Page images
PDF
EPUB

n'est qu'une arcature aveugle, à archivoltes élégantes, dans

les cintres de laquelle sont des rosaces variées d'une très-grande richesse. Chaque face des deuxième et troisième étage se compose de trois fenêtres à archivoltes, séparées par des pilastres cannelés qui ont la hauteur de deux étages.

Le petit clocher est à l'angle nord de la façade : il reproduit les mêmes proportions, mais avec plus de richesse et avec moins de véritable grandeur. Chaque fenêtre est accompagnée de quatre colonnes à chapiteaux ouvragés. Les pieds-droits du second étage de la façade principale sont ornés de deux statues. Ces cariatides représentent saint Philibert et saint

Valérien, patrons de l'église et du monastère. Aux quatre angles sont des colonnes dégagées dont deux ont les fûts chevronnés, et les deux autres sont des cariatides à figure humaine.

Les deux tours de Tournus sont surmontées de flèches quadrilatères en charpente d'une hauteur médiocre.

Mesures principales. - Longueur de l'église, de la grande porte au fond du rond-point.

Id. du narthex..

[ocr errors]

Largeur de la grande nef d'un mur à l'autre.

64m. 00c.

6.30

18 60

PARTIE DE LA TOUR CENTRALE DE TOURNUS.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]
[ocr errors]

8 20

5 60

Longueur de la crypte.

Hauteur des voûtes de la crypte.

Id. des clochers, du pavé de l'église à la corniche.

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

Quelques mots encore sur ce qui reste des anciens bâtiments du monastère.

Cloitre. Le cloître était contigu à l'église, du côté du midi. Il en reste le côté qui touchait à l'église. C'est une suite d'arcades à plein-cintre portées par de lourds piliers en tout semblables à ceux du narthex et de la nef. A l'extrémité la plus rapprochée du chœur est une porte du XIII. siècle, par laquelle on communiquait avec le collatéral du midi.

Parloirs. Pour arriver au cloître, en partant du parvis de l'église, on traverse une première salle voûtée en demicintre, destinée à la distribution des aumônes ; c'était le parloir ou locutorium des pauvres. De là on entre dans une belle salle ornée, sur les grands côtés, d'une suite d'arcades aveugles du roman le plus pur; la voûte en est élevée à pleincintre et en berceau : c'était autrefois le locutorium des moines. Au centre de la voûte est une petite lanterne voûtée en forme de coupole qui dépasse le toit à l'extérieur.

[ocr errors]

Chapitre. La salle du chapitre ouvrait sur le côté est du cloître. C'est une très-belle salle dont les voûtes sont soutenues par quatre colonnes qui les divisent en neuf sections.

Une très-belle porte s'ouvre sur le cloître. Cette salle est de la plus belle période de l'art ogival.

[merged small][ocr errors][merged small]

serve quelques-uns de ses riches ornements. Il a été construit à la fin du XVe siècle.

Age de l'église. On ne peut rien dire d'affirmatif touchant la date de construction de l'église abbatiale de Tournus. Voici les seules indications que l'histoire nous fournisse sur ce point obscur; le reste appartient à la discussion.

L'abbaye existait déjà sous le nom d'abbatiale, quand Charles-le-Chauve la donna, en 875, à Geilon, abbé des moines de Noirmoutiers en Poitou, qui, chassés par les Normands, fuyaient de moutier en moutier.

L'église qui existait, lors de l'arrivée de l'abbé Geilon et de ses religieux, n'existe plus, et fut certainement remplacée par une autre plus grande et plus digne de la nouvelle communauté ; mais l'histoire est muette à cet égard. On peut supposer toutefois que les moines attendirent quelques années avant d'entreprendre cette construction, car ils étaient pauvres alors, et dans leur fuite, ils avaient sauvé plus de reliques que de tiers de sols d'or. Bientôt les donations et les offrandes arrivant à profusion, ils purent jeter les fondements de l'édifice. Cette construction première daterait donc de la fin du IX. siècle, ou tout au plus du commencement du X.; or, cette date s'accorde assez bien avec les parties les plus anciennes de notre monument.

En 937, l'abbaye fut, dit-on, brûlée par les Hongres. Si cet événement est certain, je ne pense pas que le monastère eût beaucoup à en souffrir, car nous savons que Louis d'Outremer y séjourna en 941; et comment penser qu'une abbaye aussi vaste, si elle eût été détruite, ait pu être reconstruite en quatre ans? Quoi qu'il en soit, l'église n'eut point à souffrir de ce désastre, puisqu'en 949 il s'y tint un concile.

7

En 960, l'abbé Etienne entreprend la reconstruction de l'abbaye. Il est probable qu'on reconstruisit alors le chœur, la crypte, les transepts et les chapelles rayonnantes. Il est certain d'ailleurs que l'église fut achevée à cette époque.

En 1006, l'abbaye brûla de nouveau, et il est bien certain que le chœur de l'église fut détruit. Bientôt l'abbé Bernier répare le monastère et l'église, qui fut consacrée en 1019. On peut attribuer à cette époque la partie supérieure du chœur, qui est plus moderne que sa base, ainsi que la coupole et le gros clocher.

A dater de cette époque jusqu'en 1245, il ne reste aucun document positif. A cette date, le monastère fut brûlé une troisième fois; mais il est évident que l'église n'eut rien à souffrir, si ce n'est, peut-être, dans les charpentes.

Il resterait donc à indiquer l'âge du petit clocher. On peut en faire honneur à l'abbé Pierre (1066-1106), qui porta à un haut point la prospérité de l'abbaye.

Ainsi, dans cette matière, tout n'est pas parfaitement clair; nous n'avons pas voulu clore la discussion, qui reste ouverte.

Après avoir parlé de l'ensemble de l'église, il convient de donner quelques détails sur son ornementation.

[ocr errors]

Sculpture. La sculpture n'est représentée dans l'église de Tournus que par les chapiteaux qui ornent la partie la moins ancienne de l'édifice. Ils ont deux âges distincts: les plus anciens sont formés soit de rinceaux imitant les achantes corinthiennes, soit d'enroulements plus ou moins compliqués; le rez-de-chaussée est entièrement de ce style. Les chapiteaux moins anciens représentent des monstres ou des êtres à forme humaine, grimaçant et se livrant à des contorsions. Sauf à deux ou trois, je ne crois pas qu'on puisse donner à ces chapiteaux un sens précis.

Nous avons parlé déjà des cariatides du petit clocher.

[graphic]

Peintures murales. L'é

glise de Tournus a été ornée

autrefois de nombreuses peintures.

Le narthex avait, au XIIe. siècle, ses piliers ornés de

bandes

andes rouges et bleues chevronnées en larges zigzags. Au XIVe siècle, on recouvrit ces peintures par de grandes arcatures de forme ogivale, peintes en grisailles et enveloppant chaque pilier. Sous chaque arc était représenté un saint avec son nom inscrit au-dessus de sa tête. Il reste encore sur les doubleaux quelques lambeaux de rinceaux du style roman.

Les piliers de la grande nef étaient couverts d'une façon de marbre jaunâtre vermiculé.. Sur l'intrados des arcs se développaient des méandres compliqués, encadrant des figures grotesques. Il en reste des fragments.

Les chapelles des transepts étaient peintes; sur celle du midi, on voit encore les restes de deux peintures ayant trait à l'histoire des deux saint

Jean. Ingobe nasiona enig

« PreviousContinue »