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niche. C'est un tombeau élevé par un romain à sa fille ;

On a remarqué, dans la maison de M. Lepère, en face de la tour de la cathédrale, une statue de femme dans une

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TOMBEAU DE JUCUNDA, A AUXERRE.

il était logé dans l'intérieur du mur et la découverte remonte au XVIIe siècle. Il a été publié par Montfaucon et le comte

de Caylus.

Après avoir suivi le petit côté de la cité le long de la préfecture, autrefois l'évêché, dont les bâtiments s'élevèrent au XII. siècle exactement sur le mur de fortification, le Congrès est remonté à la porte pendante, ouverte au moyen-âge pour donner aux habitants de l'intérieur de la cité la facilité de communiquer avec le port et la rivière. De ce point à l'autre bout de la cité, du côté ouest, règne une ligne presque droite, formée par la rue des Grands-Jardins, ainsi nommée à cause du grand nombre de jardins qui y existe encore. Le mur romain a été reconnu dans cette partie en plusieurs endroits. C'est toujours, lorsque les assises de base ont été enlevées, un blocage épais de cailloux, noyés dans un mortier indestructible; à une hauteur de quelques pieds le parement du petit appareil s'élève et s'étend sur tout le reste.

La visite de la tour d'Orbandel, à l'angle nord de la cité, ou plutôt de l'emplacement qu'elle occupait, car elle était à moitié détruite, n'a présenté rien de nouveau. C'est là qu'était jadis la fameuse inscription

AVLVS HIRTIVS ET CAIVS VIBIVS

PANSA COSS.

qui a servi d'argument aux auteurs auxerrois, pour faire remonter, à tort, la construction des murs romains au temps d'Auguste.

A la porte de la tour de l'horloge, le mur a été trop dénaturé, pour qu'on puisse en reconnaître le caractère primitif. La tour a été au moyen-âge, sinon détruite, au moins recouverte d'un parement nouveau qui n'a rien de romain. Elle s'élève ensuite à une certaine hauteur en pierre d'appareil

moyen. L'espèce de campanille qui la surmonte, est moderne et a remplacé une flèche élégante détruite par le feu en 1825. M. Lorin, architecte, présente la note suivante sur des constructions présumées avoir appartenu à des bains, trouvés à Auxerre.

NOTE DE M. LORIN, ARCHITECTE,

En 1845, près de la porte Frécaut ou des Bains, dans la cité d'Auxerre, dans la cour d'une maison située rue des Lombards, presque en face de la rue de Milan, je fis exécuter des fouilles pour la construction d'une citerne.

A environ 0m 30c. au-dessous du sol actuel de la cour, les terrassiers rencontrèrent une série de murailles paraissant, au premier aspect, des fondations d'anciennes constructions; j'ordonnai la démolition de ces murs, dont la position ne se coordonnait pas avec le plan des constructions nouvelles.

L'excessive résistance qu'ils opposèrent à la pique des ouvriers, me fit changer d'avis; je résolus de les employer, si toutefois ils descendaient assez profondément dans le sol : j'ordonnai alors que les murs découverts fussent conservés et qu'on déblayât seulement les espaces compris entre eux, ce qui fut fait.

A 1. 50. environ de profondeur un nouvel obstacle se rencontra, c'était le sol des pièces dont nous ne connaissions encore que les murs; le déblai complété, voici l'aspect et la description de l'espace découvert.

Au sud-est, un escalier en pierre dont il restait quelques marches conduisait à un corridor ou vestibule servant de dégagement aux pièces suivantes : une première pièce de trois mètres en carré environ dont le carrelage en terre cuite était en grande partie intact; dans cette pièce se trouvaient: un fourneau, et derrière ce fourneau, engagés verticalement

dans le mur, deux tuyaux en terre cuite, accolés l'un à l'autre ; deux tuyaux semblables horizontalement et également accolés se dirigeant sous le carrelage du côté de la partie de la cour qui ne fut pas fouillée.

A côté de cette pièce, on en voyait une autre très-étroite qui ne pouvait être qu'une dépendance immédiate de la précédente, car elle n'avait point d'autre issue que l'ouverture qui la faisait communiquer avec elle.

A droite du vestibule, une indication d'ouverture conduisait sans doute dans d'autres parties de l'édifice que nous n'avons pas pu examiner, les fouilles n'ayant pas été poussées plus loin.

A quelques mètres seulement au nord-ouest de ces constructions existe un puits, de forme elliptique, comblé aujourd'hui.

Les tuyaux quadrangulaires avaient en dimension douze centimètres de largeur sur huit d'épaisseur, légèrement arrondis à leurs angles, les surfaces couvertes de stries ondulées.

Le carrelage de la pièce principale était formé de larges tuiles à rebords de trente-trois centimètres carrés environ, posées de manière à s'emboîter; l'espace compris entre deux de ces emboîtements était rempli par une autre tuile sans rebord.

Le fourneau avait environ 1". en carré, un côté seulement restait debout et les traces que l'on y remarquait suffisaient pour faire reconnaître que la partie supérieure avait dû recevoir une chaudière cylindrique.

Mode de construction. Le parement intérieur du puits était en très-petit appareil régulier, la maçonnerie de tous les murs semblable à celle des murs de la cité et tout aussi résistante.

Le carrelage était posé sur un mortier particulier, composé de chaux et sablon, provenant sans doute de la montagne

Saint-Georges; les murs étaient enduits de ce même mortier; les carreaux et les tuyaux étaient tellement adhérents à ce mortier, qu'il nous a été impossible d'en conserver un seul.

De tout ce qui précède peut-on conclure que là se trouvaient les bains romains ou gallo-romains qui ont donné leur nom à la porte voisine? Je laisse à de plus aptes que moi à `en décider.

Le Secrétaire,

QUANTIN.

Première séance du 16 juin.

Présidence de M. CHALLE, Vice-président de la Société des sciences historiques de l'Yonne.

Le bureau est composé de MM. CHAILLOU DES Barres, DE GAUMONT, PROU, CARLIER, DE GLANVILle, LEPETIT, GAUGAIN, QUANTIN et DEY.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Robineau-Desvoidis indique comme se rattachant à la fois à l'époque celtique et à l'occupation romaine, les vastes et nombreux gisements de scories de fer de la Puisaie, connus sous le nom de ferriers.

En les exploitant pour la construction et l'entretien des routes, on a plusieurs fois découvert, dans l'intérieur même de ces ferriers, des ustensiles de ménage, des médailles du Haut-Empire, et, à Mezilles en particulier, une statuette de Vénus, dessinée dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.

Ces exploitations métallurgiques avaient lieu au milieu des bois mêmes d'où le minerai était extrait. On l'y apportait

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