont eu de la tendance à s'écarter de la régularité symétrique des XIII. et XIV. siècles, ils ont fait aux églises existantes des additions qui en détruisent souvent l'harmonie; ils leur ont accolé des chapelles hors de proportion avec celles qui existaient auparavant et qui produisent l'effet d'une excroissance monstrueuse sur le corps des édifices.

Ornements. Les formes prismatiques ou anguleuses dominent dans les moulures du XV. siècle; elles se manifestent dans les tores, les nervures, les traverses et jusques dans les moindres détails, ce qui donne aux ornements un air de maigreur, une sécheresse de trait que n'offrent point ceux des XIII. et XIV. siècles.

Ces nervures prismatiques sont peut-être le

caractère le plus frappant de l'architecture ogivale de la troisième époque et la font reconnaître au premier abord.

TRÈFLES ET QUATRE-FEUILLES. Les pétales des trèfles et des quatre-feuilles ne se terminent pas toujours par une pointe mousse comme dans les siècles précédents (pl. LV, fig. 3—5), mais par une pointe aiguë (même pl., fig. 30).

Ornementa ion végétale. Les feuillages affectent, à partir du XV. siècle, des formes tout-à-fait différentes de celles que nous avons remarquées au XIII et au XIV. Au lieu de feuilles grasses ou de feuilles d'acanthe, etc., etc., ce sont des feuilles de choux frisés, de chardon et de quelques autres plantes (pl. LV, fig. 31-32), que le sculpteur a pris soin de figurer sous les corniches.

Ces feuilles frisées se rencontrent dans les édifices, tantôt isolées ou par bouquets, tantôt formant des guirlandes; elles offrent un des caractères les plus frappants du style ogival de la troisième époque. Les feuilles de vigne ont encore été employées très-fréquemment.

LES CROCHETS, quelquefois peu différents de ceux du XIV. siècle, montrent pour la plupart un changement de forme analogue à celui des ornements dont je viens de parler.

Ordinairement ils représentent des feuilles de choux ou de chardon, frisées, arrondies contournées et ressemblant à des têtes de Dauphins (pl. LV, fig. 33).

LES ARCADES SIMULÉES sont presque toutes surmontées d'un fronton pyramidal partant des impostes, qui est souvent garni de crochets et couronné d'un bouquet de feuillages frisés (pl. LV, fig. 34). La plupart de ces arcades en renferment d'autres qui sont trilobées.

PINACLES SIMULÉS. De tous les ornements du XV. siècle, les pinacles en application (pl. LV, fig. 35) sont peut-être ceux que l'on rencontre le plus souvent sur les contreforts et toutes les parties saillantes des édifices; ils sont ornés de crochets, et se distinguent en général par beaucoup de grâce et de délica

tesse.

LES DAIS offrent aussi des couronnements pyramidaux très-compliqués; beaucoup d'églises du XVo. siècle renferment des ornements de ce genre d'une grande finesse d'exécution.

PANNEAUX. Tel est le nom que M. Rickman (1) et plusieurs autres Antiquaires Anglais donnent

(1) Essay on Gothic Architecture by T. Rickman, Architect, London 1825.

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