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DÉPOSÉ CONFORMÉMENT A LA LOI.

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PRÉSIDENT DU COMITE ARCHEOLOGIQUE DU BRABANT, ETC., ETC.

BRUXELLES

COMPTOIR UNIVERSEL D'IMPRIMERIE ET DE LIBRAIRIE

Victor DEVAUX et cie

Rue Saint-Jean, 26.

1869

Arc 10 18.38

HARVARD COLLEGE

MAR 19 1914

LIBRARY. Treat fund (2 vots in 1)

PRÉFACE.

Il existe de nos jours un préjugé assez généralement admis qui enseigne, que l'art est quelque chose qui n'intéresse que certaines classes de la société, une espèce d'article de luxe à l'usage exclusif des castes riches et privilégiées. Ce préjugé n'est pas nouveau; il a commencé à se répandre au XVIe siècle. L'engouement, qui se développa à cette époque en faveur du style classique des Grecs et des Romains, lui donna naissance. Ce fut, en effet, lui, qui amena insensiblement le sommeil lethargique, qui paralysa, pendant les deux derniers siècles, tout mouvement artistique, en provoquant le plus profond dégoût pour toute œuvre de ce genre.

Au moyen-âge, l'art était considéré comme un élément essentiel de la vie du peuple, comme une condition inséparable de son existence. Tout, depuis le somptueux palais et les incomparables cathédrales jusqu'aux moindres objets de la vie domestique, en révélait la profonde vitalité. Connais

sant ses principes et ses règles, le peuple savait apprécier le mérite et la beauté des œuvres créées par le génie des artistes. La connaissance des récits légendaires et poétiques, en cours pendant ces siècles de foi, tout en fournissant au peuple la clef des inspirations artistiques, lui imprimait un attrait irrésistible pour tout ce qui rappelait le souvenir de ces naïves croyances. Initié aux mysticisme chrétien, il savait déterminer la signification des symboles consacrés par ses ancêtres. En un mot, l'art avec ses branches si nombreuses et si variées rencontrait chez les simples fidèles des intelligences pour le comprendre et des cours pour l'aimer. Mais, il n'en fut plus malheureusement ainsi pendant les siècles qui suivirent. Depuis que le souffle de la nouveauté a passé sur les pures et sublimes créations du génie chrétien et leur a substitué les galanteries classiques de la mythologie païenne, les salutaires traditions de l'art sont devenues l'objet du plus souverain dédain et du plus profond oubli. Il est vrai, que, depuis quelques années, une forte réaction s'opère en faveur de l'art en général. De toutes parts, on voit se produire un mouvement, sans exemple dans les annales de l'histoire, qui se traduit par la recherche et l'étude des grandes et éclatantes pages que l'art s'est chargé d'écrire, pour rappeler aux générations futures la puissance féconde des siècles passés. Ce mouvement se fait sentir dans toutes les classes de la société, au point même qu'il faudrait avoir pris le parti de fermer les yeux à la lumière pour ne pas l'apercevoir. Cependant, au milieu de ce travail qui s'opère

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