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tation du crédit demandé pour cette année, mais on prolongerait les annuités jusqu'à ce que le travail fùt achevé.

Le crédit de 4,000 fr. est voté.

L'amendement portant que la rue de la Poudrière sera pavée est adopté.

L'article 10 est l'objet d'observations; un Membre combat les propositions dont cet article est l'objet il n'accepte pas que la différence entre les deux projets ne soit que de 10,000 fr. Les terreins à acquérir pour la nouvelle route ne sont évalués qu'à 2,000 fr. l'hectare; les terreins valent de 4,000 à 4,500 fr. l'hectare, et il ne faut pas croire qu'on puisse attribuer de plus-value, en raison de l'établissement de la nouvelle route; car les propriétaires de terrcins n'y gagneront rien, et, au contraire, en souffriront, parce que leurs maisons sont bâties sur le bord de l'ancienne.

On ne pourra pas prendre les pierres aux carrières indiquées, car elles sont épuisées ; il faudra en aller chercher beaucoup plus loin. L'autorité des faits doit l'emporter sur celle des Ingénieurs. Jamais il n'a recueilli de plaintes sur l'état de cette route, et il affirme que, depuis 18 ans, il n'y a pas eu de rechargement, et il n'y a pas eu plus d'entretien que sur les

autres routes.

La route de Mortain à Domfront a un grand nombre de côtes de 12 à 15 centimètres de pente; donc ce travail n'aura aucune influence sur le commerce et sur le roulage qui exploitent cette route.

Enfin, il y a un village qui sera ruiné par ce changement de tracé.

Le rapporteur affirme que l'Ingénieur n'a point parlé de plus-value, ni du choix de la carrière.

M. le Préfet a entendu les considérations exposées par l'Ingénieur, dans la Commission. Il a été surpris de recevoir des protestations contre le projet adopté, l'année dernière. Cette année, il a voulu visiter la localité, et il partage tout-àfait l'opinion de l'Ingénieur en chef; car il a reconnu de ses yeux les inconvénients graves de l'état de choses actuel.

Le préopinant insiste et répète que cette route fera beaucoup de tort aux propriétaires qui ont bâti leurs maisons sur le bord de la vieille route.

Depuis 18 ans, il affirme qu'il n'y a pas eu de rechargements. Il a demandé qu'on produisit les chiffres de ce qu'avait couté l'entretien de cette route, et il n'a pas pu l'obtenir.

Un Membre dit qu'on a demandé à l'Ingénieur dans quel rayon on prendrait les matériaux de la nouvelle route: il a répondu qu'il était très-grand. On lui a demandé aussi s'il n'y avait pas des côtes aussi escarpées sur les routes impériales; et il en est convenu.

Un Membre demande l'ajournement.

Le Conseil vote l'ajournement.

Il passe ensuite au vote des articles 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, ainsi que de l'article unique du paragraphe par 40 fr. 59 c.

Les divers crédits portés à ces articles sont votés par les chiffres portés au budget, et les vœux exprimés par la Commission sont également adoptés.

Un Membre lit le rapport suivant relatif aux crédits agricoles:

"Messieurs, les libéralités agricoles du Conseil général continuent à produire, dans le département, les plus heureux résultats. Vous présidez vous-mêmes ou vous assistez à ces nombreux concours, qui répandent, dans tous les rangs de la population, la plus vive et la plus salutaire émulation. Vous voyez nos races s'améliorer, se multiplier, et vous encouragez, par vos conseils et par vos exemples, les efforts de nos laboureurs, qui se mettent de plus en plus en mesure de répondre aux demandes de produits qui leur sont faites et de lutter contre les difficultés de main-d'œuvre, que leur suscite la tendance des populations rurales à s'eloigner des campagues.

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» Votre rapporteur ne refera pas ce que M. le Préfet a si bien fait dans son rapport; il se bornera à constater que le nombrd des concurrents s'est maintenu et a même reçu une légère augmentation en 1860. La proportion avec le nombre. des primes décernées est toujours très-élevée, puisqu'elle est de près de quatre concurrents pour une prime. Rien ne saurait mieux prouver les bonnes dispositions du pays, l'influence et le zèle de nos sociétés agricoles et l'efficacité qu'aurait certainement une augmentation dans les fonds consacrés au développement de notre richesse agricole.

"

» Cette augmentation pourrait, avec justice, être demandée à l'Etat, car bien peu de départements s'imposent, pour leurs

Agriculture.

Crédits

agricoles.

sociétés agricoles, des charges aussi considérables, et bien peu de sociétés peuvent montrer des résultats aussi certains et aussi bien constatés.

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» Peut-être, néanmoins, pourrait-on engager quelques-unes d'entre elles à tâcher d'augmenter le nombre de leurs membres et le montant de leurs cotisations. L'unè d'elles ne fournit que 225 fr. ; je ne sais quel est le chiffre de la cotisation personnelle dans cette société ; mais quand il ne serait que de 5 fr., cette somme de 225 fr. ne suppose que 45 membres. C'est évidemment trop peu, et on pourrait ajouter que ce sacrifice n'est pas en rapport avec les 4,225 fr. qu'elle reçoit du département et de l'Etat. Une autre ne présente que 370 fr. de cotisations pour recevoir 5,295 fr.

"Il suffira, sans nul doute, d'avoir signalé cette insuffisance relative et d'avoir fait un appel à la générosité et au dévoùment de ces sociétés pour obtenir cette preuve nouvelle du zèle auquel elles nous ont habitué.

"

Votre Commission vous propose, Messieurs, de voter, comme dans votre précédent budget: 1° pour primes aux taureaux, 6,800 fr. ; 2° pour les génisses, 4,500 fr.; 3o pour la race ovine, 4,600 fr.; 4° pour la race porcine, 750 fr.; 5° pour subvention sans affectation spéciale aux sociétés d'agriculture et aux comices 9,750 fr. Toutes ces sommes sont comprises dans celle de 27,700 fr. portée au sous-chapitre 17, art. 6 du budget Pour compléter cette somme, il suffira de voter, comme nous vous le demandons: 1° la somme de 1,000 fr. pour les cercles horticoles du département; 2o la somme de 3,000 fr. proposée pour le drainage et 3° celle de 300 fr. pour la ferme-école de Martinvast.

"

Les cercles horticoles obtiennent, avec des ressources très modestes, d'immenses résultats jardins d'expérience, leçons données à un nombreux auditoire, diffusion des bonnes méthodes, goût inspiré aux jeunes gens pour une profession aussi utile que morale, progrès marqués dans la culture de nos jardins; tels sont les avantages que nous devons à ces sociétés.

"

"Le drainage s'étend peu a peu dans le département, et il convient de maintenir, pendant quelque temps encore, les encouragements destinés à le vulgariser et à en répandre les spécimens sur les différents points du territoire départemental. Quant à la ferme-école de Martin vast, c'est une de ces institutions qui contribuent à répandre la connaissance et le goût de l'agriculture et à retenir dans nos compagnes les cultivateurs intelligents et industrieux. Vous savez, d'ailleurs, Messieurs, sous quelle direction elle est placée : le souvenir des services rendus et d'une retraite récente vous fera saisir l'occasion de ce vote pour exprimer votre reconnaissance et vos regrets.

» La désignation des articles compris dans l'article 6 que

nous venons de décomposer paraît présenter quelque confusion. C'est ainsi que le vote spécial pour la race porcine ne se trouve pas mentionné, et que la différence établie entre les sociétés d'agriculture et les comices agricoles n'est pas conforme à la vérité des choses; il parait en résulter quelque confusion qui n'existe nullement en réalité. Nous prions M. le Préfet de bien vouloir modifier cette désignation.

» Nous arrivons, Messieurs, à la question de la production chevaline, qui a constamment occupé, dans votre sollicitude et vos préoccupations, la place qui lui est due, à raison de son importance dans le département et du rôle qu'elle joue dans la richesse agricole et même dans la grandeur et la force nationale de la France.

» Depuis votre dernière session, un grand acte s'est accompli. Ce que vous n'aviez cessé de solliciter est aujourd'hui réalisé : l'Administration des haras ébranlée, incertaine, menacée, sinon instantanément, au moins dans un avenir trèsprochain, dépouillée, par cela même, de son prestige et de son action, a retrouvé, en ce moment, toute sa puissance et toute sa vitalité. Rapprochée du Souverain, remise entre les mains habiles et dévouées du premier écuyer de l'Empereur, de M. le général Fleury, dégagée de toutes les entraves et de toutes les attaques qui l'embarrassaient depuis long-temps, elle aura bientôt, nous en avons la confiance, donné à l'élevage une bonne et vigoureuse impulsion.

Nous pouvons donc bien augurer de l'avenir, et c'est à bon droit que le Conseil manifestait à l'Empereur sa vive et très-profonde reconnaissance. Mais est-ce à dire que tout est fait? que toutes les améliorations sont obtenues et qu'il ne nous reste plus rien à solliciter et à attendre? Les choses ne vont pas aussi vite; et une œuvre à son début n'est pas une œuvre achevée. Rassurés sur l'avenir, nous ne cesserons donc de formuler, avec confiance, toutes les demandes que nos besoins et notre expérience nous suggéreront.

» Le premier objet de nos regrets, c'est de voir le nombre des étalons du département réduit à 93. Le nombre des réformes, par suite d'une rigueur utile, s'est accru; le nombre des remontes ne s'est pas accru dans la même proportion. Il est résulté de là que nous avons perdu 7 chevaux dans notre effectif; qu'une station, celle de La Haye-du-Puits, a dù être supprimée et qu'un cheval a été enlevé à plusieurs autres stations. Si l'effectif actuel était un système, ce serait doublement regrettable; mais il n'est qu'un accident et nous devons espérer qu'il y sera pourvu dans un délai rapproché.

Dans les tendances actuelles de l'Administration, une seule chose pourrait l'engager à se réduire et à se restreindre:

Industrie chevaline.

ce serait la prospérité et le développement de l'industrie particulière faisant aussi bien que l'intervention de l'Etat. Dans ce cas, l'Administration ne voudrait pas la gêner et pourrait amoindrir, peu à peu, son action directe, tout en maintenant sa surveillance. Mais l'industrie particulière est bien loin de cette situation dans le département de la Manche. Très-inférieure dans ses reproducteurs à l'Administration des haras, elle n'éprouve de l'intervention directe ni gêne, ni embarras. Il est facile de s'en convaincre; car les 51 étalons approuvés dans le département et, par conséquent, auxiliaires acceptés et favorisés de l'Administration, ont produit par tête 66 saillies, tandis que les 68 étalons de l'Etat, dont on ménage les forces au grand profit de la fécondité et de la bonne production, n'en ont fait que 61. Les étalons approuvés n'ont donc subi aucun préjudice; mais il y a plus, les étalons autorisés qui, en offrant certaines garanties assez médiocres de conformation et de santé, n'en offrent aucune d'origine et de moyens, ont fait, au nombre de 63, une monte fructueuse, à raison de 66 juments par étalon. I'faut encore ajouter que le nombre des juments poulinières se trouvant accru, chaque année, c'est une dernière classe d'étalons qui ne subissent même pas l'insuffisante épreuve de l'autorisation, qui ont profité de cet accroissement dans le nombre.des juments et qui, produisant des saillies sans puissance comme sans limites, viennent plus que jamais jeter dans notre race des germes d'appauvrissement et des vices difficiles à détruire. Ces étalons ont même commencé à prendre une habitude précédemment inconnue dans nos contrées et à solliciter la préférence, en se rendant dans les fermes. C'est à ces misérables qu'il faut donner l'exemple et la leçon.

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Ce n'est donc pas assurément le cas de réduire l'intervention des étalons de l'Etat. C'est le cas de l'augmenter et d'augmenter, en même temps, l'action des seuls auxiliaires utiles, des étalons approuvés.

» Nous venons donc, Messieurs, vous proposer de demander instamment non seulement que l'effectif du dépôt soit reporté à 100, mais encore qu'il soit augmenté, autant que possible, pour donner enfin une satisfaction aux treize cantons qui sollicitent des stations, et au grand nombre de ceux qui réclament l'augmentation de celles qu'ils possèdent. Comme Ja réduction que nous avons subie n'est qu'une nécessité de budget, nous avons la confiance que M. le Directeur général saura obtenir un accroissement de crédit et les moyens de répondre nos vœux.

Plusieurs de nos collègues ont présenté un amendement en ce sens, amendement auquel les conclusions de la Commission, si vous les adoptez, doivent donner satisfaction.

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Une seconde réclamation que nous avons à faire valoir :

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