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LISTE CHRONOLOGIQUE

DES PREFETS DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE.

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1 an 1 mois 15 jours.
2 ans 11 mois 23 jours.
5 ans 10 mois 16 jours.
5 ans 5 mois 4 jours.
5 ans 2 jours.

3 ans 8 mois 17 jours.
6 ans 4 mois.
Non installé.
6 ans 2 mois.
6 ans 8 jours.
5 ans 3 mois.
2 mois 2 jours.
2 mois.

8 mois 22 jours.

2 ans 10 mois.
1 mois 26 jours.
1 an 6 mois 8 jours.
6 ans.

2 ans 5 mois 15 jours.
Non installé.

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ÉTAT DES GRAINS

VENDUS

Dans les principaux Marchés du département de la Manche,

Depuis et compris le 1er janvier 1861, jusqu'au 31 décembre de la même année.

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Prix moyen de l'hectolitre.... 27.21 >> 18.06 12.83 13.39 11.34

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Comme la ville que nous nous proposions de visiter après Saint-Lo était Mortain, nous primes la route qui y conduit le plus directement.

La campagne que nous eûmes à traverser présentait les mêmes caractères que celle par laquelle nous avions passé pour arriver à Saint-Lo: des côteaux et des vallons, de vertes prairies, des vergers, des haies d'arbres.

La première ville de quelque importance que nous rencontrâmes fut Thorigny : elle est située sur une hauteur. Au centre de cette ville, sur une éminence, s'élève l'ancienne demeure des princes de Monaco. Derrière s'étendait autrefois un vaste parc, et on avait vue sur des terrasses, des tapis de verdure et des bosquets; mais aujourd'hui ce château est à demi renversé, et on en a fait une maison de ville. On a percé à travers le parc une nouvelle route publique.

Nous visitâmes, à Thorigny, l'église de Saint-Laurent, qui appartient à l'ancienne architecture normande, et celle de Notre-Dame, qui ne conserve que peu de traces de cette architecture, parmi lesquelles il faut citer la moulure conique qui surmonte une des portes....

On pourrait décrire la situation de Mortain, pour ainsi dire dans les mêmes termes que celle de Vire cependant la nature a toujours ses variétés qu'il n'est pas toujours possible au langage de rendre sensibles. A Mortain, comme à Vire, une éminence qui domine la ville avait séduit par les avantages d'une position fortifiée: on y avait élevé une forteresse,

1) Voir l'ANNUAIRE de 1862, p. 9-38.

et la cité vivait tranquille sous sa protection. Les caractères principaux de la situation des deux villes sont les mêmes; mais la scène qu'offre celle de Mortain a quelque chose de plus enchanteur, de plus attachant. Les vallées sont plus étroites, les montagnes plus rocailleuses et mieux boisées; le lit de la rivière est plus large; l'ensemble du tableau nous rappelait les paysages italiens et Tivoli, et les cascades qui murmuraient au-dessus de nos têtes, et dont nous sentions la fraicheur, justifiaient encore ce rapprochement entre les objets de nos jouissances passées et ceux de nos sensations présentes.

Nos lecteurs ont entendu parler de ces rocs où l'aigle audacieux va déposer son nid: qu'ils aillent à Mortain, et qu'ils disent si le rocher sur lequel est suspendu le château n'est point l'image de ce séjour favori du roi des oiseaux. Un roc escarpé, qui n'est lié à l'éminence que par un étroit cordon de pierre, laissait à peine un espace suffisant pour l'établissement d'un château féodal. La position formidable de la forteresse en fit autrefois une place de la plus haute importance. Ses murailles furent honorées de la présence de plusieurs princes du sang royal d'Angleterre. Aujourd'hui il ne reste plus de ce château célèbre qu'une seule tour; une habitation moderne et ses dépendances son venues enlever au site ce qu'il avait de romantique et d'imposant.

Dans l'intérieur de la ville, à peu de distance du château, se trouve la fameuse église collégiale. Qu'il y a long-temps que je désirais voir ce monument! Combien de fois me suisje bercé de voir sortir de cette église un rayon de lumière pour éclairer une question obscure! Mais cette origine du style en pointe, c'est l'eau qui s'éloigne de la bouche brûlante du malheureux Tantale; on s'en approche, on croit déjà la saisir, et aussitôt elle vous échappe (1).

M. de Gerville fait remonter la fondation de l'église collégiale de Mortain à l'année 1082, et voudrait faire croire

(1) Bien des travaux, bien des efforts ont été faits depuis Gally-Knight pour arriver à cette eau dont nos Tantales-antiquaires sont toujours avides. Nous n'indiquerons pas tous ces efforts, nous n'énumérerons pas tous ces travaux nous avons sous les yeux la collectiou du Bulletin monumental: il nous suffira de renvoyer nos lecteurs à quelques articles des vingt premiers volumes. Caractères du style ogival ou style en pointe, comme le désigne Gally-Kinght: t. I, 88 et 89; IV, 187. Epoque de sa perfection en Angleterre, t. IV, 207, de sa décadence, 210; bien plus coûteux à imiter que le style roman, 462; son emploi en Sicile par les Normands, t. V, 210; et d'abord par les Sarrasins, 217; t. X, 629; voies différentes qu'a suivies ce style en France et en Italie, t. VII, 337 Discussions sur l'origine de l'ogive, t. I, 80, 114, 122; II, 122 et suiv.; IV, 309; V, 220, 221 et suiv., 395; VII, 473: VHI, 64, 228; IX. 453. Exemples d'ogive bien avant les croisades, t. I, 81; X, 316, 661; dans l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, t. I, 88, 116; son histoire dans le sud-est de la France, 121 et

qu'elle est la même que celle qui fut construite par Robert, comte de Mortain, frère de Guillaume-le-Conquérant. Mais si cette assertion était admise, l'introduction du style en pointe aurait été antérieure d'un siècle à l'époque à laquelle on l'a toujours rapportée. Je le demande : le monument portet-il les caractères d'un style dans son enfance? Vient-il rappeler cette lutte entre les deux architectures rivales, ce mélange des formes circulaires et des formes en pointe, dont les anciens édifices de France, et en particulier en Normandie, nous révèlent avec une évidence aussi frappante que celle des autres pays, les nombreux résultats? Loin de là, l'église de Mortain, sauf une seule exception, dont il sera bientôt parlé, est marquée tout entière au cachet d'un style unique, et ce style, c'est le style en pointe développé : arcades, portes, fenêtres, tout est en pointe. Sa fondation, évidemment antérieure à celle de la cathédrale de Coutances, paraît avec non moins de certitude postérieure au XIe siècle. Elle ressemble plus, quant au style, aux édifices dont la construction a signalé le règne d'Henri III, roi d'Angleterre, qui monta sur le trône en 1216, qu'aux édifices anglais d'une autre époque quelconque.

Elle nous montre quelques-unes des ces variétés qui distinguent l'architecture en pointe de France de celle d'Angleterre, et l'on y découvre quelques caractères tout particuliers. A la différence des églises de Normandie, et à l'instar seulement des églises italiennes, elle fut dans l'origine construite sans tour. Elle est dépourvue de transepts. Ses arcades ne reposent pas sur des piliers, mais sur des colonnes. Ses chapiteaux, ses moulures et ses ornements sont des copies exactes de ceux

suiv. Ogive romane fréquente au XIe siècle, t. II, 107; sa définition, 117; X, 661. Milner a tort d'en attribuer l'invention aux Anglais, t. II 10, 125 et suiv.; X, 659, 660, 662. Opinion de Lenormand, t. II, 132. Eglises ogivales auxquelles on attribue sans raison une origine antérieure au XIe siècle, 136 et suiv. Le style ogival a brillé en France beaucoup plus tôt qu'en Allemagne, 245; adopté fort tard pour les fenêtres, 246; employé en Arménie à la même époque qu'en France, t. IV, 387; en Sicile avant de l'être dans l'Europe continentale, t. V, 210, 218, 286.-Symbolisme de la forme ogivale, t. V, 294. Beauté du style du XIIIe siècle, t. XI, 139; XVI, 66. — L'ogive italienne, antérieure au XIIIe siècle, différente de l'ogive française, t. XI, 133. L'ogive a son origine en France, t. XI, 542; XV, 304; et dans le Nord, t. XIII, 543; XV, 272; XVII, 127, 251. C'est l'intersection des arcatures cintrées, t. XII, 13; XIII, 383; XV, 447. Opinion qui la fait naître en Orient, t. XIV, 432 ; XVIII, 18; mêlée au plein-cintre dans les monuments du XIIe siècle, t. X1II, 548; XV, 93, 272; XVI, 439. Elle commence en Angleterre en même temps qu'en France, t. XV, 303.

On voit par ces indications que les avis sont loin d'être unanimes sur la matière qui préoccupait si vivement Gally-Knight; mais cette matière a été beaucoup étudiée et un peu éclaircie. Sans doute il reste encore à faire ; mais quel sujet n'est pas inépuisable? En est-il un seul à jamais incontestable et sur lequel l'esprit humain ait dit son dernier mot ? J. T.

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