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Conseil Général

DE LA MANCHE

SESSION DE 1861

MESSIEURS,

En présentant aujourd'hui à votre examen, pour la Iroisième fois, le budget et la situation des affaires du département, je dois commencer par vous remercier du constant et bienveillant concours dont vous avez bien voulu m'entourer. De mon côté, vous le savez, le désir est grand d'avoir votre confiance et vos sympathies. Permettez-moi d'espérer que, dans le cours de l'année administrative qui s'ouvre devant nous, vous continuerez à me faciliter l'accomplissement de mes devoirs, par des sentiments dont je m'honore, qui fortifient l'Administration et qui assurent la satisfaction des graves et nombreux intérêts qui nous sont confiés.

La mort a frappé parmi nous, Messieurs ce n'est pas sans une profonde douleur que je constate les

vides faits dans vos rangs. MM. Le Cardonnel, Regnault, Lamache ne sont plus. Je crois être l'interprète de vos sentiments, en payant à leur mémoire le tribut légitime de regrets dus à des hommes qui, longtemps vos collègues, avaient bien mérité du pays dont la confiance leur était acquise. Parmi les anciens membres du Conseil général, il en est d'autres que nous ne voyons plus siéger dans cette enceinte ; mais ceux-là, nous ne les avons perdus ni comme relations, ni comme sympathique concours : ils sont remplacés les uns et les autres, ceux-ci par leurs fils, ceux-là par leurs amis, et je crois être encore en communauté de sentiments avec vous, en assurant à leurs successeurs qu'ils sont les bienvenus.

L'ensemble des affaires sur lesquelles vous êtes appelés à délibérer se présente dans de bonnes conditions. Les services publics fonctionnent bien, avec ordre et régularité. Les encouragements que vous prodiguez à l'agriculture portent leurs fruits objet constant de vos préoccupations, comme de la sollicitude impériale, l'agriculture se développe, et ses produits ne cessent de s'écouler d'une manière satisfaisante. L'élève du bétail, la production du cheval sont en progrès, et les efforts de la population, couronnés de succès, grandissent sous la puissante impulsion que leur donnent votre appui et la protection éclairée du Gouvernement.

Des rapports spéciaux vous diront ce qui s'est fait, depuis votre dernière session, au point de vue des routes, de la vicinalité, de l'enseignement, de l'assistance, en un mot de tous les services départementaux.

Vous avez lu, avec joie, au Moniteur, la lettre de l'Empereur à S. Exc. le Ministre de l'Intérieur, au sujet du service vicinal. Il est inutile d'insister sur le bien qué nos communes rurales sont en droit d'attendre de cette initiative du Souverain. Tous, vous l'appréciez le jour où chaque commune sera reliée aux communes voisines par un réseau de voies faciles et sûres, l'agriculture aura obtenu un des plus grands bienfaits qu'il lui soit donné d'espérer. Grâce à l'Empereur, et avec le développement que vous avez contribué à donner au service de la vicinalité, notre beau département ne l'attendra pas long-temps.

Nos divers services publics sont l'objet d'une sollicitude également généreuse nos églises et écoles communales ont reçu, à divers titres, dans l'année qui vient de s'écouler, des subventions qui ne s'élèvent pas à moins de 170,000 fr.

De son côté, le Ministère des travaux publics est venu largement en aide à nos besoins comme travaux neufs et entretien des routes et des ports et secours à l'agriculture, c'est une somme de 1,250,000 fr., qui nous a été accordée; ajoutez-y les approbations de projets concernant les ports et l'assainissement des vallées, approbations subordonnées au vote par le département de quote-parts proportionnellement peu élevées, et vous arriverez au chiffre de 1,850,000 fr., comme expression des subventions de l'Etat, largement accordées à nos besoins et à nos demandes. Jamais, on peut le dire, la main du Gouvernement ne s'était plus généreusement ouverte, jamais non plus les populations

n'avaient mieux senti ce qu'il y a pour elles de protection et de sympathie dans le principe d'autorité.

En prenant connaissance des dépêches qui donnent avis de ces ouvertures de crédit ou de ces approbations de travaux, vous remarquerez que quelques-unes exigent, de votre part, le vote de fonds départementaux; mais vous remarquerez aussi combien peu cette participation qui vous est demandée doit vous paraître onéreuse. Carteret, Portbail, Regnéville, Barfleur, Diélette, le pont de la Barquette, le pont du Vey, la Taute, sont intéressés à obtenir de vous des votes favorables, qui ne leur feront pas défaut, j'en ai la confiance.

Vous aurez aussi à apprécier si, en accordant à ces contrées si dignes d'intérêt, les secours qu'elles rẻclament, vous ne devrez pas veiller à ne pas surcharger votre budget ordinaire de charges trop lourdes. Je vous propose cette année de leur affecter un crédit de 40,000 fr.: il est à peine suffisant, et cependant il en est résulté la nécessité de diminuer de 15,000 fr., au lieu d'augmenter de 20,000 fr., comme j'en avais l'intention, celui des routes départementales.

Il est encore une question qui vous a vivement préoccupés, l'année dernière, dont l'importance est grande, et sur laquelle l'opinion publique et les Conseils d'arrondissement ont fixé leur attention, d'une manière toute particulière je veux parler des chemins de fer. Chaque jour, la vie active du pays apprécie mieux et recherche avec plus d'ardeur les avantages offerts par les voies ferrées. Aussi, l'attention a-t-elle été vivement excitée par le vœu émis par vous, dans votre

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