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Mgr. l'archevêque de Sens et M. l'abbé Chauveau, son grandvicaire, de ne pouvoir assister au Congrès.

Il est rendu compte d'adhésions semblables de la part de MM. le comte de Chastellux; de Fontenay; L. Coutant des Riceys Duperré, à Subligny; L. de Louvois et de ClermontTonnerre, à Ancy-le-Franc; E. Tartois ; L. de Bastard; Mathieu, architecte à Clamecy; comte Fr. de Straten Pouthon; Pelissier, curé d'Hery; Robin, curé de Vilsen-l'Archevêque ; comte de Tanlay; Frémy, représentant de l'Yonne; Née, curé d'Entrains; de Boutin, juge à Paris; Crosnier, grandvicaire de Nevers; Lacam fils.

M. Pigeory, architecte à Paris, directeur de la Revue des beaux-arts, dépose sur le bureau plusieurs exemplaires de la publication qu'il dirige, et annonce qu'il a été délégué par la Société libre des beaux-arts pour assister au Congrès et prendre les notes nécessaires pour rendre compte des discussions.

Il est fait dépôt de plusieurs mémoires adressés au Congrès, savoir :

Une Notice sur la ville et l'église de Cosne, par M. Crosnier;

La Description de l'église d'Attigny-sur-Aisne, par M. Bruge fils;

La Description de l'église de Savigny-en-Terre-Plaine, par M. Breuillard, curé de cette paroisse.

M. Quantin a la parole pour lire un mémoire ayant pour titre Coup-d'œil sur les monuments archéologiques du département.

Après cette lecture, M. de Caumont commence l'enquête archéologique à laquelle ce mémoire était une introduction toute naturelle, et adresse quelques questions sur les vestiges d'antiquités celtiques qui peuvent exister dans le dépar

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PÉRIODE CELTIQUE.

M. Baudouin d'Avallon répond aux questions posées par M. de Caumont en lisant des extraits d'un Mémoire sur des menhirs, des dolmens et d'autres pierres situées dans l'ancien pagus Avallonensis.

Il signale des fouilles qui ont amené la découverte d'une médaille celtique au type Aballo, des dolmens dans diverses contrées du Morvan, etc.

La discussion s'engage sur la nature de ces monuments. M. de Caumont est porté à croire que beaucoup de dolmens à ciel ouvert ont été primitivement renfermés dans des tumulus. Il dit que ce qu'on connaît de faits semblables doit engager à examiner de nouveau ces monuments, et qu'il faut rechercher si, au lieu d'être des autels, comme on l'a annoncé sans preuve, les dolmens ne sont pas plutôt des tombeaux. Il demande si quelques dolmens de l'Avallonnais ont été recouverts autrefois de terre et s'ils ne formaient pas des chambres sépulcrales au centre des tumulus. M. de Caumont cite des dolmens sous lesquels on a trouvé des poteries romaines et qui seraient donc plutôt des tombeaux que toute autre chose.

M. Robineau des Voidis dit qu'il y avait en Puisaye, près de Treigny, un dolmen en plein air qu'on nommait Pierreà-Midi ou Roche-qui-Tourne. Il était, comme les blocs environnants, en grès ferrugineux du pays.

M. Hermelin ajoute à la liste des tumulus mentionnés par M. Quantin dans sa Revue générale des monuments du département, celui de Cheu qui est elliptique ; ceux de Jaulges et de Bouilly qui sont circulaires et placés à quelque distance de la voie romaine. On trouve auprès de ces tumulus des ossuaires.

La nature des pierres celtiques est très-diversement inter

prétée, quelle que soit l'opinion qu'on s'en fasse. M. Quantin veut qu'on voie dans les traditions attachées à ces pierres un caractère religieux, un signe du culte superstitieux qu'y attachaient en général les Celtes.

M. Challes répond que ces attributions faites dans les anciens temps sont simplement dues à la singularité des pierres qui frappa l'imagination des populations ignorantes. Que de même qu'en Suisse, on a des légendes sur les rochers énormes qui ont roulé dans les torrents, légendes qui se sont formées à une époque assez moderne; de même, nos ancêtres composèrent à ces monuments bizarres de la nature une histoire superstitieuse.

M. le président soutient qu'il est difficile que, dans l'origine, toutes ces choses aient été ainsi partout fabriquées par la fantaisie.

M. Dupont-Longrais signale à l'île de Jersey un des plus beaux dolmens connus et en indique la disposition.

M. Robineau des Voidis rapporte que la Puysaie renferme énormément de tumulus. Il y en a, selon lui, trois catégories : 1o. les tumulus qui ont pu être consacrés au culte; 2o. ceux destinés à la défense; 3°. ceux qui ont servi de cimetières. Par de là Gien on a trouvé dans un tumulus des os et des monnaies romaines; à St.-Sauveur, dans le tumulus du Chêne-Rond, il y avait un squelette d'enfant avec une monnaie romaine et un vase aplati.

M. de Caumont passe à l'exa

PÉRIODE GALLO-ROMAINE. men des antiquités gallo-romaines.

1re. question. Sur le nombre des voies romaines qui existent dans le pays, a-t-on découvert des lignes nouvelles qui ne soient pas indiquées sur la carte de Peutinger ou dans l'itinéraire d'Antonin?

Il résulte d'une discussion à laquelle prennent part MM. Baudouin, Hermelin, V. Petit, que les voies romaines abou

tissant à Auxerre, Tonnerre et Avallon, sont toutes signalées dans la carte de Peutinger, et qu'aucune autre voie qui puisse y être rattachée n'a été depuis reconnue avec certitude.

M. Baudouin pense qu'il y avait une ligne d'Auxerre à Alise par Préhez, Aigremont, Noyers, qui est aujourd'hui à peu près détruite et qu'il serait utile de reconnaître.

Il ajoute sur un des caractères principaux des voies romaines dans l'Avallonnais, qu'il a remarqué sur les hauteurs des remblais atteignant souvent 4 mètres de hauteur.

M. V. Petit prétend que ces remblais n'avaient d'autre but que d'indiquer sûrement le tracé pendant les neiges, de même qu'on le fait encore aujourd'hui dans les pays de montagne, au moyen de poteaux placés de distance en distance.

2o. A-t-on trouvé le long des voies romaines des colonnes milliaires?

Aucune n'est signalée. M. Baudouin rappelle qu'on a fait mention d'une colonne de ce genre qui aurait existé près d'Avallon. Il signale la découverte qu'il a faite d'un autel votif à Mercure qui était situé sur le bord de la voie d'Autun à Auxerre, près de Voutenay.

3. Y a-t-il des constructions romaines ayant appartenu à des villa?

Il en a été reconnu à différentes époques sur plusieurs points du département, et elles ont été décrites dans les publications scientifiques de l'Yonne.

M. de Caumont insiste sur la nécessité de dresser une carte muette du département pour y placer successivement toutes les découvertes d'antiquités, indiquer la position de toutes les constructions romaines et des monuments remarquables des autres âges. Il voudrait aussi que l'on en formât un catalogue qui présenterait le résumé de la statistique monumentale du pays.

4o. Y a-t-il des vestiges d'aquéducs gallo - romains aux environs d'Auxerre ?

M. Quantin signale deux fragments de tuyaux en terre cuite qui sont déposés à la bibliothèque de la ville, et qui ont été trouvés dans les terrains des environs d'Auxerre.

M. de Caumont voit dans ce fait peu important un premier indice et une preuve de plus que dans toutes les villes galloromaines il y avait des acquéducs ou des conduites d'eau.

M. V. Petit demande si quelqu'un soutient encore l'opinion qu'Auxerre soit le Villaunodunum de César. M. de Caumont, interprétant le silence du Congrès, fait remarquer que ce système est aujourd'hui complètement abandonné.

M. Leclerc ne voit pas même ce qu'il importerait à l'honneur des Auxerrois de revendiquer le mérite d'avoir été battus par César.

M. Lallier rappelle que Lebeuf soutenait encore cette opinion en 1742, ainsi qu'il résulte d'une de ses lettres du 12 février adressée à l'abbé Fenel, et dans laquelle il avait fait un plan explicatif. Il y distingue trois époques où Auxerre aurait occupé trois positions différentes caractérisées par les noms de Vellaunodunum, Autricus et Autriciodorum.

M. Leblanc dit qu'Auxerre a toujours occupé l'emplacement circonscrit par son enceinte romaine; que cette enceinte remonte au temps de la conquête, et il en tire la preuve d'une inscription signalée par les écrivains auxerrois, Bargedé, D. Viole et Lebeuf lui-même, et qui était placée sur la tour dite d'Orbandel:

HVLVS HIRTIVS ET CAIVS VIBIVS PANSA COSS.

M. Quantin rapporte qu'il a trouvé, dans l'emplacement de la maison de M. Gallois, trois chapiteaux employés comme moellon au-dessous du blocage même du mur d'enceinte et posés sur le roc. Le parement extérieur était en outre en pierres de taille.

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