LE CORRESPONDANT GR MORT DE Mo L'ARCHEVÊQUE DE PARIS La consternation mêlée d'horreur que la mort sanglante de Monsei gneur l'Archevêque de Paris a répandue sur la France et sur la chrétienté tout entière est loin d'être dissipée. Aussi nous ne venons point trop tard, si ce n'est au gré de notre reconnaissance, pour unir nos amers regrets à ce deuil qui pèsera longtemps sur les àmes. Diea veuille qu'elles perdent bientôt le souvenir lugubre du meurtrier, mais qu'elles conservent à jamais l'exécration du meurtre, et la mémoire vénérable de la victime! Depuis un mois, on a beaucoup trop parlé du meurtrier, et je ne sais quelles ténébreuses menées de la calomnie et d'une curiosité malsaine avaient presque trouvé le secret d'un reste de pitié coupable en sa faveur. Mais, devant la cour d'assises, le malheureux a, de ses propres mains, rendu muette toute défense et tué toute commisération. Dieu peut toujours le pardonner, mais les hommes ne peuvent plus le plaindre; car il s'est révélé tel qu'il est, ni fou, ni fanatisé, ni opprimé, ni désespéré, mais simplement féroce. On avait mis en avant ses malheurs et ses opinions. Ses malheurs! mais qui donc a maltraité cet homme, élevé par charité, ordonné avant l'âge, pardonné après tant de fautes, secouru quand le pardon n'était plus possible, et envers lequel on n'a eu qu'un seul tort, le tort d'une trop grande bonté? Ses opinions! qu'ont donc de commun de prétendues susceptibilités d'esprit sur l'amour pieux de la Vierge sans tache |