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septs, et l'extrémité Est de la nef leur sert de limite vers l'Ouest.

On descend dans les cryptes par des escaliers placés dans les transepts, ou dans la nef près de l'entrée du chœur, ou enfin de côté dans les collatéraux.

Lorsque le terrain s'abaisse naturellement du côté de l'Est, l'établissement des cryptes peut avoir eu pour objet principal de rétablir un niveau convenable pour le pavé du chœur; cette intention paraît manifeste dans quelques localités (cathédrales d'Auxerre, de Bourges, etc., etc.) où les cryptes ont une étendue con sidérable.

Appareils. Les principaux appareils en usage dans l'architecture romaine et dans l'architecture romane primitive se retrouvent dans celle des XI. et XII. siècles.

Le petit appareil régulier de quatre pouces carrés et le moyen appareil de huit pouces environ sur cinq se rencontrent très-fréquemment.

Les édifices construits en moellon, tels que eertaines églises de campagne, offrent assez souvent des murs en blocage. Lorsqu'on s'est servi de pierres plates, pour le revêtement, elles ont presque toujours été rangées sur le côté et inclinées alternativement à droite et à gauche

(opus spicatum); c'est ce qu'on appelle maçonnerie en feuilles de fougères ou en arête de poisson (pl. XLVIII, fig. 9). Une combinaison à peu près semblable a été figurée, mais trèsrarement par la coupe des pierres de taille de moyen appareil (même pl., fig. 13).

L'appareil réticulé (opus reticulatum ), d'un effet si agréable par la régularité de ses pièces (pl. XLVIII, fig. 8), se voit aussi dans quelques parties des murs, surtout dans les frontons. L'appareil no. 10, composé de pièces hexagones, et le n°. II, dont les pièces sont en forme de losange, ont été employés dans les murs extérieurs du chœur de l'ancienne abbaye du Ronceray, à Angers. Ces pierres sont toutes séparées les unes des autres par une couche de ciment coloré en rouge (1).

Une coupe de pierres plus gracieuse que toutes les autres est celle que j'ai remarquée dans le fronton de l'église Notre-Dame à Poitiers; ce sont des pièces circulaires rangées côte à côte (fig. 12). Les vides qui existent entre elles sont remplis par un ciment rougeâtre qui fait ressortir la rondeur de ces pièces..

On rencontre assez souvent en Poitou un

(1) Ordinairement la couleur rouge a été appliquée seulement à la surface du ciment et n'a pas plus de six lignes d'épaisseur dans les jointures des pierres.

autre appareil composé de pierres arrondies d'un côté, carrées de l'autre (fig. 15), et séparées par du ciment coloré. Une fois rangées, elles ressemblent à des écailles imbriquées, ou plutôt à certaines feuilles, car la partie arrondie est souvent placée en dessus. Elles sont disposées ainsi dans les couronnements coniques de certainės tours, où l'imitation végétale est plus caractérisée (1).

Contreforts. A peine avait on aperçu les contreforts dans l'architecture romane primitive, où ils se présentaient comme de simples pilastres destinés à orner plutôt qu'à consolider l'édifice. Ils occupent une plus grande place à partir du XI. siècle. Cependant ils n'ont encore que très peu de saillie comparativement à ce qu'ils en acquirent dans la suite; cette saillie n'excède guère un pied, et souvent elle est beaucoup moindre. La fig. 1, pl. LXI, montre ce que furent, à la fin du Xo. siècle et dans le XI., les contreforts les plus considérables.

Quelquefois ces contreforts en forme de pilastres sont ornés sur les angles de colonnes, engagées. Leurs larmiers portent parfois des moulures figurant des imbrications.

(1) On peut citer pour exemple les tours qui flanquent le portail de Notre-Dame de Poitiers, celle de Cuon (Maine-et-Loire), et beaucoup d'autres.

Les contreforts sont quelquefois, surtout dans le XII. siècle, remplacés par des demi-colonnes qui tantôt s'élèvent jusqu'à la corniche, tantôt s'arrêtent un peu plus bas et se terminent pa r un petit toit conique. On en voit de semblables dans plusieurs églises du Poitou (façades de Parthenay-le-Vieux, de St. Join de Marnes, etc., etc.), à St.-Germer (Oise), etc., etc.

IL y a des contreforts qui, formés de pilastres à la partie inférieure des murs, se transforment en colonnes à une certaine hauteur et ressem blent, vus à dis

tance à des mololzm/

colonnes portées

sur de longs pié

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bords du Rhin,

etc., les contre

forts très-plats ne

consistent souvent que dans des ressauts espacés également les uns des autres sur la muraille, comme le montre ce fragment de la façade de l'église de Marmoutier (Bas Rhin).

Nous avons déjà vu cette disposition dans le baptistère de Ravenne qui remonte au V®. siècle, ces pilastres sont faits plutôt pour l'ornement que pour la consolidation des murailles et tiennent lieu de colonnes.

Ornements. Les ornements et les moulures employés dans les XI. et XII. siècles se voient sur les archivoltes des portes, des arcades et des fenêtres, sur les corniches et sur le plain des murs.

J'ai réuni (pl. XLIX ) quelques-uns des ornements qui se rencontrent le plus fréquemment en Normandie et en Angleterre. Je vais d'abord en faire l'énumération, en me servant, pour les désigner, d'une nomenclature tirée de la forme même de ces moulures, ce sont :

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LES ÉTOILES ressembleraient assez exacte

ment aux animaux marins qui, à cause de leur

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