On peut diviser les sarcophages en quatre classes principales: la première comprend ceux dont les quatre faces sont décorées de sculptures en simple bas-relief ou en ronde basse; la deuxième ceux qui n'offrent des sujets que sur trois de leurs côtés; la troisième ceux qui sont ornés en tout ou en partie de cette espèce de cannelures appelées strigiles, à cause de leur forme qui paraît empruntée à celle de l'instrument du même nom, et ceux qui ne présentent des sujets que sur la face antérieure seulement; la quatrième enfin, ceux dont les sculptures se bornent à un encadrement avec un simple cartel à angles aigus et rentrants (1).

Sur les sarcophages de la première classe, les sculptures sont quelquefois divisées en deux étages; ou bien elles consistent en une seule rangée de figures offrant en général plus de mérite que les premiers sous le rapport du style, et révélant une exécution mieux comprise. Ces bas-reliefs reproduisent le plus souvent des scènes ou des figures de l'ancien et du nouveau Testament disposées les unes à côté des autres quoique toujours séparées et renfermant le plus souvent une allusion relative à la résurrection et à la béatitude céleste. Généralement les sujets ou les figures de personnages qui composent l'ordonnance décorative d'un sarcophage sont isolés par des pilastres, par des colonnes engagées recevant la retombée d'arcades formant portique et quelquefois ornées de pampres, ou bien encore par des palmiers faisant fonction de colonnes, par de simples pampres chargés de leurs fruits, par de petits génies, des dauphins, des hyppocampes ou par des panneaux rectangulaires de strigiles. Parfois un médaillon un monogramme, la figure du Christ ou celle de deux époux décorent la partie supérieure de la face principale et servent de transition aux

(1) Les sarcophages de chacune de ces catégories se divisent à l'intérieur en deux, en trois et mème en quatre compartiments. On les distinguait sous les noms hibrides: bisomus, trisomus, quadrisomus.

sujets. Quelques sarcophages destinés à la sépulture de deux époux, tel que celui de Probus, préfet du prétoire et de Proba Faltonia, sa femme, méritent une étude spéciale. La partie centrale de ces sortes de monuments est ordinairement occupée par un disque circulaire, quelquefois creusé en coquille, à l'instar des imagines clypeata des anciens (1) et sur lequel se détachent les figures des époux en pied ou en buste et ayant parfois au milieu d'eux Notre-Seigneur.

Les sarcophages à strigiles sont ordinairement d'une composition plus simple et nous semblent avoir été employés par des fidèles moins favorisés de la fortune qui remplissaient de la sorte les champs du monument sans devoir les couvrir entièrement de figures, mode de décoration le plus dispendieux. Nous trouvons pourtant que le bon goût de certains artistes a mêlé assez souvent les strigiles avec les sculptures à sujets, de manière à produire des repos et à contribuer ainsi à l'élégance et à l'harmonie de l'ensemble. Ces sculptures offrent presque toujours au milieu de la face antérieure un sujet composé d'une, de deux ou de trois figures, savoir le bon Pasteur, une orante, deux époux, une matrone chrétienne entre deux docteurs, ou le Christ entre deux apôtres et, aux deux extrémités, une autre figure d'ordre allégorique, telle que celle du bon Pasteur.

On pourra se former une idée générale des sarcophages chrétiens du meilleur temps, en examinant les dessins qui accompagnent cet article et qui nous représentent quatre faces différentes de monuments de ce genre trouvés dans le cimetière du Vatican et conservés aujourd'hui dans le nouveau musée de Latran.

(1) Ces images étaient de petits boucliers d'argent ou d'autre matière sur lesquels le buste d'une divinité ou le portrait d'un empereur était sculpté en relief et de profil. Le droit de porter ces images équivalait chez les anciens à nos décorations modernes et la coutume de se parer de ces 'signes honorifiques remonterait, au témoignage de Suétone, à une haute antiquité et même, au rapport de Pline, jusqu'aux Troyens.