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voûtes ordinairement surbaissées qui les dominent, des loculi, niches ou alvéoles creusées dans le tuf et superposées horizontalement de manière à présenter des séries dont le nombre varie de quatre jusqu'à douze. Ces loculi contenaient un ou plusieurs corps et quelquefois aussi des

ampoules ou vases de sang, le plus souvent scélés dans la paroi au

moyen de mortier calcaire. Ces tombes sont fermées par des tegulæ ou tuiles plates, des plaques de marbre, d'albâtre, de granit, ou par des briques posées de champ, soigneusement cimentées et raccordées avec les parois de tuf. Sur ces myriades de tablettes sont gravés des sigles, des inscriptions, des allégories et des symboles de toute nature, rappelant le dogme consolant de la résur

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rection des corps. La simplicité, la brièveté, la contexture générale, l'emploi de certains mots et de certains signes distinctifs caractérisent essentiellement ces inscriptions.

et empêchent de les confondre avec les épitaphes contemporaines des gentils.

§ II. Chambres sépulcrales.

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En parcourant ces sombres galeries, où tout rappelle le néant de l'homme et la foi en la résurrection future, on rencontre à certains intervalles des ouvertures pratiquées

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dans les parois et donnant accès à des chambres sépulcrales, appelées cubicula. Ce ne sont, à proprement parler, que des lieux de sépulture de famille. Ces cubicula présentent les formes les plus diverses et parfois même les plus irrégulières. Quelques-uns d'entre eux reçoivent l'air et la lumière. par des ouvertures verticales en cône renversé, ou obliques, pratiquées dans la voûte et donnant sur la campagne; mais la plupart n'étaient éclairés que par la lueur vacillante de lampes que l'on y a retrouvées en très-grand nombre. Au

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chevet de l'abside ou à l'un des côtés principaux de ces chambres se voit presque toujours une excavation recouverte en arc de cercle et désignée sous le nom d'arcosolium. Cette excavation renfermait le plus souvent dans sa partic inférieure la tombe d'un martyr, recouverte d'une table (solium) de marbre ou de pierre. Cette table servait d'autel pour offrir en holocauste la victime sans tache de la loi nouvelle, aux jours anniversaires du martyr dont les restes s'y trouvaient déposés, jours auxquels les chrétiens se réunissaient près de cette tombe pour tenir une assemblée appelée station.

Les cubicula étaient pour la plupart creusés aux frais des fidèles riches ou aisés qui les choisissaient pour y préparer un lieu de sépulture commune pour eux, leurs parents et leurs amis. C'est ce qui explique le grand nombre de loculi que l'on rencontre dans ces chambres qui, par les peintures qui les décorent, attestent visiblement la piété que l'on avait pour les défunts et le soin que l'on prenait de conserver leur mémoire. L'importance que les premiers chrétiens attachaient à voir leurs cendres reposer à côté des restes vénérés des confesseurs de la foi, nous fournit à son tour le motif de leur présence aux endroits principaux de ces chambres sépulcrales.

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Les cryptes, que l'on distingue communément des cubicula, se composent de deux et quelquefois de plusieurs chambres contiguës et disposées de manière à pouvoir servir à la réunion des fidèles et à la célébration des saints mystères, lorsqu'un édit de proscription les obligeait de chercher un refuge pour défendre leur vie. Plus spacieuses et plus élevées que les simples chambres sépulcrales, qui généralement sont basses et étroites, les cryptes ou églises sont toujours geminées pour la séparation des sexes. Rien ne saurait nous fournir une idée plus exacte et plus complète de ces

oratoires souterrains, que le plan que nous donnons ici de l'un d'eux. Découverte en l'année 1842, dans le cimetière de sainte-Agnès cette crypte date, selon toute probabilité, du IIe siècle de l'Église (1).

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(1) Nous comptons comme une bonne fortune l'occasion qui nous a été fournie en 1867, dans le parc de l'exposition universelle de Paris, où nous avons vu en grandeur naturelle la reproduction d'une partie d'ambulacrum et d'une crypte des catacombes romaines.

L'effet en était saisissant, car les dispositions avaient été prises de manière à isoler complétement ce modèle archéologique de l'activité fiévreuse qui régnait dans le pandemonium universel.

Ce modèle situé contre le portique de la gare, vers l'avenue de Suffren, avait été construit sous la direction du commandeur Jean-Baptiste de Rossi, aidé de son frère, le chevalier Michel-Étienne de Rossi, de MM. Gnoli, Grégoire Mariani et Filippo Settele, par les ordres et aux frais de Sa Sainteté le pape Pie IX.

L'ambulacrum était garni de niches sépulcrales, avec inscriptions gravées sur pierre, peintes sur briques ou écrites sur chaux (gramti) à la manière égratignée.

Le cubiculum figurait une chambre voûtée du IIe siècle, avec parois creusées de trois arcosolia.

Un lucernaire (luminare cryptæ) éclairait ce souterrain dont les peintures remarquables avaient été empruntées en grande partie aux fresques des cryptes du cimetière de Lucina.

Dans cette construction factice de véritables plaques de terre cuite antique,

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