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Règlement de la Commission de Charité.

» ART. 1er.-Il est établi dans la commune d...... une commission dite de charité.

" ART. 2. Cette Commission sera composée de cinq membres; elle pourra s'adjoindre quelques personnes charitables de la commune.

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» ART. 3. Le Maire et le Curé font de droit partie de la Commission; les trois autres membres sont désignés par le Conseil municipal, qui peut les choisir en dehors de son sein.

» ART. 4.-La Commission élit son président, son secrétaire et son trésorier à la majorité des voix.

» ART. 5. La Commission est chargée de provoquer la charité des habitants de la commune et de recueillir, à l'aide de dons en nature ou en argent, une quantité suffisante de ressources pour subvenir aux besoins des indigents.

» ART. 6.- A cet effet, la Commission dresse une liste de tous les individus qui ne peuvent vivre par leur travail. Cette liste comprend deux catégories d'indigents:

» 1° Ceux auxquels seront distribués des secours entiers; » 2o Ceux auxquels seront distribués des secours partiels. » ART. 7.-Les secours ne seront accordés qu'aux individus domiciliés depuis un an au moins dans la commune.

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» ART. 8. Sont aptes à recevoir des secours entiers les indigents qui, par leur âge, leurs infirmités ou des circonstances particulières, sont dans l'impossibilité absolue de subvenir à leurs besoins.

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» ART. 9. Les indigents capables de travailler, mais dans des proportions insuffisantes avec leurs besoins ou ceux de leurs familles, sont aptes à recevoir des secours partiels ou temporaires.

" ART. 10. Les secours seront, autant que possible, distribués en nature. Les dons en argent seront convertis, par la Commission, soit en bons de pain ou de bois, soit en vête

ments.

» ART. 11. Il sera dressé une liste comprenant les noms de tous les habitants de la commune qui auront déclaré à la Commission leur intention de faire des dons en nature.

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» ART. 12.-En regard de chaque nom sera porté la quotité de blé, sarrazin, légumes, bois, vêtements ou autres secours en nature, que chaque douateur aura promis de fournir.

» ART. 13. Si un donateur désire prendre l'engagement de subvenir aux besoins entiers ou partiels. soit d'une famille pauvre, soit d'un indigent seul, le complément des secours nécessaires sera fourni par la Commission.

ART. 14.-Lorsqu'un donateur se sera engagé à ne fournir que partiellement aux besoins soit d'une famille entière, soit d'un indigent seul, le complément de secours nécessaires sera fourni par la Commission.

» ART. 15.-La Commission fera le relevé de la quotité de secours en nature promis, et elle en opérera la répartition entre les indigents selon leurs besoins.

ART. 16.-Tout indigent inscrit soit pour des secours entiers, soit pour des secours partiels, et convaincu d'avoir mendié dans l'intérieur ou hors de la commune, sera rayé de la liste.

ART. 17. Tout chef de famille qui aura fait ou laissé mendier ses enfants sera également rayé de la liste.

» ART. 18.-Tout chef de famille qui n'enverra pas ses enfants à l'école ou qui ne les fera pas vacciner, pourra être rayé de la liste de secours pour un temps qui sera déterminé par la Commission.

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Art. 19. Le chef de la famille adoptée ou l'indigent seul adopté par un donateur devra aller chercher lui-même les secours qui lui seront fournis, au jour indiqué par le donateur.

» ART. 20. Une fois par mois, la Commission se réunit pour aviser aux mesures à prendre en cas de changements survenus dans la position d'un indigent, soit pour augmenter les secours, soit pour les diminuer. Tout pauvre inscrit est tenu de donner avis à la Commission des changements survenus dans sa position, et qui le mettraient à même de se passer de secours.

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» ART. 21. — Dans sa réunion mensuelle, la Commission arrête ses comptes. Elle fait le relevé général de tous les secours en nature qui ont été distribués. Ce relevé, signé par le Président et le Trésorier de la Commission, est envoyé tous les trois mois au Préfet. »

Quel que soit le sort réservé au plan de M. Pron, M. Pron pourra toujours se faire honneur de l'avoir conçu, et toutes les personnes qui seront appelées à seconder cet intrépide administrateur dans l'exécution de son projet philanthropique, se feront sans doute un devoir de consacrer au succès toutes leurs lumières et tout leur zèle. Elles ne peuvent les mettre au service d'une meilleure cause.

L'EDITEUR.

LA FORÊT DE SCISSY.

Nous n'osons mettre dans la division Histoire et Antiquités l'article que l'on va lire. Il nous semble plus convenable de l'insérer parmi les Mélanges, comme document d'une autorité douleuse, mais qui peut servir un jour d'indication et de renseignement. Nous prenons cet article dans le Mortainais, du 9 juillet 1862, qui l'avait emprunté luimême au journal de Coutances:

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Dernièrement, M. Quenault, sous-préfet de Coutances, M. Dubois, ingénieur des mines en résidence à Caen, et M. Vibert, professeur de physique au lycée de Coutances, en allant visiter, à Bricqueville-sur-Mer, un gisement de minerai de fer signalé par le Journal de Granville, ont reconnu des traces nombreuses et incontestables de la fameuse forêt de Scissy.

» Voici ce qu'ils ont vu dans le bras de mer formant le hâvre de Bricqueville, et sur la grève voisine, à l'ouest de ce hâvre, très-près du plein.

» Au milieu d'une couche de sable tourbeux de couleur brune qui a été certainement dans un temps très-reculé de l'humus, s'élèvent à la hauteur de 15 à 20 centimètres de nombreuses tiges de bois noirci de grosseurs différentes. Au premier abord, on les prend pour les débris de clayonnage; mais quand on enlève avec précaution le sable qui les entoure à leur base, on voit que ce sont des arbres qui tiennent encore à cette ancienne couche végétale par leurs racines.

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Le bois est mort, on le rompt ou on le coupe facilement ; mais on reconnaît parfaitement la peau, les diverses couches concentriques indiquant l'âge de l'arbre, et on distingue aisément à quelles essences de bois les troncs ou les branches ont appartenu.

Le bouleau, le chêne et le châtaignier sont les espèces que l'on rencontre le plus fréquemment.

Ces Messieurs étaient évidemment sur l'emplacement de l'ancienne forêt de Scissy qui cessera d'être fantastique pour tous ceux qui, pendant la saison des bains, voudront bien aller à basse-mer chercher le frais, non sous ses ombrages, mais au milieu de ses racines. Peut-être découvriront-ils, inscrites sur l'écorce de quelques troncs d'arbres surmontant le sable, des devises d'amour, celtiques ou romaines, qui leur permettront de préciser la date de l'invasion de la mer; et, s'ils ont un peu d'imagination, ils pourront, inspirés par les

ruines de la forêt, inventer le roman celtique, comme un auteur moderne, inspiré par celles de Carthage, a inventé le roman carthaginois.

» L'invasion de la mer n'a pas dû être violente dans cette partie de la forêt, puisqu'elle n'a pas renversé les arbres. A-telle été lente, ou bien cette partie de forêt était-elle placée dans des conditions telles qu'il ne s'y est pas formé de courant? On ne saurait le dire. Ce qu'on ne peut s'empêcher de constater, c'est que les arbres sont restés en place et dans le terrain même où ils ont végété.

» Ce terrain contient un assez bon minerai de fer dans les endroits où des sources ferrugineuses ont agglutiné et pétrifié l'humus. Mais ces couches n'ont pas une étendue et une puissance suffisantes pour être exploitées.

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Fête de l'Agriculture.

Séance publique de la Société d'Agriculture de l'arrondissement, tenue à Cherbourg jeudi 25 septembre.- Rapports; distribution des Primes et des Récompenses.-Banquet (1).

La Société d'Agriculture a célébré sa fête annuelle à Cherbourg jeudi dernier.

A l'issue du concours d'arrondissement pour les primes d'excellence, la Société d'Agriculture à tenu séance publique

(1) Nous regrettons que l'espace ne nous permette pas de consacrer bon nombre de pages, chaque année, à nos Sociétés d'Agriculture; mais seules elles rempliraient les dix feuilles qui nous sont accordées par le Conseil général. Si ce Conseil nous accordait les vingt feuilles que nous avons dés long-temps demandées, nous donnerions sur chacune de nos Sociétés d'Agriculture des articles comme celui de notre collaborateur, M. Géhin-Vérusmor, sur la fête de l'agriculture, à Cherbourg, le 25 septembre 1862. L'EDITEUR.

dans la salle d'asile, mise à sa disposition par M. le Maire, et ce vaste local a à peine suffi à la nombreuse assistance qui se pressait dans son enceinte.

M. le comte de Tocqueville, président de la Société d'Agriculture a ouvert la séance par le discours suivant :

"Messieurs,

» Vous venez d'assister à notre grand concours annuel d'agriculture. Vous avez pu constater les progrès qui se font remarquer chaque année dans les animaux présentés, soit dans les génisses, les vaches, les verrats, les béliers et brebis; les taureaux offraient quelques bons reproducteurs.

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Espérons que les cantons un peu en arrière reprendront leur distance, et marcheront de pair dans la voie du progrès! » Notre race chevaline est florissante; au concours des poulinières du 14 de ce mois, le nombre, la qualité des mères et la distinction des poulains prouvaient la supériorité incontestée de notre race. Les courses du 7 ont été le complément de ces épreuves. Elies sont, je l'espère, fondées désormais parmi nous. Elles produiront des cavaliers habiles et hardis, et pousseront encore plus dans nos contrées à l'élève du cheval, en en donnant le goût. Il faut aimer pour perfectionner et embellir. L'Arabe, qui fournit le type primitif de nos races, vit sous sa tente avec sa cavale chérie; elle fait partie de la famille. Notre Société d'Agriculture ne se borne pas seulement à primer les animaux, elle porte son attention sur les lieux qui les renferment et les produisent. Elle a fondé des primes pour la bonne tenue des fermes, la préparation des fumiers, cet élément indispensable à toute agriculture. Elle encourage la culture des plantes racines, si nécessaire pour l'engraissement du bétail.

» Pour cultiver cette terre qui nous fait vivre, il faut des bras laborieux et intelligents. Nous avons sans doute de bons cultivateurs, qui savent que le travail des champs est en considération parmi nous; mais il faut que leurs enfants marchent sur leurs traces, qu'ils apprennent de bonne heure à honorer la profession de leurs pères, pour les imiter un jour, en suivant cette respectable carrière. Nous avons pensé aux écoles, où le jeune âge puise ses enseignements; nous avons fondé des récompenses aux instituteurs primaires qui donnent l'instruction élémentaire agricole aux élèves confiés à leurs soins.

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» Ces maîtres modestes et studieux, qu'on ne saurait environner de trop d'estime, ont répondu à notre appel par un grand nombre de mémoires intéressants, où ils expliquent la théorie de leurs leçons agricoles. Je veux mentionner ici le concours si utile que nous ont donné M. l'Inspecteur de l'académie de Saint-Lo et M. l'Inspecteur primaire : ils ont ajouté à nos avertissements des instructions aux instituteurs, pour

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